Jusqu'à 42 mm de pluie à Tunis : les régions du nord et du centre sous les orages    Mohamed Kouki nommé nouvel entraîneur du Club Sportif Sfaxien    US Monastir : Faouzi Benzarti confirmé pour la saison prochaine    Pourquoi les Tunisiens à l'étranger choisissent toujours Hammamet et … Djerba ?    L'Iran frappe de nouveau : nouvelle salve de missiles contre le nord de l'entité sioniste    Elyes Ghariani - Désinformation et intérêts cachés : comment l'Occident façonne la géopolitique de l'Irak à l'Iran    L'Iran frappe le cœur du renseignement sioniste    Berlin Ons Jabeur en quarts de finale face à Markéta Vondroušová    Une vidéo manipulée de manifestants israéliens “pro-Iran” circule dans un contexte de fortes tensions    Ennakl Automobiles lance le Cupra Terramar sur le marché tunisien    Demande de dissolution d'Ennahdha et Hizb Ettahrir : la réponse du gouvernement    Lutte contre les criquets pèlerins : la Tunisie reçoit un appui régional et international    Huawei dévoile ses innovations pour moderniser le secteur financier tunisien    Tunisiens piégés par une fausse promesse d'emploi : jusqu'à 65 000 dinars envolés !    Un homme incarcéré pour avoir empêché une élève de passer le bac en déchirant sa convocation    Skylight Garage Studio : le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Festival Au Pays des Enfants à Tunis : une 2e édition exceptionnelle du 26 au 29 juin 2025 (programme)    Grève générale à la CTN à partir de cette date    Tunisair - Evolution des indicateurs de l'activité commerciale pour avril et mai 2025    WTA Berlin : Ons Jabeur en demi-finales en double et en quarts en simple    Les Tunisiens en Iran sont en sécurité, assure le ministère des Affaires étrangères    Découvrez l'heure et les chaînes de diffusion du quart de finale en double d'Ons Jabeur    Prolifération d'algues au large de Monastir : Hamdi Hached alerte sur un phénomène inquiétant    Un hôpital touché en Israël et 47 blessés par des tirs iraniens, Netanyahu menace Khamenei    Un séisme de magnitude 6,1 frappe le Japon    L'OACA lance des cartes de parking électroniques à l'aéroport Tunis-Carthage !    33.000 élèves passent aujourd'hui le concours de la neuvième    Résultats du bac en Tunisie : ouverture des inscriptions par SMS dès ce jeudi    Le CNRD presse les banques à respecter les décisions de la Banque centrale    ARESSE, une initiative pour relever les défis environnementaux    Le Palais de Justice de Tunis: Aux origines d'un monument et d'une institution    Bassem Ennaifer : vers une croissance de 3,9% en 2027    Hasna Jiballah loin de ses objectifs, l'échec cuisant des sociétés communautaires    Caravane Al Soumoud 2.0 en préparation : Ghassen Henchiri annonce une suite à l'initiative    Le Chef de l'Etat reçoit le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger : Le front diplomatique au service de la libération nationale    Lutte contre la criminalité et la spéculation : Saïed donne ses instructions    Fonction publique et institutions : L'heure du tri et de la restructuration    Skylight Garage Studio : Le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Salon international de la céramique contemporaine du 20 juin au 15 juillet 2025 à la médina de Tunis    Ons Jabeur bat Jasmine Paolini et se qualifie pour les quarts de finale du WTA 500 de Berlin    Fête de la musique - L'orchestre fête la musique: Pôle musique et Opéra    Caravane Soumoud : retour vers la Tunisie après la libération des personnes arrêtées    Tunisie : Fin officielle de la sous-traitance dans le secteur public et dissolution d'Itissalia Services    Il y un an Khémais Khayati nous quittait : la liberté à hauteur d'homme    Coupe du monde des clubs 2025 : sur quelle chaîne suivre Manchester City face au Wydad ?    Ridha Lamouri: Le galeriste passionné    beIN MEDIA GROUP prolonge ses droits exclusifs de diffusion de la Premier League jusqu'en 2028    La Tunisie mobilise les soutiens en faveur de son candidat l'ambassadeur Sabri Bachtobji, à la tête de l'Organisation Internationale pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La question taboue
Châtiments corporels dans les écoles publiques
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 10 - 2013

Récemment, la localité de Fouchana a été secouée par une malheureuse affaire : une fillette à l'hôpital, son père sous les verrous, des écoliers « séquestrés » par leurs instituteurs. Par-delà ces tristes événements, ressurgit un problème souvent occulté : les châtiments corporels dans les écoles.
Revenons aux faits. Dix heures du matin, au micro de Mosaïque FM, une dame bouleversée raconte que le directeur de l'école a sévèrement corrigé sa fille de huit ans, à coups de bâton sur ses menottes, pour la punir d'être arrivée en retard. Alerté, le père s'est empressé de venir « venger » sa fille en tabassant le directeur. Il est appréhendé et conduit dare-dare au commissariat où il est mis en garde à vue. Jugeant cette arrestation inique, la population s'est regroupée devant l'école en signe de protestation et a exigé que leurs enfants leur soient remis, ce que le personnel éducatif a refusé tout en demandant le renfort et le soutien des collègues des écoles de la cité. Ces derniers se sont dépêchés de venir renforcer leurs rangs face à la fronde parentale et de marquer leur solidarité avec le directeur.
Châtiments corporels, un aveu de faiblesse éducative
Ce malheureux épisode relance un vieux débat qui n'a jamais été tranché. Sinon renvoyé sans qu'aucune décision ne soit prise pour atténuer les effets d'une pratique sans doute anachronique. Les châtiments corporels dans les écoles publiques divisent autant les professionnels, dont certains demeurent nostalgiques d'une époque de « tortionnaires », que les éducateurs les plus modernes. Cette punition oppose également les parents dont une bonne partie continue à croire qu' « une claque ou une fessée n'a jamais fait de mal à personne », tandis qu'une autre rejette ce qu'elle considère comme un aveu d'impuissance ou de faiblesse éducative. En fait, la violence zéro dans les écoles n'a pas beaucoup plus d'adeptes que la violence totale.
Mais faisons un retour en arrière et souvenons-nous d'un passé pas tellement ancien où la culture de la claque magistrale pédagogique faisait l'unanimité. Depuis l'école coranique où la « falqa » constituait l'unique moyen de « correction », de maintien de la discipline, d'incitation à la recherche du savoir. A l'école primaire, les instituteurs, assurément par mimétisme, poursuivent sans trop réfléchir une pratique qu'ils pensent être la panacée capable de résoudre autant les problèmes pédagogiques que les troubles caractériels. Sans mesures drastiques administratives, les enseignants ne se gênent donc guère de recourir à des « corrections » de plus en plus brutales, encouragés en cela par le laxisme coupable de l'administration et souvent par une satisfaction morbide des parents. Dès lors, la porte se trouve ouverte à tous les excès, et les cas de persécution envers les tout petits se sont multipliés à l'envi. Certaines punitions infligées sans retenue ont laissé chez les « coupables » des séquelles physiques mais aussi psychologiques indélébiles. Certes, l'administration a bien été obligée de se plier aux revendications des défenseurs des droits de l'enfant en émettant une circulaire « interdisant absolument » les châtiments et autres sévices corporels. Cependant, peu de sanctions pénales ou administratives ont été prises à l'encontre des transgresseurs. Si bien qu'il y a lieu de penser que l'on reconnaît, implicitement, aux éducateurs et aux maîtres un droit de correction au même titre que celui attribué aux parents. A condition toutefois que «les coups portés n'entraînent pas de dommages irrémédiables»
Avertissements, renvois et blâmes
Au secondaire, les punitions prennent d'autres formes. La retenue ou la colle, appelée également consigne, guère pratiquée aujourd'hui, pour, dit-on manque de personnel et de locaux, mais qui continue à titiller notre mémoire de potaches indisciplinés. L'on citera aussi la traduction en conseil de discipline qui demeure l'ultime degré de sanction. Certains enseignants peuvent illicitement attribuer la note « zéro » ou diminuer la note d'un devoir pour motif exclusivement disciplinaire. Il y avait également les avertissements, suivis de blâmes, couronnés par les renvois provisoire ou définitif, selon la gravité des fautes. Mais, au secondaire, point de sanctions corporelles.
Il est tout à fait évident que toutes ces sanctions scolaires sont interdites. Qu'elles soient corporelles ou psychologiques, elles sont vexatoires, insultantes et in fine aux vertus pédagogiques, voire disciplinaires, fort douteuses.
Les châtiments corporels sont totalement interdits dans certains pays, même les gifles et les fessées. Chez nous, cette question semble taboue. Elle n'est soulevée publiquement par les médias ou les politiciens que si elle connaît un aboutissement considéré dramatique. Admis par tous, le principe d'abolition de cette pratique devrait mobiliser les institutions ainsi que la corporation pour une lutte contre les violences contre les écoliers et les enfants en général. Une campagne devrait être menée pour abolir ces châtiments envers les enfants conformément d'ailleurs à la Convention des Droits de l'enfant, pourtant signée par la Tunisie.
Contrairement à d'autres pays qui engagent un véritable débat sur la question, la Tunisie continue à pratiquer la politique de l'autruche. Elle continue à préserver une tradition, une culture que l'on sait erronées.
Un débat doit être engagé
Mais il faudrait qu'éducateurs et enseignants soient d'abord convaincus que cette violence présumée éducative, sous ses différentes formes, malheureusement tolérée, ne saurait favoriser l'acquisition du savoir ; elle est avant tout humiliante, physiquement et psychologiquement traumatisante. La punition corporelle est dans tous les cas injustifiable. Elle est maltraitance et ne participe nullement à l'éducation de l'enfant, ni à son développement affectif et social, encore moins à son instruction. Outre le fait qu'elle viole les droits de l'enfant. Si le but visé à l'école, comme dans la famille est d'élever l'enfant vers la connaissance, les bons comportements, de le «socialiser», de le faire accéder à la culture, la coercition est-elle la solution ?
Hélas, le constat demeure alarmant, l'ampleur de l'usage des châtiments corporels prenant des dimensions inquiétantes.
Des dispositifs doivent être mis en place, un environnement protecteur doit être créé, des conditions favorables d'apprentissage sans peur doivent être établies car il s'agit là d'une obligation immédiate qui ne saurait être différée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.