La Tunisie étant à l'époque sous protectorat français, était l'endroit choisi pour l'affrontement des alliés avec ce qu'on appelait les pays de l'Axe à savoir l'Allemagne et l'Italie. La France avait ses chefs militaires déchirés entre eux. D'aucuns se tournaient vers les Américains pour une collaboration qui permettrait de mieux se liguer contre les Allemands tandis que d'autres avaient un plan différent et avaient fait cavaliers seuls tels que le général de Gaulle qui s'évada en Angleterre, ou le général Giraud, refusant d'obéir aux ordres de Pétain, s'évada en France. Les Allemands qui eurent vent de l'imminence du débarquement des alliés en Afrique du Nord, et notamment en Tunisie, se dépêchèrent sous l'ordre de Hitler de prendre les devants en y débarquant les premiers. Ce fut la raison pour laquelle il demandèrent au maréchal Petain d'ouvrir le pays pour les forces de l'Axe. Le 11 novembre 1942 au petit matin les forces de l'Axe menèrent l'offensive contre les forces françaises dans toutes les grandes villes de Tunisie dont notamment Tunis et Bizerte. La Tunisie était devenue un champ de bataille où une lutte acharnée fut menée entre les deux forces ennemis, six mois durant. Certains avaient crié, suite à cette offensive allemande contre les soldats français, à la libération de la Tunisie de la colonisation. Cependant, point n'était le but des Allemands pour lesquels le peuple Tunisien étaient le cadet de leurs soucis. Le leader Bourguiba avait lancé un appel aux militants depuis Fort Saint Nicolas où il était exilé par les autorités coloniales afin de les mettre en garde cette idée de jouer la carte allemande qu'il savait perdante à l'avance. Il avait même envoyé une lettre en ce sens au leader Habib Thameur. Certains militants avaient même été taxés de pro nazis mais il n'y avait aucun élément probant pouvant justifier cette accusation de manière probante. Les autorités coloniales avaient même profité de cette rumeur afin d'en faire un prétexte pour détrôner le martyr Moncef Bey accusé de collaborateur avec les nazis, pour avoir envoyé une missive au Maréchal Petain. En réalité, celui-ci étant à l'époque à la tête du gouvernement de Vichy, Moncef Bey lui envoya une lettre dans laquelle il protestait contre l'attitude irrespectueuse qu'avait prise à son égard le Résident Général. Le Maréchal Petain lui répondit d'ailleurs par une lettre d'excuse. Mais à aucun moment, Moncef Bey n'avait collaboré avec les Allemands. Il avait surtout défendu la souveraineté du pays et la liberté de son peuple. La Tunisie était donc un champ de bataille des Alliés dans une guerre où elle n'avait rien à faire. Le samedi 10 novembre 2007 A l'Institut supérieur du Mouvement national, un film documentaire sur "la campagne de Tunisie du 8 novembre 1942 au 13 mai 1943" a été projeté au Campus universitaire de la Manouba. L'intérêt de ce documentaire est dans les photos inédites autour de cet événement que fait partie de la mémoire collective. Un débat à la suite de cette projection a été animé par M. Fayçal Chérif, maître assistant en présence de chercheurs universitaires ainsi que d'un groupe d'anciens militants et d'étudiants. Bonne initiative afin d'encourager ce genre de travaux utiles surtout pour les nouvelles générations afin qu'elles y méditent et qu'elles sachent reprendre le flambeau.