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«Je viens pour passer un message clair : l'AFD se tient à vos côtés»
Publié dans Le Temps le 21 - 10 - 2016

Nommé à la tête de l'Agence Française de Développement depuis juin dernier, Rémy Rioux est depuis hier en visite en Tunisie dans le cadre des préparatifs de la conférence internationale d'appui au développement économique, social et durable « Tunisia 2020 » qui se tiendra à Tunis au mois de novembre. Le Président François Hollande figure parmi les hôtes de marque de ce forum. Entre deux rendez-vous, Rémy Rioux a accordé une interview au journal Le Temps dans laquelle il évoque la relation exceptionnelle qui lie la France et la Tunisie mais aussi les projets antérieurs et futurs de l'AFD en Tunisie ainsi que les bouleversements socio-économiques que connaît la Tunisie depuis quelques années. Entretien
- C'est votre première visite en Tunisie en tant que directeur général de l'AFD. Dans quel cadre s'inscrit cette visite ?
Je suis très attaché à la relation de confiance entre nos deux pays. L'AFD intervient en Tunisie depuis 25 ans. La France est le premier partenaire bilatéral de la Tunisie. Cette confiance réciproque s'est encore renforcée depuis la « Révolution de Jasmin ».
J'ai pris mes fonctions en juin dernier et j'ai tenu à ce que ma première visite au Maghreb soit réservée à la Tunisie.
Cette venue s'inscrit également dans le cadre de la préparation de la conférence Tunisia 2020 que le Gouvernement a souhaité organiser les 29 et 30 novembre pour mobiliser les investisseurs du monde entier, publics comme privés, en soutien au plan de développement du pays.
La France, en association avec le Qatar, le Canada et la Banque Mondiale, parraine cette manifestation très importante pour qu'elle rencontre un plein succès. Je suis venu aujourd'hui en Tunisie à la rencontre du Président de la République et du gouvernement pour passer un message clair : l'AFD se tient à vos côtés pour que le pays soit en capacité de passer la vitesse supérieure dans la transition économique et sociale que les Tunisiens et Tunisiennes appellent de leurs vœux.
- L'AFD est présente en Tunisie depuis 1992. Comment se traduit concrètement l'appui de l'Agence aux autorités tunisiennes et dans quels domaines précisément ?
L'Agence apporte ses appuis techniques et ses moyens financiers en réponse aux demandes exprimées par ses partenaires. Elle inscrit ses interventions dans le cadre des politiques publiques nationales. Mais nous intervenons également avec les collectivités et agences locales, les entreprises publiques, les ONG.
En termes de secteurs, les projets que nous accompagnons et finançons, seuls ou avec d'autres bailleurs (notamment l'Union Européenne), couvrent l'agriculture, les mines (Groupe Chimique Tunisien pour renforcer au plan environnemental ses installations), le développement urbain (ARRU et CPSCL), l'énergie (STEG, ANME, ETAP), l'eau (SONEDE) et l'assainissement (ONAS), le transport urbain (métro léger et RFR du Grand Tunis), la microfinance, la formation professionnelle et l'emploi.
Prenons le domaine de la formation professionnelle, essentiel pour lutter efficacement contre le chômage, notamment des jeunes diplômés : un quart des centres créés ou réhabilités en Tunisie l'ont été sur des concours de l'Agence. Un autre exemple, en matière d'assainissement: ce sont 900 quartiers et un million de personnes qui ont bénéficié des programmes de l'ONAS.
Autre exemple : notre soutien à la réhabilitation des quartiers populaires et à la requalification urbaine a eu des impacts positifs directs pour 2 millions d'habitants.
- La Tunisie est en pleine mutation depuis plus de ces cinq ans aussi bien de point de vue socio-politique qu'institutionnel. A cet effet, l'AFD a défini une nouvelle stratégie d'intervention pour la période 2014-2016. Quels en sont les points clé et estimez-vous que l'ensemble soit en adéquation avec les nouveaux impératifs de la Tunisie ?
Les financements de l'AFD se sont historiquement concentrés autour de trois secteurs principaux : la formation professionnelle, l'emploi et le soutien au développement des PME ; ensuite, le développement urbain durable et les transports sobres en carbone ; enfin, la gestion intégrée des ressources en eau, la mise en œuvre du nouvel agenda agricole et la protection des écosystèmes sensibles.
Notre stratégie Tunisie pour la période sous revue 2014-2016, visait deux objectifs opérationnels : d'une part, la création d'emplois et l'insertion sociale et professionnelle et d'autre part, la promotion d'un développement durable des territoires.
Une nouvelle stratégie 2017-2020 est en cours de préparation, en conformité avec la Déclaration de Carthage et les domaines prioritaires de la nouvelle politique de développement durable arrêtée par le gouvernement de Youssef Chahed et son cadre de réformes. Les grands axes du nouveau Plan quinquennal de développement 2016-2020 en cours d'approbation à l'ARP constitueront des lignes directrices pour cette stratégie.
L'AFD entend mettre l'emploi et les territoires au cœur de son action, ainsi que le soutien à la réforme de l'Etat, à la décentralisation et au développement des territoires, le renforcement du capital humain, l'appui à la jeunesse, la lutte contre le changement climatique et l'aménagement de villes durables.
L'Agence entend dans ce cadre élargir ses financements à de nouveaux domaines, comme la gouvernance, compétence que l'Etat français vient de lui confier et pour lequel je compte avoir des entretiens avec les ministres des finances, de la fonction publique et des affaires locales pour échanger avec eux sur les thèmes de la modernisation de la fonction publique, de la réforme des entreprises publiques et de la décentralisation.
Nous prévoyons également de soutenir le développement des énergies renouvelables, les infrastructures numériques, la santé et la protection sociale. L'AFD veut promouvoir l'innovation en matière financière avec ses partenaires des banques et des institutions de microfinance.
Il nous semble que cette stratégie ambitieuse, à décliner ensuite en programmes, permettra d'être en phase avec les impératifs du pays.
Mais nous n'oublions pas que nous ne sommes pas seuls et nous accordons donc une place très importante à la coopération avec les autres bailleurs qui appuient la Tunisie et en premier lieu ceux de l'Union européenne. C'est en travaillant étroitement, de manière coordonnée et en harmonie avec les pouvoirs publics et les autres institutions financières multi et bilatéales que nous pouvons le mieux répondre aux défis de la Tunisie.
- Quels sont les outils et les moyens mis à la disposition de l'AFD et de ses partenaires pour soutenir la Tunisie ?
Aujourd'hui, l'AFD déploie toute sa gamme d'instruments financiers au bénéfice de la Tunisie. Elle met en œuvre des prêts au bénéfice de nombreux ministères, d'établissements ou entreprises publics, des subventions pour financer des études ou pour appuyer le renforcement des compétences des administrations. Elle octroie des lignes de crédits à des banques pour financer par exemple des projets dans le domaine de l'efficacité énergétique ou met à leur disposition des garanties notamment pour faciliter les prêts aux PME.
Il ne faut pas non plus oublier que l'AFD gère des subventions que lui délègue l'Union Européenne et qui ont permis à la Tunisie de bénéficier ainsi de près de 100 Millions d'Euros supplémentaires ces 5 dernières années. Enfin, la filiale de l'Agence dédiée au secteur privé, Proparco, veut conforter sa présence en Tunisie et accompagne le développement des entreprises en prenant des participations à leur capital ou en participant à l'augmentation de celui-ci.
Cette très large gamme d'outils nous permet d'apporter des solutions adaptées aux besoins variés de nos différents partenaires tunisiens (Etat, secteur privé, institutions financières, collectivités locales, ONG), que ces besoins soient financiers, bien sûr, mais aussi techniques (partage de savoir faire, renforcement des capacités, partenariats).
Nous espérons que les projets présentés lors de la Conférence Tunisia 2020 permettront de promouvoir des financements en partenariat public privé, auxquels l'AFD serait susceptible de s'intéresser à la fois pour la partie des financements publics mais également par un soutien aux investisseurs. L'AFD est un des rares bailleurs de fonds à pouvoir financer sur une même opération ces deux partenaires.
- Quels sont les futurs projets financés par l'AFD en Tunisie ?
J'ai évoqué à l'instant la gouvernance et ses perspectives en Tunisie. Si j'insiste sur ce point, c'est que des institutions justes, efficaces et inclusives, font pleinement partie de l'agenda international du développement – les ODD ont consacré en 2015 la gouvernance comme un objectif à part entière pour chaque pays, la Tunisie comme la France.
En outre, l'Agence devrait apporter son soutien à la seconde phase du Programme de Réhabilitation et d'Insertion des Quartiers d'Habitat populaires (PRIQH 2) – nous avions déjà massivement soutenu la première phase de ce projet. Des appuis aux communes nouvellement crées devraient également être mis en place sur 2017 ou 2018.
Par ailleurs, le soutien à la transition numérique tunisienne, notamment la diffusion du très haut débit sur le territoire mais aussi l'accompagnement du développement de la e-santé pour une meilleure accessibilité des soins nous intéressent au plus haut point.
Feront également partie de nos priorités l'accompagnement des politiques de l'Etat tunisien en faveur de la lutte contre le changement climatique, matérialisée notamment des projets de mise à niveau environnementale, d'énergies renouvelables de la STEG et de résilience au changement climatique au niveau des territoires ruraux.
La poursuite de la structuration du secteur de la microfinance, dont l'AFD a été un des pionniers en termes de soutien financiers en Tunisie, est également envisagée.
Propos recueillis par


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