Ce n'est pas le temps des cerises, et la nostalgie ne pointe pas le bout de son nez mutin parce qu'elle n'est pas invitée à la fête. Mal passé n'est que songes... Et il faudra regarder de l'avant. Le rétroviseur ? Prendre la mesure de ce qui a été fait, à l'aune du chemin parcouru, en évaluant la distance nécessaire, à l'accomplissement de ce qui n'a pas été fait, importe plus que l'esprit de la fête justement, sur les décombres d'une révolution, qui n'a pas livré tous ses secrets. Ni le fin mot de son histoire, toujours ponctuée de blancs. Il faudra les remplir... Un certain 14 janvier 2011, c'était déjà hier, c'était il y a longtemps... Une éternité il nous semble. Les cœurs emplis d'espoir; demain est à conquérir à la force des poings, pour tracer un autre visage: celui du bonheur, sur la carte d'un petit pays qui a vu grand; et qui s'accroche dur comme fer à sa volonté de vouloir tout changer, pour que plus jamais la dictature, gantée de velours, ne vienne se mêler à caresser, entre ses doigts de fer, jusqu'à les broyer, tous ceux qui auraient le malheur de croiser son chemin, en voulant réinventer l'espoir, pour l'asseoir sur des socles que nul n'a le droit de déboulonner: la justice, et la dignité. Mais répartis équitablement: du nord au sud, d'est en ouest, afin que plus jamais quelqu'un, ne se sente écrasé et humilié dans son propre pays; sous des latitudes qui en ont vu d'autres, et qui n'accepteront pas que l'on courbe l'échine, par peur ou par désespoir, sur une terre, ô combien riche de ses trois mille ans d'Histoire, et qui sait que nul, qui aura trahi son serment, en ignorant son peuple, ou en le vampirisant, n'en est sorti indemne, ou par la grande porte. C'est la leçon à retenir. Et elle vaut pour tous... La Tunisie pardonne et n'oublie pas, et si elle oublie, elle ne pardonne pas...