A l'heure où les gens font la sieste et se donnent au plaisir et à la fraîcheur de la brise maritime, les habitants de certaines régions telles que Béja, Sousse et Mahdia s'échinent tant qu'ils peuvent à gérer l'eau emmagasinée. Dans ce cadre, plusieurs citoyens lancent un appel pathétique aux responsables de la SONEDE afin de mettre fin à leur calvaire et leur épargner cette misérable situation. La situation s'aggrave de plus en plus, selon le communiqué de l'Observatoire Tunisien de l'Eau (OTE): environ 419 plaintes ont été enregistrées depuis mars 2016. L'observatoire appelle à auditionner la SONEDE et le ministère de l'Agriculture concernant cette crise de l'eau et invite les autorités concernées à trouver une solution urgente et immédiate aux problèmes de rupture et de perturbation de la distribution de l'eau. Le même scénario se répète presque quotidiennement. Quand le débit d'eau commence à diminuer annonçant le début d'un nouvel épisode de coupure, les citoyens se mettent à aller quémander une autre source d'eau afin de gérer la situation. Mais, ces derniers jours, les citoyens commencent à protester contre la coupure de l'eau, une pratique considérée comme illogique en pleine canicule. Entre temps, la distribution de l'eau potable est toujours perturbée. A nos jours, des régions se trouvent encore sans eau, cette manne qui rétrécit telle une peau de chagrin. Cette crise de déficit d'eau ne se limite pas seulement à l'eau potable, les agriculteurs ne sont pas épargnés. Ceux de la zone irrigable de Jendouba, font partie des victimes de cette coupure de l'eau. Ce qui les a conduits les à bloquer la route nationale n°17 reliant Jendouba à Tabarka. Dans le même sillage, un groupe de citoyens de Sousse ont coupé la route principale de Tunis, au niveau de la ville de Sidi Bou Ali. Il est à rappeler que le ministre de l'Agriculture Saad Seddik a indiqué récemment que la pluviométrie déplore un déficit de 28%. De même pour les réserves d'eau qui ont connu une baisse de 25%. La crise, ajoute-t-il a atteint les nappes d'eau phréatiques et souterraines, vu que certains barrages se trouvent actuellement asséchées, notamment le barrage de Wadi Nabhana. Le ministre a, par ailleurs, déclaré auparavant que la Tunisie est un pays pauvre en eau avec une disponibilité de l'eau renouvelable par habitant de moins de 480m3, soit en dessous de la moyenne. Nécessité d'une bonne gestion de l'eau 80% des ressources en eau sont exploitées dans l'activité agricole, alors que le coût de l'eau demeure élevé et par conséquent inadéquat par rapport au rendement des exploitations agricoles. Abdsalem Kallela, expert dans le domaine de l'agriculture et le développement durable nous a déclaré que la coupure de l'eau est le résultat d'une absence de stratégie, essentiellement de la part de l'Etat.Ill ya, dit-t-il un manque affligeant au niveau de la sensibilisation du citoyen, voire même, les responsables des hôtels. «Quand on voit la surconsommation en gaspillage de l'eau dans les hôtels et la mauvaise gestion de la part des Tunisiens et les touristes, le grand nombre des piscines, 4 ou 5 piscines par hôtel, ça donne une idée sur l'ampleur de la négligence citoyenne vis-à-vis de la gravité de la situation et la manière de gérer nos ressources hydriques », précise-t-il. A propos de l'infection de l'eau, évoquées par certaines sources, l'expert affirme qu'il y'a exagération. « On peut dire que l'eau provenant des barrages n'est pas assez oxygénée, c'est pour cela que l'eau est imprégnée de mauvaise odeur » ajoute-t-il. Ce qui est convenable de faire, est le fait de développer la technique d'économie d'eau, que ce soit dans le secteur agricole, ou auprès du consommateur. « La préservation de l'eau est une responsabilité partagée » souligne l'expert. Afin de résoudre ce problème et limiter les pertes, l'OTE appelle aussi la SONEDE à rencontrer les représentants de la société civile et les parties concernées pour discuter des problèmes rencontrés par les citoyens et en trouver les solutions idoines.