Arrestation de Sonia Dahmani : les avocats du Grand Tunis en grève à partir du 13 mai    Tunisie – METEO : Nuit printanière en perspective    Hand – Championnat Elite : la CA s'offre l'Etoile et file en finale (vidéo)    Hommages croisés à l'ambassadeur Kacem Bousnina (Album photos)    Tunisie : 2500 clandestins ont choisi de rentrer dans leur pays depuis le début de l'année    Mahdia : Mandat de dépôt pour une mère accusée de violence sur ses enfants    Tunisie : Nabil Ammar s'entretient à Bagdad avec son homologue irakien    Phosphate : 3 trains par jour alors que 3,2 millions de tonnes attendent…    Les JCC 2024 : Farid Boughdir président d'honneur, une édition d'exception à venir ?    Réduction des prix chez McDonald's : Stratégie contre la vague mondiale de boycott    Mythe ou Réalité ? La Méthode du Riz pour sauver un smartphone mouillé    Météo : le Professeur Bahbouha a une mauvaise nouvelle…    Le rejet ferme des Emirats face aux propositions Israélienne de Netanyahou sur la gestion de Gaza    Une célèbre instagrameuse entre les mains de la Police, pour atteinte aux bonnes moeurs    Surveillance exagérée et conditions strictes : l'Allemagne face aux manifestations musulmanes    Saïed ordonne des mesures pénales et administratives    11 mai : Journée mondiale des espèces menacées    Violences à Mnihla et Cité Ettadhamen : 17 jeunes derrière les barreaux    Accélération des travaux de doublement de la route entre Djerba et Zarzis    Pont de Bizerte : les Chinois ont l'oeil sur tout, même le fer et le ciment livrés par les Tunisiens    Il y a 120 ans : La naissance de Salvador Dali, maître du surréalisme    Présidence du gouvernement : Examen de la situation dans certains gouvernorats à la lumière de la hausse des flux migratoires    Une violente tempête solaire frappe la Terre    Nouvelle secousse sismique à l'ouest d'Alger    ARP-Bureau de l'Assemblée : Une initiative législative pour améliorer la politique d'immigration    «Shitana Trail», à Nefza : Plus qu'un événement, une dynamique de promotion    ESS : 99 ans de gloires et de valeurs    Bilan des réserves d'eau : Des chiffres à retenir    CA : Limogeage du staff technique et nouvelle direction en vue    Les mesures se succèdent après l'incident du drapeau : La FTN dissoute    Bob Marley : 43e anniversaire de la disparition de l'icône du reggae    Pourquoi | Prolifération des mendiants    La liberté de la presse au regard des femmes journalistes : Ces victimes du métier, témoins de l'histoire    Energies renouvelables : La croissance économique en hausse à partir de 2030    Travail du jonc, de l'alfa, du palmier... : La vannerie et la sparterie font de la résistance    Rencontre avec Jadd Hilal, auteur de «Le caprice de vivre» : «Quand on parle, on rate de faire ressentir»    «Du ciel» de Wael Marghni, ce soir au théâtre de l'opéra de Tunis : Au-delà des limites de la gravité    Mémoires de générations: Une exposition exceptionnelle de la collection permanente (Album photos)    Ligue 1 – 7e journée Play-off – USM-CA (4-0) : L'USM enfile le Bleu de chauffe    Drapeau national couvert : Kais Saied condamne fermement cet acte    Kais Saied ordonne la dissolution du bureau de la fédération nationale de natation    ONU : vote massif en faveur de l'adhésion de la Palestine    En pleurs, Kaïs Saïed salue le drapeau à la piscine olympique de Radès    Sinda Belhassen à la Galerie Kalysté - Tisser la Terre: une exploration de la flore tunisienne à travers le tissage    Les parents des élèves de 1ère année invités à inscrire leurs enfants en ligne (vidéo)    Le film soudanais 'Goodbye Julia ' projeté dans les salles de cinéma de Tunisie (Synopsis & B.A.)    Sotumag propose un dividende de 0,52 dinar par action pour l'exercice 2023    Rania Toukabri nominée pour le prix Women's Space    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Oublié, Bourguiba ?
Publié dans Le Temps le 07 - 04 - 2015

Et nos enfants, et les enfants de nos enfants, et les petits enfants de nos enfants... se souviendront encore de lui.
Dans dix- mille ans, Habib Bourguiba fera encore de l'ombre, à tous ceux qui essaieront, à tout prix, d'effacer sa trace des pages de l'Histoire, de réduire son aura, d'amoindrir sa stature, de dénaturer le sens de ses propos, de ses actes, de ses gestes, de « Sa » Geste héroïque, n'en déplaise à tous ses détracteurs, et ils sont nombreux, qui voudraient le diaboliser aujourd'hui, comme ils n'ont eu de cesse de le faire hier, sans y parvenir d'ailleurs, se sentant insuffisamment en confiance, pour pouvoir rivaliser avec celui qui fut, et demeurera pour la postérité, comme le père de l'indépendance de cette Tunisie moderne, qu'il a voulu édifier, et qui lui doit ce qu'elle compte aujourd'hui de meilleur... Envers, en dépit, et contre tout.
Il y a quinze ans, un certain 6 avril 2000, le ciel de Tunis était couvert et lourd. Toute la Tunisie s'apprêtait à le pleurer, ayant appris que le Combattant suprême venait de tirer sa révérence, et qu'il fallait désormais apprendre à vivre avec son deuil. Une page allait être tournée, et c'était comme la fin d'un monde. Un monde qui était familier à la plupart des Tunisiens qui n'avaient pas tout à fait alors, intégré l'idée qu'il ait été destitué, que c'était définitif, et qu'il fallait compter sans lui. On invoquait le grand âge, l'incapacité de pouvoir tenir les rênes de la Nation, la nécessité de lui permettre de se reposer enfin après tant de labeurs, en passant le relais à celui qui était présenté comme étant, en quelque sorte, son fils spirituel. Une immense supercherie... Mais on n'en n'était pas encore là. Le peuple tunisien avait du chagrin, et il voulait rendre hommage au Leader, comme il se doit, parce qu'il n'y avait pas, cela notamment, un foyer, où une mère, une grand-mère, ne vouait pas une adoration sans bornes à Bourguiba, qui avait, non pas seulement libéré son pays, mais aussi les femmes de son pays. Et de quelle manière... Il ne fut pas le précurseur ? Il ne fut pas le seul ? C'est pourtant lui qui l'imposa de fait, et qui put donner, en le concrétisant, forme et couleurs à ce rêve, en adhérant à la thèse des réformateurs tunisiens, qui n'étaient pas légion. Et dont l'Histoire, la grande, a également retenu les noms. Tahar Haddad dérange aussi, à ce jour, tous les esprits obtus et rétrogrades.
La Tunisie pleurait le grand Habib Bourguiba. Toute la Tunisie ? Certes, non. Phagocytées, les images de son enterrement. Sur l'écran de télévision doublé de notre peine, « Animalia » se la jouait version indécence totale, par la volonté de quelques veules et lâches conseillers à la petite semaine, qui n'eurent, même pas l'intelligence de comprendre, que ce faisant, en empêchant la Tunisie de faire son deuil de son président, élu, lui, à l'unanimité sans le recours au trafic des suffrages, ils avaient commencé à déboulonner la statue de l'usurpateur, qui tombera, une décennie après.
L'Histoire ne pardonne pas.
Il est, bien entendu que Bourguiba ne fut pas un saint, qu'il commit lui aussi quelques erreurs conséquentes, mais lui, par contre, a aimé son pays, et n'a pas peu contribué à lui donner cette souveraineté, qui fait que, partout au monde, un citoyen tunisien se sente fier de sa « Tunisianité ». Ce qui semble évident ne l'est pas du tout, en réalité. A l'aune du chemin parcouru depuis l'indépendance, même si celui qui est venu après lui, a fait un travail de sape, en ratissant à rebours, ne serait-ce que sur le plan de l'Education et de la Santé, les « joyaux » de la « couronne » du Combattant suprême, l'on peut mesurer l'ampleur de la tâche, à laquelle il s'était attelé, avec le ferme dessein de réussir à relever le pari de la modernité, en nivelant par le haut. Ce qui fait toute la différence...
De l'eau est passée sous les ponts..., et Bourguiba continue de déranger. Que ses détracteurs, ces oiseaux de mauvais augure, ne se fassent pas de mouron : leurs enfants, tout comme leurs petits enfants, se souviendront encore de lui, lorsque, eux, seront vite oubliés.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.