La ville sahélienne de Lamta accueille du 10 au 15 mai la dix-septième édition de la foire de la bsissa et, comme chaque année, un colloque international sera organise à cette occasion et réunira de nombreux universitaires et chercheurs. Se tenant à l'occasion du mois du Patrimoine, le colloque réuni à l'initiative de l'Association de sauvegarde de la médina de Lamta portera sur le thème "Ecriture et terroirs" et se déroulera les 12, 13 et 14 mai au palais des Sciences de Monastir. De nombreuses universités seront représentées dans ce colloque, notamment celles de Manouba, Gabès, Kairouan, Gafsa ou Carthage. Des universitaires étrangers seront également présents pour ce colloque dont la cheville ouvrière n'est autre que Habib Ben Salha, spécialiste dans le domaine de la littérature et animateur du Laboratoire de recherches en études maghrébines, francophones, comparées et en médiation culturelle. Cinq séances, des mythes et des mouvances Le colloque "Ecriture et terroirs" sera subdivisé en cinq séances qui proposent éclairages et approches originales sur la notion de terroir envisagée par le biais de la littérature. Ainsi, le thème "Sols et saveurs" inaugurera le colloque ouvrant la voie à une seconde séance consacrée aux "Mythes et couleurs". Dédiée à Ahmed Brahim, universitaire et politicien récemment disparu, la troisième séance porte le titre alléchant de "Paroles et mouvances". Les deux dernières séances porteront respectivement sur les thèmes "Sources et ressources" et enfin "Résiliences et résistances". Toutes ces articulations permettront d'aborder les oeuvres de nombreux écrivains dans leur relation au terroir. Les oeuvres de nombreux Tunisiens seront aussi à l'honneur et permettront d'aborder aussi bien le classique Aboulkacem Chebbi que les francophones Abdelwahab Meddeb ou Fawzia Zouari. Le colloque ira d'ailleurs bien au-delà des écrivains tunisiens puisque nombre de communications porteront sur les oeuvres d'auteurs comme Jean Giono ou Annie Ernaux avec aussi des gros plans sur les Maghrébins Mohamed Dib ou Mohamed Kherredine. L'objet d'études du colloque est en effet des plus vastes et englobe bien des réalités. Les interactions fécondes de la terre et de l'écriture sont en effet une constante dans la littérature mondiale et il est important de réfléchir sur cette question dans un champ scientifique ouvert. En ce sens, les colloques de Lamta/Monastir ont toujours été porteurs d'idées et de perspectives et nul doute que cette session ne dérogera pas à la règle. De l'amphithéâtre de Leptis minor au ribat aghlabide de Lamta Par ailleurs, la Foire de la bsissa organisée par l'Association de la sauvegarde de la médina de Lamta sera une nouvelle occasion de découvrir cette préparation culinaire, devenue le prétexte succulent à des rencontres scientifiques et patrimoniales. Last but not least, ce colloque permettra aussi aux participants de découvrir le riche patrimoine de Lamta, notamment son ribat aghlabide et son amphithéâtre romain, témoins du passé prestigieux d'une ville qui bouge, innove et donne l'exemple en matière de culture et de protection des monuments historiques. Dans cet esprit, plusieurs spécialistes de l"Institut national du Patrimoine participeront à ce colloque et iront retrouver saveurs, écritures et terroirs dans le patrimoine des mosaiques et des réminiscences latines. Entre littérature et patrimoine, un rendez-vous à ne pas manquer!