Il y a quand même quelque anguille sous roche... Les dix jeunes, donnés pour disparus depuis le vendredi soir à Remada (Tataouine), auraient déjà rejoints une ville libyenne. Sans avoir été, le moins du monde, inquiétés en chemin. Un chameau par le chas d'une aiguille... Bien entendu qu'il y a une explication toute simple à cela: ils se sont fait téléporter. Tout comme ceux qui les ont précédés, et qui ont réussi à tromper la vigilance des préposés à la surveillance, dans les postes frontaliers. Tout comme ceux, et ils sont légion, qui se sont évanouis dans la nature, par pur enchantement, et qui sont apparus, quelques temps plus tard en Libye, sans que jamais l'on sache comment ils ont procédé pour y parvenir, sans être arrêtés en chemin. C'est vrai: le papa est vitrier et la maman s'appelle Marie-Claire comme on dit communément aux enfants. Du coup, c'est facile, et ça se passe de tout commentaire. Enfin, si on veut fermer les yeux et continuer à adopter la politique de l'autruche, c'est une autre affaire. Par contre, si on cherche véritablement à protéger nos frontières, devant l'imminence d'un danger qui nous guette, immanquablement, il faut user de l'huile de coude, et de la jugeote, pour tenter de démêler le bon grain de l'ivraie. Pourquoi? Tout simplement parce que, si, dix jeunes, connus de surcroît pour s'être endurcis, en trahissant un comportement différent, s'apparentant sans l'ombre d'un doute à de l'extrémisme religieux, peuvent ainsi s'évaporer dans la nature, rejoignant un pays voisin, sans rencontrer de résistance sur leur chemin, cela veut dire que dans l'autre sens, c'est faisable aussi, puisque cela implique que nos frontières sont devenues insuffisamment protégées pour qu'elles puissent parer à tous les risques. Poreuses plus que de raison, au moment même où l'on s'ingénie à répéter à outrance, que les instances concernées ont pris, à cet égard, toutes les précautions d'usage, et plus encore. Et qu'elles veillaient au grain. Qu'elles veillent au grain, on n'en doute pas une seule seconde, mais qu'elles soient mystifiées par à-coups, par des énergumènes "illuminés" et donc, potentiellement dangereux, qui les traversent de par et d'autres comme en terrain conquis, voilà qui prête véritablement à inquiétude. Et qui doit nous pousser à réfléchir davantage, à la manière d'entrer dans la logique d'un extrémiste religieux, lorsqu'il décide de passer de l'autre côté, sans être arrêté en chemin, pour y rejoindre l'EI, et ses souverains à la "petite semaine", qui ont élu leurs quartiers en Libye. Il y a peut-être, ou sûrement, un chemin de traverse...