L'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (ATIDE) s'est déclarée globalement satisfaite de la date du 26 mars 2017 retenue pour l'organisation des prochaines élections municipales. «Nous approuvons cette date du 26 mars 2017 annoncée vendredi par le président de l'Instance supérieure indépendante pour les (ISIE) à condition que les autorités accélèrent la cadence de l'adoption des lois nécessaires au bon déroulement du scrutin et de la couverture du territoire par les mairies», souligne Moez Bouraoui, président d'ATIDE. «L'Assemblée des représentants du peuple devrait s'atteler à adopter le projet de loi électorale relative aux élections locales et régionales alors que le ministère en charge des Affaires locales est appelé à mettre en place de nouvelles municipalités étant donné que plus de 90% du territoire national n'est pas actuellement couvert par des mairies», a-t-il ajouté. M. Bouraoui s'inquiète, en revanche, du mode de scrutin retenu dans le projet de loi le projet de loi électorale relative aux scrutins locaux et régionaux. Ce projet de loi, qui devrait être adopté lors d'une séance plénière prévue d'ici fin mai, prévoit le recours au mode de scrutin à la proportionnelle au plus fort reste lors des prochaines élections municipales et régionales. « Ce mode de scrutin, qui a été déjà expérimenté à l'échelle nationale lors des législatives et des présidentielle et dans le cadre duquel il s'agit moins de voter pour un homme que pour un parti, est loin d'être recommandé pour des élections à l'échelle locale dans la mesure où il ne bénéficie qu'aux partis et exclut catégoriquement les indépendants », précise-t-il. Et d'ajouter : «La plupart de nos communes comptent moins de 5000 habitants et cela pourrait constituer une chance inouïe pour les indépendants. Un mode de scrutin uninominal aurait en effet permis à des personnes compétentes, très respectées et connues pour leur intégrité à l'échelle locale d'accéder au poste de maire ou de président de conseil régional sans forcément être encartées». Le président d'ATIDE a, également, indiqué que le mode de scrutin à la proportionnelle au plus fort reste ne favorisera que les grands partis bien structurés. «Dans l'état actuel des choses, ce mode de scrutin ne favorisera qu'un seul parti très structuré, bien implanté sur l'ensemble du territoire et uni», précise-t-il, en allusion au mouvement islamiste Ennahdha qui bénéficie de toutes les chances pour dominer les conseils municipaux et les conseils régionaux à l'heure où le parti Nidaa Tounes, qui avait remporté les dernières législatives, se trouve aujourd'hui gangrené par des luttes intestines incessantes. M. Bouraoui note aussi dans ce chapitre que les petits partis n'auront que des chances infimes. Pour tenter de rectifier le tir, ATIDE a soumis récemment un projet de loi électorale à l'Assemblée des représentants du peuple. Ce projet de loi, qui a déjà été signé par dix députés, propose notamment le recours aux listes ouvertes afin de favoriser l'accession des candidats indépendants aux conseils municipaux.