Le Jury tunisien qui s'est réuni mercredi dernier à l'IFT (Institut français de Tunisie) pour le vote final sous la présidence d'Emna Belhaj Yahia, écrivain et philosophe et en présence de Bernard Pivot, président de l'Académie Goncourt et de l'ensemble des membres du jury, a sacré Tobie Nathan, grand gagnant du Prix « Liste Goncourt : le choix de la Tunisie » pour son roman, « Ce pays qui te ressemble », publié aux Editions du Stock. Ce livre a récolté 64 voix alors que « Titus n'aimait pas Bérénice » de Nathalie Azoulai n'avait obtenu que 44 voix au second tour. Selon Emna Belhaj Yahia, aucun des quatre titres proposés, n'a eu la majorité absolue au premier tour et d'enchaîner sur l'importance de l'expérience « intéressante, enrichissante et étonnante, selon elle, car ça pousse les jeunes à s'impliquer davantage dans la lecture de romans...Le plus important, ajoute-t-elle, c'est l'initiative de l'IFT qui a donné aux lecteurs jeunes et moins jeunes, l'opportunité de découvrir de beaux textes, une initiative qui ira jusqu'au bout d'une année à l'autre et à chaque fois, de nouveaux livres pour les jeunes assoiffés de lecture... ». De son côté, Bernard Pivot a pris la parole en rendant hommage à la mémoire d'Edmond Goncourt, initiateur en 1903 de ce prix portant son nom. « Il ne l'aurait certainement pas cru, déclare-t-il, si on lui avait dit que 111 ans après, le prix Goncourt sera attribué à Tunis pour un roman sur une famille juive d'Egypte d'entre les deux guerres ». Tobie Nathan, prochainement à Tunis A titre de rappel, après la visite de l'Académie Goncourt en octobre dernier à Tunis, l'Institut français de Tunisie avait souhaité organiser un prix littéraire pérenne permettant à 176 jeunes de 12 établissements tunisiens, de voter pour leur roman favori. Les quatre œuvres finalistes du Prix Goncourt français, dont la liste avait été annoncée par l'Académie au musée du Bardo, étaient candidats à ce « Choix de la Tunisie ». Il s'agit, de: « Titus n'aimait pas Bérénice » de Nathalie Azoulai (P.O.L.), « Boussole » de Mathias Enard (Actes Sud), « Les prépondérants » d'Hédi Kaddour (Gallimard) et « Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan (Stock.) Et à l'instar de l'Italie, du Liban, de la Roumanie, de la Pologne et de la Serbie, la Tunisie vient de fixer son choix, le roman « Ce pays qui te ressemble» qui sera traduit en arabe et publié en 2016 par Sud Editions, avec le soutien de l4IFT. L'on annonce déjà que l'auteur Tobie Nathan (né au Caire en 1948, universitaire, diplomate et écrivain de nationalité française, professeur émérite de psychologie à l'Université Paris VIII), sera présent à la Foire internationale du livre de Tunis, (25 mars-03 avril 2016), dont le pays invité d'honneur sera cette année, la France. Le roman en bref « C'est dans le ghetto juif du Caire que naît, contre toute attente, d'une jeune mère flamboyante et d'un père aveugle, Zohar l'insoumis. Et voici que sa sœur de lait, Masreya, issue de la fange du Delta, danseuse aux ruses d'enchanteresse, le conduit aux portes du pouvoir. Voici aussi les mendiants et les orgueilleux, les filous et les commères de la ruelle, les pauvres et les nantis, petit peuple qui va roulant, criant, se révoltant, espérant et souffrant. Cette saga aux couleurs du soleil millénaire dit tout de l'Egypte: grandeur et décadence du roi Farouk, dernier Pharaon, despote à l'apparence de prince charmant, adoré de son peuple et paralysé de névroses. Arrivée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser en 1952 et expulsion des Juifs. Islamisation de l'Egypte sous la poussée des Frères musulmans, première éruption d'un volcan qui n'en finit pas de rugir... C'est la chute du monde ancien, qui enveloppait magies et sortilèges sous les habits d'Hollywood. La naissance d'un monde moderne, pris entre dieux et diables... »