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Filles-garçons… mode d'emploi
Les jeunes et l'Amitié
Publié dans Le Temps le 01 - 02 - 2010

Depuis que la mixité à l'école est devenue un fait avéré, la question ne se pose même plus pour les jeunes générations, pour qui « copain- copine » relève de l'évidence, le sujet ne suscitant aucune curiosité passionné, ni ne provoquant de polémique puisque c'est une affaire entendue : au lycée, c'est déjà une affaire classée.
Dans la mesure où lorsque l'on partage le même banc, et qu'on suit les mêmes cours, dans la même enceinte d'un établissement donné, on ne voit pas du tout du même œil, la relation entre garçons et filles. Parce qu'il n'y a pas d'ambiguïté.
On est camarades et on le reste, jusqu'à ce que la scolarité s'achève. Et s'il existe des exceptions, tout cela est géré le plus naturellement du monde, en mettant les mots qu'il faut là-dessus. S'il convient de parler d'amourette, les jeunes parleront « d'amourette » et puis voilà tout. Sans se prendre la tête dans des considérations autres que celles qui font que l'on soit en prise directe avec la réalité. Le reste relève, à leur sens, de la perte de temps. Et ils ont tellement de choses à faire !
Amitié entre hommes et femmes :une chimère !
Bien sûr, il arrive que lorsqu'on leur pose la question sur la possibilité d'une amitié entre hommes et femmes, ils (elles) vous répondront, sans se soucier de ce que vous pourriez en penser, et plutôt en rigolant, qu'ils n'y croient pas, et que pareille amitié est condamnée d'avance puisqu'elle serait quasi « contre-nature ». C'est en tout cas l'avis de M. quinze ans révolus, qui ne pense pas du tout qu'une relation pareille puisse être « asexuée ». « Il y a forcément quelque part, chez l'un ou chez l'autre, un sentiment, un désir cachés, que l'on n'ose pas dévoiler si l'on n'est pas sûr qu'il y ait du répondant », tranchera t-il avant d'ajouter que pour lui, la véritable amitié commencerait bien plus tard, et ne pourrait pas prendre du poids avant d'atteindre un certain âge. « Au lycée, et même à la fac, les jeunes se cherchent encore, se découvrent, sont en quête d'amour, et de toute façon changent en chemin, leur manière d'appréhender la chose. Plus tard peut-être je changerais mon fusil d'épaule aussi, mais pas pour le moment » confiera t-il toujours en souriant.
Ce n'est pas du tout l'avis de A. toujours entourée de filles de sa classe « parce que tout simplement j'aime leur compagnie, qu'elles savent être drôles quand il faut, et plus sérieuses quand cela s'impose. Elles sont plus compréhensives aussi. » Et de renchérir : « ce n'est pas que je n'aime pas la compagnie des garçons mais il y a certaines affinités qui font que depuis les classes primaires, je suis beaucoup plus à l'aise avec mes camarades du sexe opposé. Peut-être parce qu'il n'y a pas de compétition entre nous, au sens où chacun cherche à faire prévaloir sa suprématie sur l'autre, et à avoir le dernier mot. Je suis d'un tempérament plutôt calme et puis j'ai des cousines avec lesquelles je passais pratiquement toutes les grandes vacances chez mes grands-parents, depuis que j'étais tout petit. Du coup, j'ai certainement plus de facilités que d'autres pour être copain avec les filles, sans qu'il y ait quelque part, anguille sous roche. Il est évident que j'ai quelques copains, dont je me sens très proche, mais ce n'est pas un dilemme pour moi. D'ailleurs, je ne comprends pas que certaines filles, ou garçons de ma classe, conservent une attitude méfiante les uns par rapport aux autres, et se regardent même parfois en chiens de faïence, comme s'ils avaient des deux côtés, des vieux litiges à régler. A mon avis, c'est cette attitude qui n'est pas saine ».
Etre sincère avec soi- même
Qu'on pense Y. qui a assisté à la discussion sans prononcer un mot ? « A vrai dire, je ne sais pas. Pour moi, en tout cas pour l'instant, le lycée est l'endroit par excellence pour expérimenter les relations entre filles et garçons. Un peu une manière de s'essayer à la sociabilité car plus tard, une fois devenus adultes, on aura à partager encore plus le même espace public, lequel est assez restreint pour le moment. Alors il sera incongru de continuer à défoncer des portes ouvertes alors qu'il est évident à mon sens, qu'on peut avoir des sentiments d'amitié envers un homme. Sans qu'il n'y ait aucune équivoque. Et je suppose que le contraire est vrai aussi. Le tout c'est d'être sincère avec soi- même et avec les autres. Moi, en tant que fille, je crois fermement que le problème ne se pose pas. Au lycée, on est tout le temps ensemble, et on s'est habitués les uns aux autres. Ce qui est sûr, c'est qu'entre nous, il n'y a pas de gêne, pas de malaise, et aucun malentendu. On n'a pas de tabous les uns envers les autres. C'est peut-être dû au fait que depuis la crèche, on a appris à être les uns avec les autres, naturellement et sans calculs. Bon, à la réflexion, peut-être pas à la crèche où moi je me rappelle qu'avec mes poupées, je ne pouvais jouer qu'avec la petite copine. Les garçons eux, nous bousculaient, couraient tout le temps, et ne tenaient pas en place. Mais ça ne comptait pas. On était ensemble et on a continué à être ensemble. Heureusement ! »
Mais si l'école, d'une façon générale, apprend aux filles comme aux garçons, à vivre ensemble, sans discrimination aucune, comment se fait-il que plus tard, une fois atteint l'âge adulte, ces mêmes filles et ces mêmes garçons se replient parfois, sur des réflexes que l'on croyait révolus, en adoptant un discours aux antipodes, on ne peut plus sexiste parfois, séparant ainsi à jamais leurs deux univers, et les acculant à être retranchés, chacun dans son camp, à jeter l'anathème l'un sur l'autre, à se regarder de biais, et jamais plus frontalement, en calculant leurs sentiments en fonction du contexte ?
Est-ce à dire qu'à un moment donné, il y a eu comme un chaînon manquant, à l'école, ou dans l'environnement familial immédiat, qui ait pu favoriser cette « mésentente » et créer ce « fossé » incompréhensible, entre ceux et celles qui hier, s'estimaient les meilleurs amis du monde ? Les privant ainsi du plus noble, et du plus beau des privilèges avec l'amour, à savoir : l'amitié ?
Dans la mesure où l'amitié comprend et ne juge pas, et comme elle fonctionne sur l'empathie, est la plus à même de faire montre de résistance devant les épreuves de la vie, comme d'ailleurs au passage du temps, sans avoir à se forcer, parce qu'elle ne calcule pas justement. En ce sens, elle est invincible. Et ne connaît pas de frontières. Et certainement pas de frontières entre des sexes dits « opposés », quand son chemin à elle et le seul qu'elle reconnaisse, c'est celui du cœur. A cet égard, éduquer nos enfants à l'école en ce sens, c'est préparer des générations d'hommes et de femmes, respectueux les uns envers les autres, ayant appris que leurs différences sont sources de richesse et non pas de dissentiment. Ce qui découlerait sur une société autrement équilibrée, où l'on ne vit pas la « dichotomie » comme une fatalité, et le double langage, comme une seconde nature…


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