Après le tapis rouge et la célébration du cinquantenaire, les compétitions officielles viennent de commencer et les différents jurys s'activent déjà pour départager les 68 films inscrits. Simultanément, le public est présent en masse dans les salles et découvre films récents et oeuvres russes et asiatiques. La ferveur est installée pour la semaine... Peu à peu, les JCC 2016 parviennent à leur vitesse de croisière avec, il faut le souligner, une édition fortement marquée par le cinquantenaire du festival. Depuis vendredi et l'ouverture officielle des JCC avec le film "Fleur d'Alep" de Ridha Béhi, le festival a pris son essor avec l'organisation les 29 et 30 octobre du colloque international qui, cette année, est consacré aux périls qui guettent la mémoire filmique arabe et africaine. De même, la journée du 29 octobre a été dédiée aux films qui ont fait l'histoire des JCC et ainsi permis de retrouver cinquante ans d'oeuvres marquantes primées par le festival. Après la mémoire du festival, le temps des découvertes... En ce sens, les nombreux invités de cette session représentent aussi bien les fidèles des JCC depuis leurs premiers pas et aussi les générations montantes. Cela donne à cette édition des saveurs particulières et aussi une dimension qui relie l'histoire du festival à ses horizons. Ainsi, 50 films primés depuis 1966 sont au programme et devraient permettre aux plus jeunes de retrouver la ferveur des JCC lorsque ce festival cherchait encore sa voie et mettait en valeur les cinémas dominés. Passé l'épisode folklorique de ce satané tapis rouge qui fonctionne comme une machine à occulter les enjeux du festival voire une greffe glamour qui dénature l'esprit des JCC, il est temps de se retremper dans le cinéma et retrouver les oeuvres au programme. Les uns n'ont d'yeux que pour la compétition officielle. Elle réunit cette année une vingtaine de films de long métrage dont quatre sont tunisiens. Bien entendu, la compétition concerne aussi les documentaires et les films courts mais le public se sent surtout concerné par la compétition majeure, celle au bout de laquelle sera décerné le Tanit d'or de la session. Présidé par Abderrahmane Sissako, le jury devra départager ces oeuvres et donner le ton à cette session du cinquantenaire qui comprend d'autres compétitions. En effet, un prix Tahar Cheriaa a été institué pour saluer les meilleures premières oeuvres et un prix pour les films d'école portera le nom de "Carthage ciné promesse". Des jurys spécifiques décerneront ces distinctions et seront respectivement présidés par Sofien el Fani (Tunisie) et Ndiaye Maimouna (Burkina Faso). Au total, 68 films entre documentaires et fictions sont au rendez-vous de la compétition officielle. Parmi ces films, les oeuvres de fiction en long métrage sont au nombre de 18 et constituent le coeur de toutes les compétitions. Notons qu'outre Abderrahmane Sissako, le jury international comprend Abdelhalim Messaoudi (Tunisie), Dyana Gaye (Sénégal), Giovanna Taviani (Italie), Khaled Youssef (Egypte), Amina Chouikh (Algérie) et Marc Irmer (France). Pour le prix Tahar Cheriaa des premières oeuvres, le jury comprendra outre Sofien el Fani, Mireille Fanon (France), Paul Baboudjian (Liban), Farida Belyazid (Maroc) et Michel Faucon (France). Enfin, la compétition des films d'école aura pour jury Choukair Ramzi (Syrie), Mariam Naoun (Egypte) et Ludmila Cvikova (Pays-Bas). Compétitions, hommages et gros plans structurent les JCC 2016 Si tous les regards seront tournés vers les compétitions, il n'en reste pas moins que les autres sections ont aussi les faveurs du public, surtout les hommages et les gros plans sur des cinématographies nationales. Pour cette édition, les cinéphiles pourront se régaler car l'offre est des plus consistantes avec des oeuvres de l'Iranien Abbas Kiarostami et de plusieurs autres cinéastes dont Ken Loach, Pedro Almodovar et Christian Mungiu. Par ailleurs, les cinémas russe et asiatiques seront à l'honneur pour cette édition. Place donc à la cinéphilie et, après la séquence consacrée à la mémoire du festival, l'actualité filmique reprend ses droits avec la promesse d'une semaine de découvertes et de retrouvailles.