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Retour de la punition corporelle
Etablissements éducatifs
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 11 - 2015

Des directeurs d'écoles n'arrivent pas à imposer la directive du ministère qui interdit le recours à un instrument (règle en bois...) ou à la violence physique (fessée, gifle...) pour réprimander un écolier indiscipliné ou trop turbulent
Faut-il punir l'enfant en lui donnant des coups ? Le débat sur ce sujet divise ceux qui sont pour et ceux qui sont contre le retour du châtiment corporel dans les établissements éducatifs, comme moyen de faire respecter la discipline. Pourtant, et malgré l'interdiction de la loi, la punition corporelle signe son grand retour dans les écoles, au grand dam des directeurs qui n'arrivent pas à imposer la directive du ministère interdisant l'utilisation de la règle en bois pour frapper les enfants et toute autre forme de violence physique (fessée, gifle...) pour réprimander un écolier indiscipliné ou trop turbulent.
A l'école primaire Khéireddine du Kram, les institutrices n'hésitent pas à recourir au châtiment corporel pour punir un enfant qui s'est montré distrait, trop bavard ou qui chahute en classe. Certaines institutrices vont jusqu'à frapper leurs élèves des petites classes pour de petites broutilles ou parce que le cours n'a pas été reproduit correctement sur leur cahier. Inscrite en troisième année primaire, Malek a eu droit à une tape sévère sur les doigts avec une règle en bois parce qu'elle s'est retournée sur sa chaise. Idem pour Leïla, inscrite en première année primaire, qui a été injustement punie parce que des camarades chahutaient en classe. L'institutrice a décidé de punir tous les élèves en leur tapant sur les doigts avec une règle en bois. Une décision qui a sorti de ses gonds la mère des deux petites filles, qui a décidé de porter plainte auprès du délégué régional de la protection de l'enfance. «Ma fille n'a rien fait. Elle était calme et attentive. Pourtant, leur institutrice a décidé de les punir tous, a observé Sihem. Je trouve cette punition corporelle injustifiée. Ma fille aînée est traumatisée. Elle rechigne tous les jours à aller à l'école car elle a peur que son institutrice ne la frappe de nouveau».
Bien qu'il existe d'autres formes de punitions connues, comme mettre l'enfant au piquet ou au fond de la salle, l'obliger à écrire plusieurs fois un paragraphe du cours, lui demander d'amener ses parents ou le faire convoquer chez le censeur lorsqu'il continue à être aussi turbulent et indiscipliné, de nombreux instituteurs et institutrices prônent la solution facile, en frappant l'enfant sans retenue. Certains tirent l'oreille, d'autres donnent une raclée, mais la méthode la plus usitée et la plus fréquente est la fameuse règle en bois qui fend l'air pour s'abattre comme la foudre sur les petits doigts des écoliers terrorisés... Mais, alors que dans le nord et la capitale, les parents sont catégoriquement opposés au châtiment corporel et refusent que l'instituteur porte la main sur leur enfant, dans certaines régions du sud du pays, ils se montrent plus compréhensifs.
Les avis divergent
Dans une des écoles primaires de la ville de Gabès, Faten, l'une des institutrices de l'établissement éducatif, avoue frapper parfois les écoliers avec une petite règle en plastique lorsqu'ils chahutent trop ou lorsqu'ils ne font pas leurs devoirs. Avant de recourir au châtiment corporel pour rétablir le calme et la discipline, la jeune institutrice, qui enseigne les classes de deuxième année primaire, a tenu quand même à obtenir l'accord des parents, qui lui ont donné le feu vert pour punir physiquement, lorsque c'est justifié sans toutefois se montrer trop violente. ­«Lorsque j'étais petite, je me rappelle que notre instituteur nous frappait avec une règle lorsque nous étions trop turbulents ou désobéissants. C'est un moyen efficace de fixer des limites à l'enfant qui doit apprendre à craindre et à respecter son instituteur. Mais il ne faut pas en abuser et se montrer violent avec l'enfant. Il ne faut pas non plus utiliser des instruments qui peuvent blesser l'enfant. La punition corporelle doit rester le dernier recours lorsqu'on n'arrive pas à maîtriser un enfant mal élevé, trop turbulent en classe et désobéissant».
Un avis que ne partage pas Kamel, instituteur dans une école primaire de la capitale. Selon lui, il faut revenir aux méthodes d'antan pour canaliser l'énergie d'un enfant indiscipliné et qui perturbe le déroulement du cours, à l'instar du classique «au piquet» au fond de la classe et des fameuses retenues les samedis après-midi. «On peut demander à un enfant, qui est distrait et qui n'a pas fait ses devoirs, d'écrire plusieurs fois un paragraphe ou tout le cours. On peut aussi lui demander de venir le samedi après-midi pour faire ses devoirs.
Signalements au délégué de protection de l'enfance
Bien que ces méthodes soient efficaces et ne portent pas atteinte à l'intégrité morale et physique de l'enfant, des instituteurs et des institutrices ont recours au châtiment corporel pour se faire obéir par un enfant turbulent et désobéissant», note l'instituteur.
Le délégué de la protection de l'enfance du gouvernorat du Grand-Tunis a reçu ces deux dernières années beaucoup de signalements au sujet du recours au châtiment physique dans les établissements éducatifs. Tous les jours, des parents se présentent à la délégation pour se plaindre d'un instituteur ou d'une institutrice trop violent avec les enfants. Selon la procédure classique, le délégué questionne les enfants sur le nombre de fois qu'ils ont été frappés, l'intensité des coups et l'instrument utilisé par leur enseignant. Suivant la gravité du cas, il décide, alors, de rendre ou non visite à l'établissement éducatif incriminé. «Malgré l'interdiction de la loi, beaucoup d'instituteurs et d'institutrices ont recours à la punition corporelle. Mais aucun cas grave n'a été signalé jusqu'ici. Les enfants qui viennent ici ont des marques rouges sur le visage ou sur les mains et des bleus. Mais nous n'avons pas eu de signalement d'enfant qui a été hospitalisé pour des blessures graves causés par une punition physique. Les instituteurs donnent des raclées ou frappent l'enfant avec un bâton».
Psychologue clinicienne, Abir Stambouli dénonce, de son côté, les répercussions négatives de la punition corporelle éducative sur le psychisme de l'enfant. Non seulement les coups portés à l'enfant, même s'ils ne sont pas violents, provoquent un traumatisme psychologique et portent atteinte à son intégrité psychique et physique, mais ils génèrent, par ailleurs, un sentiment d'humiliation et une perte de l'estime de soi... Outre le fait que, devenu adulte, l'enfant risque de reproduire ce comportement violent avec ses proches et ses enfants. «Il est essentiel de former et de sensibiliser les instituteurs et les enseignants en général sur les risques liés à la punition corporelle. Ils doivent comprendre qu'il existe d'autres alternatives et d'autres pratiques éducatives».


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