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Entre récit de vie et document sociologique
Publié dans Le Temps le 16 - 09 - 2016

Après un témoignage sur son enfance djerbienne, Youssef Chahed raconte dans son second livre le départ pour la France et le quotidien d'un jeune immigré. Un texte autobiographique, profondément humain, qui témoigne des rêves et des illusions de toute une génération de jeunes Tunisiens...
En une quarantaine de brefs tableaux, Youssef Chahed témoigne dans son nouveau livre du quotidien d'un immigré, depuis son arrivée dans son pays d'accueil à la fin des années soixante. Paru au printemps 2016 aux éditions Arabesques, son ouvrage "Feuillets d'un immigré" vaut à la fois par la qualité du témoignage et la manière dont l'auteur le rapporte dans un style parfois littéraire, parfois direct, où alternent anecdotes, poèmes et chansons.
Le témoignage d'un «simple figurant»
Ce livre de 250 pages est le second à paraitre de cet auteur après une première oeuvre intitulée "Feuillets d'enfance ou la mémoire parlante" (Arabesques 2015). Largement autobiographiques, ces deux ouvrages racontent l'enfance à Djerba de l'auteur puis son voyage pour la France à la fin des années soixante.
Dans "Feuillets d'un immigré" qui est en fait la continuité du premier ouvrage, Youssef Chahed - homonyme du chef du gouvernement mais sans lien de parenté - dresse le tableau de l'immigration tunisienne vers la France, dans un récit au jour le jour, depuis le départ en bateau jusqu'à la découverte du pays d'accueil et l'insertion dans son tissu économique.
Dans ce récit, " le narrateur n'est qu'un simple figurant et il appartient à l'histoire de faire de lui un bon ou un mauvais acteur". De fait, Chahed tente à chaque moment de faire en sorte que son témoignage sorte de la sphère étriquée d'un vécu individuel pour se fondre dans la saga d'une génération.
En effet, si l'auteur rapporte des faits qui le concernent au premier chef, il n'en trouve pas moins les ressorts adéquats pour les mettre en résonance avec la situation de tout ceux qui lui ressemblent. Ainsi, au-delà de son caractère anecdotique, personnel, ce récit de vie est aussi un éclairage sur le monde des immigrés tunisiens qui découvraient la France ou l'Allemagne, au début des années soixante-dix.
Les visages et les rencontres se succèdent ainsi que les simples impressions ou les réflexions plus philosophiques. Toujours sobre et précise, sans emphase, la plume de Youssef Chahed est tour à tour nostalgique, sociologique, fougueuse et émerveillée. Non sans humour, l'auteur identifie des variantes d'immigrés, narre ses coups de coeur et ses amitiés, évoque malaises de la solitude et rigueurs hivernales.
Solidarités inébranlables et inventaire des illusions
Entre les cousins Mouss et Chad et l'ami Moha qui lui tendirent la main, Chahed raconte aussi les solidarités inébranlables qui se sont tissées dans ces communautés d'immigrés. Il rend compte des difficultés de leur insertion mais aussi des occasions manquées ou des hésitations bénignes. Ce gros plan sur un vécu que l'auteur rapporte sans fausse pudeur ressemble aussi à un inventaire des illusions et au compte-rendu détaillé d'une intégration.
Ce parcours attachant qui est celui de Youssef Chahed ressemble assurément à celui de toute une génération. Ce récit qui nous promet une suite puisqu'il s'achève sur un prometteur "A suivre", est bel et bien l'écho d'une époque à laquelle la touche personnelle de l'auteur donne sa part de subjectivité alors que son regard recherche la pleine objectivité dans un mouvement de fond qui a concerné beaucoup de jeunes Tunisiens des années soixante.
A lire pour la verve contagieuse de l'auteur, son franc-parler et aussi parce qu'un témoignage a non seulement un caractère unique mais aussi une valeur fédératrice.


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