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La Tunisie à la redécouverte de son africanité : Contexte et enjeux
Publié dans L'expert le 07 - 07 - 2014

Accompagné de trois ministres, ceux des Affaires étrangères, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche Scientifique et des Technologies de l'information et de la Communication et du ministre des Affaires religieuses, d'une forte délégation d'environ cent hommes d'affaires, de représentants d'organisations professionnelles et d'entreprises publiques et privées, le Président provisoire de la République tunisienne, Moncef Mohamed Marzouki, a effectué du 20 au 25 juin, une tournée au Sud du Sahara qui l'a conduit tour à tour au Mali, au Niger, au Tchad et au Gabon. A l'heure ou la Tunisie se rend compte de son retard sur son propre continent, il est essentiellement question de voir les possibilités d'investissement tunisiennes dans ces pays.
Les Présidents tunisien et tchadien à Ndjamena le lundi 23 juin
Dans une précédente édition, nous l'avons dit et redit, la Tunisie s'est levée tôt mais s'est réveillée tard. Toujours est-il qu'il vaut mieux tard que jamais. Aussi, on est en droit de se demander quelle Afrique visite le Président Marzouki ? Il s'agit de ce continent qui contribuera de moitié à la croissance démographique de la population mondiale d'ici 2050, où se jouera le futur de l'économie nationale d'après les économistes. En ce moment, 3 % des exportations tunisiennes sont orientées vers le continent contre 1 % des exportations. Des accords existent entre la Tunisie et plusieurs pays africains, mais sont-ils efficaces ? Au soir de cette visite, plusieurs accords et conventions bilatéraux ont été signés avec les quatre pays visités. La Tunisie se doit donc de redéfinir sa tactique, si elle veut être au rendez du développement de cette région du monde à laquelle elle a donné son nom, et où de nombreux prédateurs multiplient déjà depuis des lustres des stratégies pour « s'approprier » les richesses, surtout naturelles de MAMA AFRICA. La Tunisie a-t-elle encore une chance de pouvoir y réussir
Musulmane, Arabe, Méditerranéenne et Africaine
MAMA AFRICA ,nous avons dit, MAMA (Musulmane, Arabe, Méditerranéenne et Africaine) c'est cette dernière dimension tunisienne qui se réveille. Longtemps, pendant très longtemps la Tunisie a toujours eu le dos tourné vers l'Europe et l'Orient, oubliant son Afrique. La Tunisie qui découvre son continent aujourd'hui en est ignorante, peut-être pas au niveau de ces compétences tunisiennes qui œuvrent dans les administrations et organisations de ces pays, ou encore ces bureaux d'études qui rivalisent avec brio depuis des lustres avec des concurrents à l'échelle internationale, mais beaucoup plus au niveau du Tunisien de tous les jours, dont l'ignorance le fait stagner dans de préjugés et ignorances à l'égard des pays d'Afrique subsaharienne. Cette conquête ou plutôt reconquête du continent ne saurait donc se limiter à ces quelques déplacements sporadiques du Président de la République,et encore moins à ces forums organisés ça et là qui ont plus un effet de mode que de réels engagements, mais à un vaste chantier auquel doit être associée la population tout entière.
Les étudiants, premiers ambassadeurs de la Tunisie
A ce titre, les médias ont beaucoup à faire, notamment au niveau de paysage audiovisuel qui devrait peu à peu commencer à diffuser des programmes, émissions et autres concepts subsahariens dans leurs grilles de programmes. A ce jour, la RTCI est la seule radio qui dispose dans sa grille d'un programme entièrement consacré à l'Afrique. Le Tunisien a besoin de ces clichés qui lui feront oublier ces images satellitaires présentant une Afrique affamée, exposée aux guerres et autres maux. Il a besoin d'une Afrique positive, gaie et fière de son héritage. Tant bien que mal, les étudiants subsahariens, qui constituent la plus grande proportion de ressortissants d'Afrique au Sud du Sahara en Tunisie essaient de faire connaître leurs pays respectifs à travers des activités socio-récréatives qu'ils organisent annuellement. Ces mêmes étudiants, futurs ambassadeurs de la Tunisie éprouvent toutes les difficultés du monde à pouvoir mener un séjour paisible en terre tunisienne. A ce niveau, les différents pouvoirs devraient s'entendre en coordonnant et travaillant en synergie afin d'assurer un minimum les conditions des plus décentes pour les jeunes. La Tunisie ambitionne de multiplier par trois le nombre d'étudiants subsahariens d'ici quelques années et se doit de prendre au sérieux ces conditions de séjour. La plupart de ces étudiants n'ont pas de carte de séjour, pourtant pour la plupart, ils ont eu à déposer les papiers relatifs à la délivrance d'un titre de séjour. Depuis environ trois ans, les cartes sont délivrées pratiquement en fin d'année académique,causant ainsi de sérieux préjudices à ces jeunes qui ne sont par exemple pas capables de se faire établir une connexion internet parce que l'opérateur téléphonique exige une carte de séjour définitive. Pis encore, plusieurs jeunes sont obligés de quitter la Tunisie pour aller passer les stages académiques dans leurs pays respectifs alors que la Tunisie dispose de nombreuses entreprises qui exercent sur le continent. Ceci peut paraître comme de petits riens mais cela est suffisamment utile afin de pérenniser cet aspect de la société qui contribue d'une certaine manière à l'économie nationale. Car il faut le rappeler chaque étudiant en séjour en Tunisie débourse pas moins de 5000 euros par an.
Qui des quatre pays visités ?
In fine, il s'agit donc de quatre pays dont deux d'Afrique de l'Ouest et deux d'Afrique centrale. Le Mali, fondé par Soundiata KEITA au XIIIe siècle, avec 65% de son territoire en région désertique ou semi-désertique, l'activité économique du pays est surtout limitée autour de la région fluviale irriguée par le fleuve Niger. Environ 10% est nomade et environ 80% travaille dans l'agriculture ou la pêche. L'activité industrielle est concentrée autour des activités agricoles. L'or est la première source d'exportation du pays, suivi du coton et du bétail. La production d'or a doublé entre 2000 et 2002 pour représenter 12% du PIB malien. C'est le troisième producteur aurifère d'Afrique. Pour ce qui est des principaux partenaires commerciaux, le principal pays importateur du Mali est le Sénégal avec 13,1 % en 2008 et le principal pays exportateur est la Chine avec 26,7 % en 2008. En dehors de ces pays, le Mali a aussi, comme partenaires commerciaux, la France, la Côte d'Ivoire, la Belgique, le Luxembourg, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. De très nombreuses références historiques attestent de l'existence d'un potentiel minier confirmé au Mali.
Le Niger, ancienne colonie française devenue Etat indépendant en 1960, est gouverné par le président Hamani Diori selon un régime civil à parti unique. Les plus importantes ressources naturelles du Niger sont l'or, le fer, le charbon, l'uranium et le pétrole. En 2012, le Programme des Nations unies pour le développement a considéré le Niger comme le pays le moins développé au monde dans son rapport annuel, lui attribuant un indice de développement humain de seulement 0,304. Les exportations vers la France de l'uranium des mines d'Arlit ont longtemps constitué une part importante du revenu extérieur du pays. Le Niger dispose de quelques réserves de pétrole. Selon l'U.S. Energy Information Administration (EIA), la production a démarré fin 2011. En 2012 la production était de 20 000 barils par jour. En 2014 elle devrait atteindre 80 000 barils par jour. Le PIB du Niger a connu une augmentation de 2 % en 2009. Il était de 10,45 milliards de dollar US à cette même date. L'agriculture occupait 39 %, le secteur tertiaire 44 % et le secteur industriel 17 % du PIB en 2001. L'agriculture est aussi le secteur économique qui mobilise le plus de population (90 %). Le PIB par habitant est de 700 dollar US.
Devenu république autonome en 1958, le Tchad accéda à l'indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye. En 2003, le pays est devenu un pays exportateur de pétrole, alors que son économie reposait principalement sur la production de coton, d'arachide et de viande bovine ; cela a considérablement accru les ressources financières de l'Etat tchadien. Pour autant, le Programme des Nations unies pour le développement classe toujours le Tchad comme le quatrième pays le moins développé au monde dans son rapport annuel de 2012, lui attribuant un indice de développement humain de seulement 0,340. Le Tchad est aux trois-quarts rural. L'agriculture et l'élevage du bétail sont les activités dominantes. La mise en exploitation des gisements pétroliers depuis 2003 a été très encadrée par la Banque mondiale. Elle pourrait avoir des effets importants sur l'économie tchadienne. Dès 2004, le pétrole représentait plus de 80 % des exportations nationales, permettant à la balance commerciale de devenir nettement excédentaire.
Enfin, le Gabon, dernière escale de cette tournée, est un pays forestier où la faune et la flore sont encore bien conservées et protégées dans treize parcs nationaux. Une faible population, d'importantes ressources forestières et un pétrole abondant ont permis au Gabon d'être l'un des pays les plus prospères d'Afrique. C'est, en effet, le pays affichant l'indice de développement humain le plus élevé du continent selon l'Organisation des Nations unies, disposant du deuxième revenu par habitant derrière la Guinée équatoriale et devant le Botswana. Le PIB a augmenté de plus de 6 % par an pour la période 2010-2012. Cependant, du fait de l'inégalité dans la répartition des revenus, une proportion importante de la population reste pauvre. Les hydrocarbures représentent près de 50 % du PIB, 60 % des recettes fiscales et 80 % des exportations. Le deuxième secteur économique, en poids dans le PIB, est celui du bois, qui représente 13 % des exportations et 60 % des recettes d'exportation hors pétrole. C'est, après l'Etat, le premier employeur du pays, avec 28 % de la population active. Il y a une soixantaine d'essence de bois exploitées mais l'okoumé et l'ozigo en sont les deux principales. Le Gabon est le second producteur mondial d'okoumé (après le Cameroun) et le premier exportateur mondial. Depuis le 1er janvier 2010, le Gabon interdit l'exportation des grumes pour favoriser la transformation locale du bois. Le troisième secteur économique est celui des minerais, tels le manganèse, qui représente 4 % du PIB et 6 % des exportations du pays. Le Gabon est le deuxième producteur mondial de manganèse, après la Chine.


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