Amina Srarfi et la formation féminine d'El Azifet sont de retour et donnent un récital ce vendredi 12 février à 19h à l'Acropolium de Carthage. Cap sur les valses de plusieurs traditions avec en prime la promesse de découvrir les voix nouvelles du tarab et de l'opéra... Cela fait bien longtemps qu'Amina Srarfi caresse le projet de consacrer un récital complet à la valse. Ce désir remonte à 2011 lorsque cette violoniste virtuose, fondatrice de l'orchestre féminin El Azifet, publia un livre dédié à cet art musical. Intitulé "Les belles valses de la musique arabe", cet ouvrage proposait alors une classification inédite de ce genre musical. En effet, Amina Srarfi distingue dans ce travail aussi érudit qu'engagé, trois types de valses. Il y aurait d'abord celles qu'elle qualifie d'impériales et qui sont issues de la haute tradition viennoise. Il y a ensuite les valses classiques, celles qui ont établi ce style particulier et sont l'oeuvre des grands maîtres du genre, les fondateurs de cette tendance musicale. Il existe enfin un corpus de valses que Amina Srarfi qualifie d'andalouses et qui sont issues d'une tradition arabe endogène. Forte de ce credo, l'animatrice d'El Azifet est allée à la recherche d'un équilibre qui lui permettrait de restituer en un récital toutes ces tendances et brosser ainsi un panorama de l'art de la valse chez les musiciens arabes. Opérant cette synthèse, Srarfi a engagé un cycle de répétitions avec les musiciennes d'El Azifet pour parvenir à cette nouvelle création sobrement intitulée "Valses" et dont la première sera donnée vendredi 12 février à 19h à l'Acropolium de Carthage. Les nouvelles voix de l'Institut supérieur de musique "Valses"" est d'abord une plongée dans le répertoire du vingtième siècle dans lequel Srarfi est allée débusquer la présence de la valse dans toutes ses dimensions. La soirée permettra ainsi de découvrir à une autre aune ces classiques que sont "Chebik Lebik", "Layali al ons" ou encore le tout aussi éternel "Taht el yasmina". Interprèter ces valses arabes en dirigeant El Azifet est une manière de remonter aux sources de l'harmonie et restituer un art complexe et très diffus. Pour ce faire, Amina est allée à la recherche de nouvelles voix, de jeunes chanteuses tunisiennes à même de donner une dimension authentique et moderne à ce patrimoine d'un siècle antèrieur. Toutes issues de l'Institut supérieur de musique, les chanteuses de "Valses" ont des profils complémentaires et des talents pluriels que Srarfi a tenté de canaliser au service de la valse. Qu'elles soient marquées par le tarab, par l'opéra ou le chant traditionnel, les interprètes de ce récital apportent de l'eau au moulin de la valse, mettent leur grain de sel spécifique au service du projet d'El Azifet. Il y a là une promesse de belles performances vocales et aussi de ponts entre différentes traditions musicales. D'ailleurs, Srarfi avait surpris son fidèle public l'été dernier au festival de Carthage avec un spectacle placé sous le signe de la fusion musicale et de la rencontre avec des artistes venant de plusieurs traditions. Avec "Valses", El Azifet sont en passe de récidiver dans le succès, tout en poursuivant une passionnante recherche musicale. Au public d'apprécier et, dans la foulée, de découvrir cette part arabe de la valse qu'Amina Srarfi nous révèle.