La structure de l'espace est en perpétuelle évolution, liée aux besoins des visiteurs. A Matmata les rituels de cet espace se présentent essentiellement par la « Zarda », une cérémonie qui se déroule plusieurs fois durant la même année. La « Zarda » désigne la préparation de la nourriture pour les pèlerins, ces derniers passent une journée entière dans ce lieu ils visitent de même les deux grandes roches (« Lakhwat »), disposent l'argent et hument l'air chaud. Le marabout présente plusieurs composantes, des espaces de préparation, des chambres de repos des pèlerins et deux Terrasses pour la « Hadhra », généralement la « Zarda » est associée à la « Hadhra ». Ce qui retient l'attention est que ce lieu est visité par des personnes de différentes religions, ce lieu est fréquenté par les juifs, les chrétiens et aussi par les musulmans qui perpétuent jusqu'à nos jour ce rituel de pèlerinage, le pouvoir attribué à ce marabout ne s'inspire pas des valeurs d'un rituel religieux mais plutôt d'une faculté de sorcellerie. Pendant la colonisation ce lieu a connu une valorisation remarquable, il était un espace de réunions qui regroupait tout le monde sans distinction de leurs croyances, ces personnes pratiquaient les mêmes rituelles maraboutiques marquées essentiellement par la « Zarda », et la « Hadhra », alors plusieurs pièces sont ajoutées à l'ensemble de l'espace pour accueillir un grand nombre des pèlerins pour le déroulement de la transe, l'espace a marqué l'ajout d'un terrasse qui juxtapose la chambre de la préparation. Une démographie urbanistique s'est développée sur les hauteurs avoisinantes, la montagne sacrée de « Tell Kwest » est resté dépourvue d'habitations, depuis la révolution, les habitants de Matmata n'ont relevé aucune tentative de destruction ou d'agression du marabout de « Kwest », cet espace est en perpétuelle évolution, il accueille les pèlerins, et organise la transe et la « Zarda » plusieurs fois dans la même année. Le culte des saints est un phénomène universel pour les musulmans et pour les juifs, le sacré c'est le processus majeur dont dépend intimement l'évolution de cette manifestation maraboutique. La région de Matmata offre un terrain favorable à des vagues de piété mystique, ce qui entraine l'évolution continue du phénomène du maraboutisme jusqu'à nos jours, il désigne le culte des anciens saints et l'édification des nouveaux espaces de sainteté maraboutique comme le cas du marabout de « Aicha bent Krayem » qui est organisé pendant l'année 2010.