La galerie Aïn aux Jardins de Salammbô abrite l'exposition personnelle de Bady Chouchène, l'un des artistes les plus fidèles de cet espace. Fidèle indéfectible à son environnement, le patrimoine matériel et immatériel de la Médina, celle qui a vu naître et s'épanouir nos ancêtres et où la vie continue son train, bon gré mal gré, en dépit des vicissitudes du temps, Bady Chouchène continue de jeter ses lumières sur les souks de la Médina, ses ruelles, ses arcades et ses habitants. Lors de cette exposition personnelle qui se poursuivra jusqu'au 30 avril, l'artiste nous propose un beau cocktail d'aquarelles, exposées au rez-de chaussée, mais aussi d'autres peintures à huile accrochées au premier étage de la galerie. Une exposition riche en qualité et en diversité, autour du thème de la Médina, un thème qui lui tient particulièrement à cœur ! En effet, la Médina chez notre artiste est traitée différemment, à travers le recours au semi-abstrait, ayant toujours ce souci de mouvement et d'animation qui caractérise les éléments peints, que ce soit dans les aquarelles ou dans les peintures à huile. Au rez-de-chaussée, l'artiste nous présente 28 tableaux à aquarelle, dont la plupart sont des portraits de gens de la Médina où l'on peut voir la femme au safsari, la jeune mariée, le grand-père et d'autres portraits de personnages authentiques familiers et habitués de la Médina, comme « El Moallem », « Aroussia », « Omek Latifa », « Si Salah », « Am Belgacem »...Ces portraits laissent voir différentes zones de contrastes, tantôt des zones où la lumière est très vive, d'autres sont plutôt moins lumineuses, des teints clairs, d'autres plus sombres. Le choix des couleurs reste restreint pour que l'ambiance générale soit douce et légère. Des portraits réalistes où l'on peut remarquer les expressions du visage et la sensibilité du personnage, ce qui dénote sa joie, son souci ou son tempérament. Les yeux, le sourire, le geste, les mains, l'aspect vestimentaire et jusqu'au moindre détail, tout devient témoin d'émotions et de sensibilités. Le premier étage réunit 15 toiles de peinture à huile, entre grands et moyens formats, toujours dans la même ambiance, Bady Chouchène, toujours fidèle à sa démarche, peint la Médina dans son mouvement perpétuel et non dans un état statique ou stable. La foule des gens est toujours présente, fréquentant les souks ou flânant dans les ruelles de la Médina. Les couches dégradantes de couleurs et les taches de lumières sont les deux éléments qui affichent la joie de vivre des gens qui vaquent à leurs besognes quotidiennes tout en s'attachant à leurs us et coutumes, mais aussi elles dénotent une certaine harmonieentre les habitants et leur milieu traditionnel.Le plus grand éloge que l'on peut faire à l'artiste, c'est de l'appeler « le peintre du patrimoine ». Bady Chouchène peint l'essentiel et l'accessoire, l'ensemble et le détail ; si sa peinture reflète l'essence des choses, ses portraits, mettent en évidence la nature réelle et profonde des personnages représentés.