Le Temps-Agences - L'information d'une chaîne de télévision israélienne selon laquelle Ehud Olmert va être interrogé par la police dans une affaire de délit d'initié et de nominations suspectes à des postes publics a porté hier un nouveau coup au Premier ministre israélien, déjà au plus bas dans les sondages. Olmert, qui se trouve actuellement en visite en Chine, avait démenti toute malversation dans ces deux affaires lorsque le scandale a éclaté dans les médias israéliens, il y a plusieurs mois. Avant-hier soir, la chaîne israélienne Channel 10 a annoncé que la police souhaitait l'entendre sur son rôle dans des nominations au fisc lorsqu'il était ministre de l'Industrie, en 2004, puis dans la vente de la banque Leumi, en 2005, alors qu'il était ministre des Finances. Olmert, qui sera de retour demain en Israël, pas plus que son entourage n'ont commenté cette information. Le ministère de la Justice a déclaré pour sa part qu'une "annonce officielle" serait faite, mais "uniquement lorsque l'enquête sur ces questions sensibles sera achevée". L'éventualité de cette audition fait hier les gros titres de la presse israélienne, qui la place sur le même plan que sa visite officielle en Chine. "Le Premier ministre fera face à deux enquêtes criminelles sous deux semaines", affirme le quotidien Haaretz, un gros titre au-dessus d'une photographie d'Olmert en train de traire une vache dans une ferme chinoise.
Popularité au plus bas
Olmert n'est pas le premier chef de gouvernement israélien empêtré dans un scandale de corruption. Les affaires ayant affecté ses prédécesseurs ces dernières années n'ont pas abouti à des inculpations. Mais cette nouvelle vague d'affaires, qui porte aussi sur de possibles pratiques de corruption au sein du fisc, a conduit certains commentateurs politiques à s'interroger sur l'état des pouvoirs publics israéliens. C'est du reste en Premier ministre blessé qu'Olmert s'est rendu en Chine. Contrairement à l'usage de ces voyages officiels, le chef du gouvernement, dont la cote de popularité a plongé à 23%, n'a emmené avec lui aucun chef d'entreprise. "Olmert n'a pas mis un seul homme d'affaires dans son avion. Pas parce que la Chine ne présente aucun intérêt économique pour Israël, mais parce que les enquêtes et les articles liés à ses liens avec des hommes d'affaires ont laissé des traces", écrit Shimon Shiffer, qui suit la visite d'Olmert pour le Yedioth Ahronoth. L'une des plus proches conseillères d'Olmert, Shula Zaken, n'est pas non plus du voyage. Elle a été assignée à résidence dans le cadre de l'enquête sur l'administration fiscale. Des hommes d'affaires y auraient fait nommer certaines personnalités à des postes de responsabilités puis bénéficié d'exemptions fiscales.