L'émission de jeux « Dlilek Mlak », diffusée sur la chaîne de télévision privée tunisienne « Al Hiwar Attounsi » durant le mois de Ramadan, nous a fait voir de toutes les couleurs cette année avec notamment son cortège funeste de grands perdants, car, avouons-le, le hasard ne fait toujours pas bien les choses. Nous ne sommes pas contre les jeux du hasard, mais ce programme de frustration, plutôt, dont les droits ont été achetés depuis bien des années chez un créateur étranger, colle parfaitement à la petitesse d'esprit qui caractérise malheureusement les participants tunisiens triés sur le volet, s'il vous plait ! Par casting interposé. Ils y adhèrent et y participent, après avoir été transformés chacun pour la circonstance, selon qu'ils ressemblent à l'un ou l'autre des artistes ou autres personnages célèbres tunisiens ou étrangers connus. Un extraordinaire travail de pose de prothèses, particulièrement dentaires chez les deux sexes, de cils et autres aplats pour des concurrents qui sont trop souvent dans la précarité. Un vrai parcours de combattant ! Espérant remporter un milliard de nos millimes, au terme de cette compétition pas comme les autres, soit la plus grosse somme d'argent mise en jeu, le participant devrait donc croire au Père Noël, en plus d'être un crac des probabilités, pour y prendre part. L'animateur-présentateur devrait rappeler au concurrent et au début du programme que ce joueur a une chance sur un milliard pour remporter une belle somme d'argent ! Un pactole tant rêvé, en somme ! Et en fait, nous n'avons pas encore indiqué le principe du jeu. Il est simple, mais un peu trop compliqué, à la fois. Il s'agit pour le participant d'ouvrir au hasard et successivement durant l'émission un « Sandouk » (Une boîte) en carton de couleur rouge carmin. Il pourrait aussi changer le sien et par intermittence. De même qu'il peut accepter ou non une somme proposée par le « banquier » invisible qui propose des solutions via un téléphone fixe ! Une situation des plus trompeuses qui complique les choses dans la plupart des cas. Un huissier assermenté se trouve parmi le public présent pour noter tous les choix du candidat. Espoir Et pour retourner aux choix du joueur, le pauvre concurrent, en se contentant d'une certaine somme, après tant de suspense et de mauvais résultats, se mordra les doigts, n'ayant pas poursuivi la course, en laissant filer une somme faramineuse. Certes, il n'y a eu qu'une seule satisfaction durant les trente épisodes de « Dlilek Mlak » de cette année avec les 500 millions remportés par « Popeye », le bizertin. Un personnage hors-normes qui a cru en sa chance et pour qui le hasard a bien fait des choses. La déception a été celle de la participante « Khmissa », qui souffre, en plus, d'un problème au niveau du cœur. Ses 500 dinars des vétilles gagnés étaient des plus frustrants pour elle. Si bien que l'autorité régionale de son gouvernorat a réagi en lui octroyant une maison, qu'elle rêvait d'acheter avec l‘argent qu'elle espérait gagner. Et au cours d'une autre émission sur cette même chaîne, où elle était invitée, il lui a été annoncé qu'un fabricant de meubles lui a offert un salon, une chambre à coucher et une salle à manger. N'avons-nous pas dit que ce programme était frustrant ? D'un autre côté, on aurait aimé que de tels programmes de gain d'argent, qui ont toujours existé à travers le monde depuis la création de la télévision, seraient plus abordables pour les concurrents lorsqu'il s'agit de répondre à des questions de culture générale et d'actualité, par exemple. Cela permettrait au participant d'avoir beaucoup plus de chance de gagner beaucoup d'argent, en titillant, par-là-même, les méninges. Il devra faire valoir ses connaissances et non pas assister passivement à un programme tout en restant bébête devant la loi et le « dictat» des boîtes vides et sournoises. A bon entendeur, salut !