Un an, jour pour jour, après le lâche attentat de Bardo, qui a coûté la vie à 22 innocentes victimes, pour la plupart des touristes de nationalités étrangères, une cérémonie de commémoration s'est tenue hier soir dans l'enceinte du musée, scène de théâtre du macabre et dramatique événement. Sobre et solennelle, la cérémonie s'est déroulée en présence du chef du gouvernement tunisien, du ministre des Affaires étrangères de la France, de l'ensemble des ministres tunisiens, d'ambassadeurs et représentants de pays, de députés ainsi que bon nombre d'hôtes de marque. La cérémonie a débuté lorsque l'hymne national, interprété par l'Orchestre de la Concorde résonna, faisant vibrer les murs du musée du Bardo, un lieu chargé d'Histoire et d'histoires mais aussi désormais de douleur. Prenant la parole en premier, Sonia M'barek, ministre de la Culture, a déclaré que cette commémoration n'était pas un simple hommage «à ceux qui nous ont quitté ici même il y a un an, ces martyrs de la culture, de l'amour et de la vie. Nous y sommes surtout pour célébrer, en leur nom et au nom de l'Humanité, les valeurs éternelles, la vie en tant que culture et étonnement, civilisation et ouverture, connaissance et passion. Nous y sommes pour affronter les illusions nihilistes, la haine noire et tout ce qui fait de la mort un objectif, une ligne de conduite. Nous sommes ici pour aimer la Tunisie et honorer ses enfants et amis tombés en martyrs. « La ministre a, en outre, annoncé la publication d'un livre intitulé « Nous sommes tous Bardo», écrit par des experts tunisiens et internationaux ainsi que l'organisation, du 20 au 24 mars courant, d'une manifestation culturelle intitulée « Les nuits du musée du Bardo» avec la participation de troupes artistiques de Tunisie, de Pologne, de Russie, du Japon, de l'Egypte, de la Mauritanie et de l'Algérie. Prenant la parole à son tour, Habib Essid, chef du gouvernement tunisien a réitéré ses condoléances aux familles des victimes de l'attentat du Bardo, déclarant que loin d'affaiblir l'Etat et de menacer sa sûreté et sa stabilité, les attaques terroristes ravivaient la flamme patriotique en chaque Tunisien et affirmaient la volonté des différents organes des forces sécuritaires à combattre le terrorisme et éradiquer ce fléau. Il a, également, rappelé le rôle capital de la culture dans cette lutte impitoyable contre l'ignorance. Lors de son allocution, Jean Marc Ayrault, ministre français des Affaires érangères, a déclaré que la France était en admiration devant le courage de la Tunisie et de son peuple face à tant d'épreuves subies et assurait de la solidarité de son gouvernement avec ce pays en voie de démocratie. «Face à l'obscurantisme, la Tunisie répond liberté. Face au terrorisme, la Tunisie répond démocratie. Face à la violence abjecte, la Tunisie et son peuple répondent par la dignité. Face à la barbarie, la Tunisie et la France répondent fraternité et solidarité!»