Le festival de la médina est vite entré dans le vif du sujet, la chair de la musique... Dès le coup d'envoi, la session 2016 a offert au public un Bouchnak des grands jours. En attendant ce lundi les retrouvailles avec la virtuose Yasmine Azaiez... Belle entrée en matière pour le festival de la médina de Tunis avec une prestation de Lotfi Bouchnak qui frôlait la perfection. Rehaussée par la présence du chef du gouvernement, de la ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et du gouverneur de Tunis, la soirée Bouchnak aura tenu toutes ses promesses. Bel Canto et voix aérienne A la fois festive et rendant hommage au bel canto arabe, l'ouverture du festival de la médina a drainé un public moyen en nombre mais dont la qualité de l'écoute était au rendez-vous. Pour sa part, Bouchnak n'a pas fait les choses à moitié. Avec une formation au complet et des solistes de haut niveau, le ténor tunisien a enchanté l'auditoire avec ses envolées et son art de sublimer le répertoire le plus banal. Dans la chair de la musique, presqu'à voix nue, Lotfi Bouchnak a été le maître d'une soirée qui eut pour second protagoniste la révélation Inès Chtourou. Au grand bonheur d'un public qui était littéralement venu communier. De fait, l'écoute était quasiment religieuse, simplement ponctuée par des applaudissements nourris mais demeurant discrets, pudiques. On ne présente plus Lotfi Bouchnak et il est clair que le public présent était venu à la rencontre d'un artiste qui a survolé les trente dernières années. La stature de Bouchnak est aujourd'hui inégalable dans notre paysage musical et l'un des rituels de la star est justement de réunir son auditoire pour les ouvertures du festival de la médina dont il est friand. La présence scénique de Bouchnak était d'autant plus puissante que les moyens techniques étaient véritablement irréprochables avec une balance qui n'étouffait pas la voix du chanteur tout en donnant à l'orchestre sa pleine mesure. En un mot comme en cent, Bouchnak a été proche de la perfection, avec un spectacle sans fioritures ni hésitations. Une machine gagnante qui prend la mesure dès les premiers accords. Sobrement, avec le coeur, Bouchnak a tout donné... Dans le sillage du tarab et de la fusion Comme toujours, le public le lui a rendu avec une ovation exceptionnelle, à la mesure de sa voix et de ses formidables modulations. Un récital de haut niveau et le coup d'envoi idéal pour un festival qui a pour projet de mettre en exergue les dynamiques musicales dans le domaine classique et contemporain. En ce sens, le festival de la médina poursuit son chemin avec la troupe Fathi Zghonda qui devait se produire samedi à Dar Lasram puis la Troupe Makamet qui sera sur scène le 14 juin. Entretemps, le public pourra retrouver ce lundi 13 juin la virtuose Yasmine Azaiez dans son nouvel opus intitulé "Fusion". La violoniste émérite présentera avec cette oeuvre un spectacle inspiré de la musique traditionnelle tunisienne et revu à l'aune des grands maîtres du violon.