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Le modèle industriel : Taylorisme et post Taylorisme
Publié dans Le Temps le 26 - 04 - 2016

La vision traditionnelle du travail encourageait l'effort individuel. Les ouvriers aperçoivent le travail, chacun à sa manière. Cependant, le recours à cette approche résulte de la création des pièces non identiques et médiocres, sans oublier la perte de temps. En outre, former un employé pour créer un produit nécessite un an et plus, pour certains produits, vu que l'employé a à apprendre plusieurs tâches.
C'est au début du 20ème siècle que Frederick Taylor, l'ingénieur américain, a opté pour une nouvelle approche de gestion des entreprises industrielles. Cette approche vise l'amélioration du rendement des machines et des ouvriers,à fin d'organiser le système de travail.Deux divisions, horizontale et verticale, sont à la base de ce système de management qu'il a décrit dans son ouvrage Principes du Management Scientifiques en 1911.
La division verticale consiste à séparer le travail manuel de l'exécution de celui intellectuel. « Tout travail intellectuel doit être enlevé à l'atelier pour être concentré dans les bureaux de planification et d'organisation ». Les managers sont les personnes en charge de fournir aux employés les connaissances nécessaires et les formations adéquates pour bien mener les aspirations de l'entreprise en orientant la manœuvre vers une seule approche commune. D'où se manifeste la hiérarchie dans l'entreprise : de la planification vers l'encadrement puis l'exécution.
La division horizontale se caractérise principalement par la décomposition des activités de la production en des tâches élémentaires et répétitives, le plus simple que possible, pour que le travail soit plus rapide et plus systématique d'où la notion du travail à la chaîne ou ce qu'on appelle le Taylorisme.
Cette division permet aussi à l'entreprise de gagner en termes de formation, l'intelligence et l'expérience ne sont plus considérées comme étant des qualités pour le profil d'un ouvrier. Seuls l'obéissance et le respect de consignes sont les qualités recherchées dans le profil d'un manœuvre. Néanmoins, tout petit changement et non-respect des consignes est considéré comme une déviation, une maladresse dans le travail.
Depuis la naissance de la théorie de Taylor jusqu'à nos jours, il y a eu recours à plusieurs remèdes. En effet, la production quantitative n'est plus la vision des entreprises modernes. D'ailleurs, même les tâches répétitives du manœuvre dans les entreprises sont remplacées par des machines à cause des problèmes de santé. Les entreprises de nos jours se trouvent face à plusieurs enjeux de survie vue la naissance de nouveaux acteurs dans le marché.
Toutefois, dans la politique moderne des entreprises, les métiers réflectifs : de services, de créativité, de gestion et autres sont plus demandés de nos jours que les métiers d'exécution et de manœuvres vue le développement rapide des technologies et le changement du comportement client.
Le client est transformé d'un simple consommateur des produits fabriqués en masse vers un consommateur plus rationnel et plus difficile à convaincre. Le client de nos jours est moins fidèle à la marque, plus sensible aux changements de prix, plus soucieux d'éthique, d'environnement, mais aussi plus individualiste.
Face à des clients qui peuvent passer à la concurrence du jour au lendemain, face au renouvellement de l'offre de plus en plus rapide, c'est certainement la rétention client qui constitue la préoccupation majeure des entreprises de nos jours d'où l'insuffisance du modèle de Taylor et la naissance des nouveaux métiers et du marketing.
Nizar KHLIF


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