L'organisation Solidar Tunisie a organisé, une table ronde pour décortiquer le plan de développement via une étude critique, tout en mettant en relief les lacunes et proposer les solutions idoines pour y remédier. A ce propos, Madame Salma Zouari, professeur à l'IHEC et à l'université de Carthage, a présenté sa lecture critique concernant les réformes, les investissements, le commerce extérieur et l'emploi. En effet, la présente étude s'articule autour de trois parties : dans la première partie, Mme Salma s'est intéressée aux réformes envisagées autour de 5 domaines : la performance des institutions et bonne gouvernance, les réformes économiques, Politique sociale et inclusion, l'économie verte pilier du développement durable et le développement régional. La deuxième partie se rapporte aux investissements dans le plan 2016-2020 et leurs impacts sur le commerce extérieur. Enfin, la 3ème partie traite des choix sectoriels et emplois. Selon Mme Salma, cette lecture critique s'intéresse à quelques questions : le programme des réformes envisagées, tel que présenté dans le plan est-il approprié ? Le schéma de développement présenté dans le plan est-il cohérent avec le programme des réformes retenu ? Permet –il de consacrer la vision arrêtée par le pays ? Les investissements étant par excellence la dynamo de l'économie, sont-ils suffisants pour générer une croissance économique tant recherchée ? Insuffisance des indicateurs quantitatifs Mme Salma Zouari a commencé par l'exposition des axes stratégiques des réformes planifiées pour la performance des institutions et bonne gouvernance, qui touche principalement, la réforme des entreprises publiques, la réforme de l'administration, la réforme du système judicaire, le renforcement de l'instance sécuritaire et le développement de l'institution militaire. Dans le même contexte, Mme Salma estime que le diagnostic établi est qualitatif, il faudrait compléter le diagnostic par des indicateurs quantitatifs. Cependant, elle a mis en relief la nécessité de compléter le plan d'action par un calendrier clair de mise en œuvre des réformes préconisées et par une batterie d'indicateurs de progression et de suivi des objectifs. Concernant, les réformes économiques, le plan s'est concentré sur des principaux points tels que l'ampleur du chômage, l'insuffisance des investissements qui se chiffre à 19.4% en 2015 contre 24.6% du PIB en 2010 et les déséquilibres macroéconomiques aggravés. Mme Zouari propose de corriger les quelques chiffres ou les graphiques erronés, de compléter l'analyse par l'identification des causes internes de la dégradation des performances de l'économie notamment l'instabilité politique tout en approfondissant l'analyse par des indicateurs pertinents. S'agissant du schéma de développement économique adopté et compte tenu du programme de réformes à mettre en place, le schéma retenu table sur une reprise progressive de la croissance économique qui passerait de 0,8%en 2015 à 5,5% en 2020. Le taux de croissance annuel en 2016_2020 serait en moyenne de 4% contre 1,5% en 2011-2015. Insuffisance des investissements projetés Pour réaliser cet objectif de croissance, les investissements projetés dans le plan s'élèveront à 120000 MD. Solidar Tunisie pense que les investissements programmés, ne permettent pas de rattraper le retard accumulé en 2011-2015, de même et du point de vue de l'association l'accroissement du taux d'investissement à 24,4% du PIB à l'horizon 2020, quoique important, reste tout de même insuffisant par comparaison aux performances des pays émergents et ne semble pas à la hauteur du programme des réformes du plan qui sont supposées impacter positivement les investissements. De même, pour Solidar Tunisie, les investissements agricoles projetés sont insuffisants. Le code de l'investissement prévoit, des dispositions pour promouvoir l'investissement dans le secteur. L'organisation met en œuvre, le rôle déterminant que joue l'agriculture dans le développement régional. Lancée en 2015, Solidar est une Organisation qui promeut les valeurs de Justice Sociale et de solidarité. Tout compte fait, elle vise à constituer un réseau de compétences pour une approche participative et fédératrice de la société civile. En outre, elle constitue une force de propositions pour l'accompagnement des processus d'analyse des projets de lois et de réformes soumis à l'ARP.