Suite à l'appel lancé par les organisations nationales et les structures de la société civile pour l'organisation d'une grève générale dans le gouvernorat du Kef, le 3 mai, le réseau régional des composantes de la société civile dans cette région a tenu, hier àTunis, un point de presse consacré à la présentation de la situation précaire qui prévaut dans cette région intérieure du pays. Un exposé a été fait sur le plan du développement, les problèmes et entraves de toutes natures, administratives, financières et logistiques, que son développement connaît bien que le gouvernorat du Kef dispose d'importantes richesses naturelles, culturelles et humaines. Le réseau regroupe 32 associations actives dans le siège du gouvernorat, la ville du Kef et dans ses différentes délégations. Le coordinateur du réseau, Tarek Boulifa, a exprimé le soutien du réseau régional des composantes de la société civile du Kef à la grève générale décidée le 3 mai dans le gouvernorat du Kef et sa volonté d'y participer et de contribuer à sa réussite. En effet, a-t-il poursuivi, ce mouvement intervient à titre de protestation populaire légitime contre la persistance de la marginalisation de ce gouvernorat sur le plan du développement économique et social et comme expression de l'indignation générale ressentie à ce propos et qui s'est accentuée, dernièrement, à la suite «des évènements vécus par Le Kef le mardi 19 avril et qui s'étaient traduits par la dispersion violente d'une marche pacifique, organisée par la société civile, de la part des forces de l'ordre et ayant touché des syndicalistes et des citoyens participant à la marche pour réclamer le droit du gouvernorat du Kef à un développement équitable compensant 60 ans d'exclusion. » Il a estimé que la réalisation du développement du gouvernorat du Kef et des gouvernorats intérieurs qui sont dans la même situation exige une volonté et une décision politique claire de la part des autorités nationales et régionales, déplorant «la négligence, la mauvaise volonté et le silence » que le réseau a constatés à ce sujet, à travers le refus opposé aux solutions concrètes proposées à maintes reprises en faveur de l'impulsion du développement du Kef. C'est ainsi que de nombreux projets ont été cités à l'instar de la programmation de l'autoroute entre Mejez El Bab et Sakiet Sidi Youssef, la réfection et la rénovation de la ligne de chemins de fer entre Tunis et Le Kef, et le raccordement immédiat des diverses délégations du gouvernorat au gaz naturel qui passe par la région à travers le pipe line venant d'Algérie, sans qu'il n'en bénéficie, et ce sans attendre 2021 pour l'amener de Bizerte comme l'avait promis dernièrement le ministre de l'Energie et des Mines, parallèlement au projet de création d'une zone franche à Sakiet Sidi Youssef programmée depuis 2003 et l'exploitation de la mine de phosphate de Saraouertane qui ne coûte pas grand-chose. Il a signalé que plusieurs investisseurs locaux ont présenté des projets économiques de développement dans le gouvernorat du Kef, mais ils n'ont pas trouvé l'assistance désirée, dont un projet de complexe de cure psychologique qu'il a présenté lui-même avec l'autofinancement estimé à 40% du coût, et un autre projet de construction d'un hôtel touristique de 120 lits présenté par une femme d'affaires, propre à encourager l'exploitation du riche patrimoine archéologique et historique de la région du Kef, tels que la Kasbah du Kef, la table de Jugurtha ou encore les thermes de Mellègue. Il a signalé le mal subi par le gouvernorat du Kef, sur le plan de l'investissement et du financement des projets de développement à cause de sa qualification de «zone rouge » sous prétexte des menaces sécuritaires qui, a-t-il dit, concernent, à vrai dire, l'ensemble du pays et ses différentes régions et auxquelles la collectivité nationale tout entière fait face avec succès. Le coordinateur du réseau régional des composantes de la société civile du Kef a passé en revue les vastes horizons ouverts dans ce domaine par la coopération économique avec l'Algérie et à l'échelle du Maghreb en général, disant que plusieurs investisseurs algériens ont exprimé le désir de réaliser des projets économiques dans le gouvernorat du Kef et dénonçant « les entraves mises sur la route du réseau pour l'empêcher de remplir au mieux sa mission « qui est d'œuvrer au service du bien et du développement intégral de la région. »