Kalthoum Bornaz n'est plus Le cinéma tunisien vient de perdre la réalisatrice, scénariste et productrice tunisienne Kalthoum Bornaz, décédée samedi à l'âge de 71 ans. Elle appartient à la première génération de femmes cinéastes en Tunisie, et à une génération d'artistes et d'intellectuels, jeunes au moment de l'indépendance tunisienne, qui ont grandi et émergé professionnellement durant la période de gouvernance de Bourguiba. Née en 1945 à Tunis, Kalthoum BORNAZ a fait des études de lettres avant d'étudier le cinéma à Paris : à l'IDHEC et à l'Université de Paris III. En 1968, elle a obtenu son diplôme de fin d'études de Scripte et Montage. Elle a travaillé comme scripte à la télévision française, comme assistante sur plusieurs longs métrages (pour les réalisateurs Ferchiou, Ben Ammar, Khemir, Chabrol, Zeffirelli et Moati) et comme monteuse pour une douzaine de courts métrages ainsi que plusieurs longs métrage Depuis 1968, dans son pays et à l'étranger, elle a occupé, dans de nombreuses productions tunisiennes et internationales, les postes de scripte, 1ère assistante de réalisation et monteuse. Elle a participé notamment au montage de "Vendredi ou la vie sauvage" de G. Vergès, "Pirates" de R. Polansky et "La Barbare" de M. Darc, et comme scripte ou assistante à la réalisation de "Les Magiciens" de C. Chabrol, "Jésus de Nazareth" de F.Zeffirelli, "Les Baliseurs du désert" de N. Khémir, etc. Après cette longue expérience de technicienne, elle a débuté une carrière de réalisatrice de courts et moyens métrages : "Couleurs fertiles" (1984), "Trois personnage en quête d'un théâtre" (1988), "Regard de mouette" (1991), "Un Homme en or" (1993), "Nuit de noces à Tunis" (1996). "Keswa - Le Fil perdu" / Kiswâ al-khayt al-dhâi' (1997) est son premier long métrage. Elle était aussi productrice avec les films de la Mouette. Festival international du film arabe de Gabès du 24 au 30 septembre Trente-sept films seront diffusés lors de la 2ème édition du Festival international du film arabe de Gabès (FIFAG) prévue du 24 au 30 septembre courant. Le programme complet du festival a été dévoilé, jeudi, au cours d'une conférence de presse tenue au siège de la municipalité de Gabès. Douze films sont en lice dans la compétition des longs-métrages, dix films dans la compétition des courts-métrages et quinze films dans la compétition des films d'école. Le festival prévoit également des ateliers de formation dans les spécialités du montage, scénario, son et de la photographie, outre une conférence autour des "préoccupations du cinéaste après 2011". Des hommages posthumes seront rendus au cinéaste égyptien Mohamed Khan, décédé le 26 juillet 2016, à l'acteur tunisien disparu Abdellatif Hamrouni ainsi que d'autres hommages à des cinéastes qui ont largement participé à l'enrichissement du cinéma arabe à l'instar de l'Irakienne Khairia Al-Mansour. Sont attendus à cette 2ème édition du FIFAG plusieurs invités arabes dont Hend Sabri (invitée d'honneur), Khaled Abu Ennaja, Kinda Allouch, Sawssan Badr, en plus d'acteurs tunisiens dont Raouf Ben Amor, Kamel Touati et Mohamed Ali Ben Jomaa. Un prix de journalisme baptisé "prix Najiba", du nom de l'ancienne présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) Najiba Hamrouni décédée le 29 mai 2016, sera décerné en marge de cette édition 2016 du Fifag. Neuf films hors compétition seront diffusés dans la section "films regards extérieurs" en plus d'une exposition du plasticien installé à l'étranger Abderrazek Hamouda qui sera également inauguré en marge du Fifag 2016. Quand les dessins d'une petite réfugiée syrienne prennent vie Alors que les usages en matière de journalisme continuent d'évoluer, que la réalité virtuelle s'immisce dans nos vies, que les images envahissent désormais les réseaux sociaux, le plus grand festival international de photojournalisme ( Visa pour l'Image qui se tient actuellement à Perpignan) ne pouvait passer à côté du web et de l'information numérique. Parrainé par France Médias Monde (FMM), France Télévisions (FTV) et Radio France, le Visa d'or de l'information numérique a été décerné au projet Fatima's Drawings de Magnus Wennman et Jenny Svenberg Bunnel. Quand les dessins d'une petite réfugiée syrienne prennent vie, ça se passe sur la Toile, et à Perpignan, à Visa pour l'image. Fatima vit en Suède. Mais c'est une petite fille syrienne. Avec sa mère, Malaki, et ses deux frères et sœurs, elle a fui la ville d'Idlib lorsque l'armée nationale syrienne a commencé à bombarder les civils de la ville. Après deux ans dans un camp de réfugiés au Liban, la situation est devenue intolérable et la famille a dû fuir vers la Libye à bord d'un bateau. Sur cette embarcation, Fatima se souvient qu'il y avait une femme enceinte qui a donné naissance à son bébé. Le bébé était mort-né et a été jeté par-dessus bord. Fatima a tout vu. Aujourd'hui, elle va à l'école à Norberg en Suède. Mais elle n'a pas oublié. Grâce à ses dessins, Fatima évoque ses souvenirs de la Syrie ainsi que son voyage en Suède. Parfois, elle rêve qu'elle tombe du bateau. « C'est la question du traumatisme et de la santé mentale qui est traitée dans ce projet », explique Samuel Bollendorf, le président du jury. « Qu'est ce qu'il reste, après un tel voyage dans la tête d'un enfant et qu'il est seul dans son lit et qu'il n'arrive pas à dormir ? On n'a jamais eu cette problématique avant, des enfants vraiment au coeur de l'enjeu de l'horreur. Alors comment réussir à alerter différemment, quand les images d'Eylan ou d'Omrane n'ont pas suffi ? Des plans très simples, une petite fille qui dessine et des dessins qui s'animent. Les images sont peu bavardes. On entre vraiment dans le récit grâce aussi au travail sur le son, la voix de la petite fille qui raconte », commente Samuel Bollendorf.