L'émission des sukuks islamiques, serait-elle toujours vouée aux calendes grecques ? Telle est l'interrogation. Prévue initialement dans la loi de finances 2015, l'émission des sukuks de l'ordre de 1 milliard de dinars ou 1000 millions de dinars devra être réalisée cette année. Le budget 2016 prévoit l'émission de ces obligations dites conformes à la religion pour combler le trou budgétaire de 6600 millions de dinars dont 4000 millions de ressources externes. Du fait, le gouvernement a déjà lancé un nouveau programme de financement auprès du Fonds Monétaire International (FMI) au titre d'appui budgétaire. La présence tunisienne au Forum économique mondial de Davos, entre autres le « Club des riches » qui se tient du 20 au 23 janvier dans la station suisse de Ski s'inscrit dans le même cadre, celui de ramener un jackpot de 45 milliards de dinars. Certainement, nos décideurs qui conduisent la délégation tunisienne au Forum de Davos sont loin de faire la tournée des grands ducs. S'agissant des fameux sukuks islamiques, c'est encore le blackout. Or le projet de loi pour l'émission de « Sukuks islamiques » par l'Etat tunisien a été adopté par l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), le 17 juillet 2013. Qu'attendons-nous donc pour émettre ces obligations islamiques qui ont suscité la polémique notamment sur fond d'hypothèque de cession ou de cession proprement dite du Stade de Radés voire, d'autres deniers publics. Il est grand temps de décider d'autant que de l'autre côté du continent noir, la finance islamique trouve un franc succès. Ainsi, dans un communiqué rendu public la Société islamique pour le développement du secteur privé (ICD), une branche de la Banque de Développement Islamique a soutenu l'émission par la Côte d'Ivoire du plus important sukuk souverain de l'Afrique de l'Ouest. La Société islamique pour le développement du secteur privé), une branche de la Banque de développement islamique basée à Jeddah, agissait en tant que principal arrangeur. « La République de Côte d'Ivoire, agissant par l'intermédiaire du Ministère de l'Economie et des Finances, a ainsi émis un sukuk al-Ijara (« Sukuk ») inaugural en devise nationale de 244 millions USD », note le communiqué. « Les perspectives économiques de la Côte d'Ivoire ont attiré les acheteurs du Moyen-Orient ainsi que d'Afrique du Nord. Au niveau régional, 56 % du sukuk a été attribué à l'Afrique de l'Ouest, et 6 % à l'Afrique du Nord, tandis que les acheteurs du Moyen-Orient se partageaient jusqu'à 38 % du reste. Cette transaction historique a reçu deux récompenses, à savoir le « Sukuk Deal of the Year (2015) » et l'« Africa deal of the year (2015) », qui sont présentées par l'« Islamic Finance News (IFN) », ajoute la même source. En attendant le pays s'entremêle les pinceaux où l'indécision est le maître-mot.