Sous l'égide de la délégation régionale de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, l'Association des Jeunes de la Musique Arabe de Monastir organise la 4è édition du Festival International de la Musique Andalouse du 16 au 19 mars courant avec la participation de l'Algérie, du Maroc, de l'Espagne et de la Tunisie. Rappelons que le Festival international de la musique andalouse de Monastir est le fruit d'un jumelage entre trois associations, algérienne, tunisienne et marocaine qui organisent à tour de rôle des manifestations culturelles dans leurs pays respectifs. Ce genre de musique est originaire d'Al-Andalus, nom donné par les Arabes à la péninsule ibérique qu'ils occupèrent pendant sept siècles durant lesquels ils organisaient une vie de cour sous le règne de grands califes. Après la chute de Grenade en 1492 entraînant la fin de la présence arabe en Al-Andalus, de nombreuses familles trouvèrent refuge au Maghreb, emportant avec eux de l'autre côté de la Méditerranée un patrimoine culturel dont la musique constitue une identité très influente. Après 1609, date fatidique de l'expulsion définitive des « Morisques », le Maghreb, devient l'unique protecteur et continuateur de cette tradition musicale. Cette musique n'a cessé de se développer au Maroc, en Algérie et en Tunisie sous la forme de « noubas » ou « malouf ». Le festival a démarré hier mercredi 16 mars au complexe culturel de Monastir avec l'inauguration d'une exposition documentaire sur le parcours de l'Association des Jeunes de la Musique Arabe de Monastir (1970-2016). Un vibrant hommage a été rendu à M. Mohamed Salah Atil, ancien délégué culturel régional et l'un des fondateurs de l'association. Après quoi, la même association a donné un spectacle musical andalou. Aujourd'hui vers 8h du soir, à la Maison Charaâ, le public aura rendez-vous avec l'Association Dar Gharnatia, (Algérie) qui a vu le jour à Koléa en 1972 à l'initiative de mélomanes de la musique classique andalouse algérienne. Ses activités tournent autour de la sauvegarde, de la vulgarisation et de la promotion du patrimoine artistique andalous algérien. Cette Association présentera au public son concert de chants andalous qui sera suivi par un autre spectacle du groupe flamenco de Grenade (Espagne). La troisième journée, 18 mars, toujours à la même heure, ce sera la rencontre avec la Chorale Dar Al Ala (instrument) du Maroc. Cette chorale a vu le jour en 2009. Fondée par Mr Abdelhamid Essebaï, professeur mais également vice-président de l'Association des Amateurs de la Musique Andalouse du Maroc, ce groupe musical a l'habitude d'emporter les spectateurs dans un univers spirituel d'une extrême originalité. La première partie de la soirée sera donc assurée par la Chorale Dar Al Ala et la deuxième partie sera meublée par la Troupe du Maghreb Arabe de Sousse. La soirée de clôture sera abritée par le Palais des Sciences de Monastir où s'organisera un spectacle musical conjoint qui réunira différentes troupes de Tunisie, d'Algérie, du Maroc et d'Espagne. Outre la musique, le Festival organisera, le samedi 19 mars à 17h, un colloque scientifique autour de la musique andalouse dans les pays du Maghreb arabe où participeront les professeurs Abdallah Chérif Ouazzani de Maroc, Mahmoud Gtat de Tunisie et Noureddine Layri d'Algérie.