Des signes alarmants et accentués des actes de violences à l'égard des enfants ont été remarqués récemment au sein de notre société. Il est évident qu'on est face à des situations affligeantes de marginalisation et de maltraitance, sous le voile du stress excessif et du manque de conscience parentale. De temps à autre, on est vraiment interloqués face à des photos publiées sur les réseaux sociaux, marquant l'angoisse, l'irresponsabilité et l'insouciance des parents vis-à-vis leurs enfants. Devant l'ampleur de ce phénomène, nous vivons une situation horrible. Ethiquement et juridiquement, respecter les droits de l'enfant est un devoir impératif ! Selon la dernière enquête menée par l'Institut national de la statistique (INS) en collaboration avec l'Unicef, Près de 93% des enfants tunisiens âgés de 2 à 14 ans ont été victimes de violences et soumis au moins une fois à une forme de punition psychologique ou physique par la personne en charge. Cette enquête révèle aussi que 43% des mères croient que les enfants doivent être punis physiquement. Par conséquent, environ 32% des enfants subissent des punitions physiques « châtiments corporels ». En outre et d'après ce qui est constaté, la punition physique sévère est fréquemment exercée sur les enfants de mères non scolarisées 38.6%. La fréquence de la punition physique sévère décroit à la faveur de l'amélioration du niveau du bien être socio-économique de la famille, passant de 40.1% chez les enfants issus des ménages les plus pauvres à 19.8 % chez provenant des ménages les plus riches. Les attitudes socioculturelles et les normes sociales jouent un rôle essentiel dans la perception du phénomène par les parents, puisqu'ils sont convaincus de l'efficacité de certains moyens comme instruments de discipline, comme la punition, la peur et les châtiments corporels. Il s'agit d'un problème de prise de conscience générale. En outre, on signale un déficit flagrant de sensibilisation au sein de la société civile, notamment, les associations dont les actions demeurent assez limitées et restreintes. Cependant, nul ne peut nier le rôle primordial que les associations occupent dans la protection des enfants contre les violences. A ce propos, l'Organisation des ateliers de travail permet d'échanger les différentes expériences dans le domaine. Cela n'empêche que la violence contre les enfants demeure un fléau qui déplore un manque d'activités et de contrôles, au point de limiter le fossé entre le cadre juridique, qui défend les droits d'enfants et la réalité amère sur le terrain. Concernant le travail associatif, on constate le manque affligeant au niveau préventif de la maltraitance des enfants, en plus de l'absence des visites d'infirmières à domicile pour apporter aux parents un soutien, des conseils et des informations et la carence au niveau des programmes de formation parentale afin de renforcer les compétences des parents en matière d'éducation et de la promotion des stratégies positives de gestion du comportement de l'enfant. Toutefois, la mise en œuvre du cadre juridique ne peut guère se substituer au rôle que tient le travail associatif. Commettre des actes de violences pareils contre les enfants n'a jamais été une méthode de réforme, au contraire, cette forme n'aboutit jamais aux résultats escomptés. L'assurance de stabilité et la construction de la personnalité de l'enfant, doit être la priorité des priorités. Indiscutablement, la maltraitance entraîne des souffrances pour les enfants et peut avoir des conséquences néfastes à long terme. Scientifiquement, la violence provoque un stress auquel on associe une perturbation du développement précoce du cerveau. Un stress extrême peut affecter le développement du système nerveux et immunitaire. Les enfants maltraités, devenus adultes, seront, sans aucun doute, exposés à divers troubles comportementaux, physiques ou psychiques.