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Préjugés favorables sans chèque en blanc
Publié dans Le Temps le 30 - 08 - 2016

C'est donc, à partir d'hier lundi 29 août 2016 que le gouvernement d'union nationale présidé par Youssef Chahed a pris ses fonctions après la cérémonie de passation de pouvoir avec le cabinet sortant d'Habib Essid à Dar Dhiafa à Carthage
Mais nombreux se sont interrogés si le nouveau gouvernement était, constitutionnellement et légalement, fonctionnel avant cette cérémonie de passation ou non? La question s'est posée avec insistance, soulevant même une forte polémique, à l'occasion du déroulement du match comptant pour la finale de la Coupe de Tunisie de football et de la remise du trophée.
Les critiques et même certains juristes ont affirmé que cette tâche devait revenir au gouvernement chargé de la gestion des affaires courantes alors que d'autres voix ont riposté que du moment qu'il y a la prestation de serment, c'est le nouveau gouvernement qui devient le maître à bord, la passation de pouvoir étant juste une affaire de protocole.
Pour revenir à cette cérémonie à Dar Dhiafa, on remarquera que, encore une fois, le halo était de rigueur avec la présence des premiers responsables des partis politiques et des organisations nationales ainsi que de tous les anciens chefs de gouvernements depuis l'avènement de la Révolution du 14 janvier 2011. Sauf, Hamadi Jebali, ex-secrétaire général du mouvement Ennahdha, que les observateurs n'arrivent plus à classifier, idéologiquement et politiquement, parlant.
Et en attendant de voir la nouvelle équipe gouvernementale à l'œuvre, certains appellent à lui accorder un préjugé favorable et de le laisser travailler. Ces voix estiment que Youssef Chahed a réussi, en bonne partie, son pari à savoir la composition d'un staff englobant des compétences, des jeunes, des femmes, des technocrates et des partisans.
Ils estiment, également, qu'il a réussi son baptême de feu lors de sa déclaration générale en vue de l'obtention du vote de confiance. Cette réussite consiste, surtout, dans la parole franche, le langage simple et accessible pour tous, la brièveté du discours tout en disant la vérité, même amère, de la réalité présente et des probabilités d'avenir.
En bref, il a réussi au niveau de la communication, une lacune majeure qu'on a toujours reprochée à son prédécesseur Habib Essid. Sans oublier cette fameuse chute en usant d'une expression chère au martyr Chokri Belaïd : « Mobilisons-nous, tous, pour la Tunisie... ».
Sur ce point précis, les experts en communication assurent que le manque de spontanéité, puisque M. Chahed ne faisait que lire un texte, a enlevé une grande partie du caractère passionné qui devait accompagner lesdites paroles.
Mais toujours est-il qu'on s'accorde à reconnaître la bonne intention, l'effort et la volonté de bien faire chez le nouveau locataire du Palais de la Kasbah.
Concernant la composition de cette nouvelle équipe, si elle constitue un point fort qui va jouer en sa faveur, elle englobe, selon d'autres analystes, des éléments qui peuvent représenter un handicap.
En effet, on reproche à certains de ses membres leur passé « pas très net ». On a relevé, bien entendu, le passé RCDiste de la ministre de la Femme et de la Famille, Neziha Laâbidi, ancienne membre du Comité central du parti au pouvoir sous le régime de Ben Ali.
Il faut dire que, désormais, quelques figures continuent encore à faire de pareils reproches dont notamment Samia Abbou, Yacine Ayari et l'inévitable Ahmed Rahmouni.
Mais les critiques les plus virulentes ont porté sur la présence d'Abdeljelil Ben Salem en qualité de ministre des Affaires religieuses. Enregistrement vidéos à l'appui, on s'est évertué à démontrer les théories rétrogrades de ce nouveau ministre qui croit, dur comme fer, que l'Islam politique est la seule alternative dans le monde arabe et que, depuis l'indépendance, l'Etat a comploté contre l'Islam.
D'ailleurs, des bruits courent quant à l'existence d'une pétition pour appeler à sa mise à l'écart. Déjà !
Concernant le contenu du discours de Youssef Chahed, il a, autant, suscité des espoirs de par ses engagements fermes et ses promesses positives, que de craintes et autres inquiétudes de par ses vérités alarmistes portant, notamment, sur la probable austérité dès 2017 si les indicateurs ne s'améliorent pas.
Les experts économiques ; plus particulièrement chez les milieux syndicalistes et les partis de gauches craignent, effectivement, la privatisation – donc la vente – de certaines sociétés nationales et cette hypothèse de licenciement d'un grand nombre d'employés chez les entreprises nationales et les administrations publiques.
Parmi les autres voix critiques, on citera celles qui lui reprochent d'avoir parlé de la nécessité de la lutte contre la corruption en tant que priorité sans « piper » un mot sur barons et autres instigateurs de cette corruption.
L'autre priorité concernant la lutte contre le terrorisme s'impose plus que jamais surtout avec l'attentat sous forme d'explosion d'une mine, hier matin, à Kasserine faisant trois martyrs parmi nos vaillants soldats.
Cet acte terroriste, survenant au moment même ou presque de la passation de pouvoir entre les deux gouvernements, vient rappeler à tous, que le fléau de l'extrémisme est toujours et encore là et qu'il faut observer la plus grande vigilance et faire preuve de la plus grande efficacité pour y faire face.
L'autre fait remarquable est cette déclaration de Rached Ghannouchi à Gafsa où il a promis de voir si on peut réserver5% des recettes de la Compagnie Phosphate Gafsa au développement de la région. Des observateurs estiment que ces propos sont déplacés, notamment après le discours de M. Chahed dans la mesure où cela va contribuer à la création de mouvements sociaux aux conséquences imprévisibles sons oublier la généralisation d'une pareille revendication à d'autres régions du pays.
D'où les points d'interrogation soulevés quant aux véritables intentions du Cheikh qui a habitué la classe politique à ce qu'il pèse bien ses mots et à ce qu'il calcule bien la portée de ses paroles et ses gestes. Car on imagine mal la faculté de résistance du gouvernement de M. Chahed si une étincelle venait à jaillir de Gafsa ou du Bassin minier en général. D'où les appels au chef d'Ennahdha pour qu'il tempère ses dires !
Tous ces développements survenus à une vitesse vertigineuse dans un laps de temps relativement court font dire aux analystes que Youssef Chahed est en train d'entamer son mandat tambour battant, ce qui n'est pas si mauvais en soi, mais toujours est-il qu'il est appelé à enchaîner et continuer sur la même lancée afin de confirmer le bien que l'on commence à penser de lui ?
Mais tout en comptant sur les préjugés favorables qu'il a suscités et la surprise agréable qu'il a pu faire répandre, il doit à se mettre à l'esprit qu'il ne dispose pas, non plus, d'un chèque en blanc surtout que les détracteurs seront bien là à l'attendre au tournant au moindre faux pas, d'où la nécessité pour lui de faire preuve de vigilance et de sagesse...


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