Un peu sur la corde raide, le vide est sidéral et le vertige assuré. Tous risques ? Loin s'en faut... La balance ne doit pas pencher d'un côté. Comme de l'autre d'ailleurs. Un coup de dé: au hasard Balthasar ? Une prise en «sandwich » entre Ryadh et Téhéran n'est pas envisageable, même par ricochet. Tunis ne sera pas mangé à la sauce aigre-douce, petits intérêts confits, réduits à petit feu. Car, sur la carte du monde, s'il peut y avoir parfois, des rapprochements contre-nature, et n'obéissant pas, de surcroît, à la règle de la relativité - ou de l'attraction - c'est selon, même à vol d'oiseaux, la distance est respectueuse, et les visées pas tout à fait sur la même orbite. Un papillon peut même battre des ailes, en éternuant, dans la foulée, de l'autre côté du versant d'un monde en ébullition, la Tunisie se doit, ici plus que jamais, d'y réfléchir à deux fois, en regardant son nombril, - il en vaut bien d'autres - avant d'afficher ses préférences. Alors pourquoi se fourrer dans des chausse-trappes, sachant que cela ne pourra déboucher que sur un cul-de- sac, dont il sera difficile après coup, de se dépêtrer ? Jusqu'au coude. Et la formule est éprouvée. Tout comme cette alliance bâtarde, à l'allure d'un piège carnassier, qui pourrait se refermer sur toutes ses victimes consentantes, lesquelles ont accepté de se fourvoyer sur un terrain miné, dans un conflit à tiroirs, dont les enjeux échapperaient même à ceux qui croient en détenir les rênes, reconduisant le scénario-catastrophe d'une mystification, dont les ramifications vont très loin. Sunnites contre Chiites? Bien loin, par-delà les nuages, pensant prendre sa source, dans le cours d'une histoire, la grande, qui gagnerait ô combien, à être reconsidérée, à l'aune de toute la géopolitique mondiale, - à gigognes aussi - laquelle n'a de cesse d'alimenter les conflits, en les exacerbant, s'appuyant sur le religieux, pour les réinventer à mesure, sans sourciller. Etats d'âme, pas à l'ordre du jour. Ni dans le calendrier. Le terrain est balisé. Tracé au cordeau... Pour autant, quelle mouche a donc piqué, notre diplomatie-voyageuse, pour qu'elle fourre son nez dans des affaires qui ne la regardent pas, alors qu'elle aurait tout à gagner, à garder une posture adéquate: celle d'une neutralité sans partage, à l'égard de deux camps, qui cristallisent la bipolarisation d'un monde, sur les dents, où la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres, et allumer un brasier, qu'il sera difficile d'éteindre ou de maîtriser, sachant que ceux qui iront en nourrir les flammes en premier, seront ceux qui auront prêté le flanc, en se laissant embarquer dans une histoire, qui ne pourra jamais être la leur: à Dieu ne plaise!, lorsqu'il aurait été plus prudent, voire plus judicieux, de regarder tout simplement le ciel, quand passent les nuages...