La situation à Kasserine n'annonce rien de bon, déjà une victime accidentelle avant les manifs suite à une électrocution et maintenant la mort d'un policier des suites de ses blessures ! Tout cela est la résultante d'accumulations et de dérives combinées, de lenteurs incompréhensibles à prendre le taureau par les cornes, pour désenclaver cette région que certains politiciens démagogues et irresponsables désignent par « la réserve insurrectionnelle » latente depuis Ali Ben Ghedhahoum et sa rébellion célèbre de 1864 au 19ème siècle. Ceux qui connaissent bien la région, et non pas ces politicards qui n'ont jamais fait le déplacement vers la dorsale Ouest, la plaine de Foussana, Thala, Majel Belaabess ou Hidra plus au Nord, savent qu'au départ, il y a une mauvaise répartition administrative, qui empêche Kasserine et Sbeïtla d'être raccordées naturellement à Kairouan- Sousse d'une part et Sfax-Gafsa d'autre part et même au Kef plus au Nord. C'est pour cela qu'on a l'impression que ce gouvernorat de Kasserine est plus ou moins bloqué, dans une « impasse » face à une muraille naturelle infranchissable : Ce Chaâmbi ! Ces mêmes politiciens et activistes qui jettent de l'huile sur le feu, pour venir juste après se lamenter en versant des torrents de larmes de « Crocodiles » sur le sort de Kasserine livrée à elle-même et à un déficit majeur de développement, n'ont jamais mis la main à la pâte pour proposer quoi que ce soit de réalisable sur le court, moyen et long terme, à part la... Rue et la rébellion contre, l'Etat, les institutions régionales et nationales surtout après la Révolution. Les mouvements protestataires n'ont jamais cessé depuis 2010-2011, et ça continue, parce que des intervenants en tout genre veulent à tout prix discréditer l'Etat et même la Révolution devenue symbole de l'inefficacité et de l'impuissance. Pire encore, on a l'impression que les réactions sont toujours tardives donc en retard d'une crise. Les responsabilités sont partagées par le manque de planification et d'intervention sur le court terme, c'est-à-dire l'immédiat, et par un manque d'imagination certain, de solution appropriées apaisantes et qui peuvent donner de l'espoir à tous ces jeunes marginalisées certes, mais aussi manipulés par les « requins » et les idéologues, qui poussent le pays, au suicide politique, économique et social. Cette Région et bien d'autres, ont besoin de locomotives de performances et de moyens appropriés et rapides, mais aussi d'actions ciblées qui peuvent donner les signaux positifs de changement réels et palpables de la situation actuelle. Nous l'avons dit, depuis bien longtemps, à situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles... en attendant ce fameux « plan » 2016-2020, qu'on n'arrive pas à boucler et dont le lancement réel sur le terrain prendra au moins l'année en cours ! Et dire qu'au début de l'indépendance, l'Etat national moderne a pu mobiliser en quelques mois toutes les potentialités nationales et internationales pour transformer radicalement et rapidement, l'économie et le sous développement hérités de la colonisation. Mais à l'époque, on n'a pas fait campagne pour détruire l'Etat, comme le font aujourd'hui, ceux qui ne croient qu'à l'anarchie, à l'indiscipline et, à la thérapie de la destruction systématique du patrimoine national et des acquis de ce pays depuis 60 ans ! Ceux qui poussent les jeunes à être violents et fanatisés, n'ont en fait de projets que leur « égo » de l'échec et leur incapacité à être positifs et bâtisseurs et comme le dit le proverbe arabe « Fakidou Achaeï lè Yoötih » (N'attendez rien des incapables) ! Le populisme est une arme à double tranchant. Vous pouvez mobiliser la « Rue » jusqu'à l'explosion, mais une fois au pouvoir, vous n'avez de solutions que les mots, creux. Prendre en otage la jeunesse pauvre et marginalisée, en lui promettant la lune, s'ils détruisent tout, c'est tout simplement irresponsable et même criminel... et il ne faut pas aller en Syrie ou en Iraq pour s'en convaincre ! La politique, la vraie, c'est l'art du possible et la responsabilité de tous, c'est de savoir distinguer les priorités et d'agir rapidement sur le mal. Cinq ans de luttes « révolutionnaires » de la politique politicienne, c'est aussi la dette et le prix que ce pays doit payer, et cher, du fait de l'ambition malsaine et démesurée de « leaders » démagogues en puissance incapables de rigueur et de positivisme, et qui ont fait perdre un temps très précieux à la Tunisie postrévolutionnaire. Il a été facile jusque-là et il l'est encore, de promettre des rêves irréalisables, mais quand ça tourne au cauchemar c'est la fuite en avant où ce que Jean Paul Sartre désignait magistralement par : « L'enfer c'est les autres » ! K.G