Des efforts timides et insuffisants sont fournis pour l'exploitation de l'énergie photovoltaïque en Tunisie. Avec plus de 3000 heures de soleil par an, cette énergie devrait être la source primaire en Tunisie, mais il faudrait réunir les conditions de développement de ce créneau, selon le directeur général de la Chambre tuniso-allemande de l'industrie et du commerce (AHK Tunisie) Martin Henkelmann. Afin de déblayer le terrain pour cette énergie, il est nécessaire d'adopter une politique claire et des réformes juridiques dans ce domaine, eu égard à la pression économique croissante avec une hausse de la demande d'électricité de 4 à 6% par an, a-t-il aussi précisé, lors d'un séminaire sur «le photovoltaïque et les technologies de stockage de l'énergie», tenue dans le cadre d'une visite effectuée par une délégation de 8 entreprises allemandes opérant dans le secteur de l'énergie photovoltaïque. Le président de l'AHK a souligné que «des facteurs externes et des conditions générales institutionnelles positives dans le secteur des énergies renouvelables font de la Tunisie un site attractif pour investir». Il a noté que la Tunisie maintient la possibilité d'exporter l'électricité générée par des énergies renouvelables et la possibilité de conquérir des marchés d'export. De son côté, le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines Zakaria Hamad, a affirmé que «l'énergie solaire photovoltaïque est considérée comme l'une des alternatives les plus prometteuses pour la production électrique en Tunisie». Le recours au solaire est devenu de plus en plus avantageux et «on s'attend à ce que cette technologie soit parmi les plus importantes sources d'électricité dans le monde à l'horizon de l'année 2050», a-t-il noté. Il a évoqué le renforcement de la recherche pour l'amélioration des techniques et la maîtrise des coûts de stockage de l'énergie ce qui est de nature à permettre de surmonter la contrainte de l'intermittence de la production qui caractérise le solaire photovoltaïque. Ce secteur connaît en Tunisie un dynamisme grâce au renforcement du tissu des sociétés opérant dans le domaine de la fabrication et de l'installation des systèmes solaires. Leur nombre s'élève à plus de 200, contre 3 seulement, avant 2010. La visite de la délégation allemande organisée à l'initiative de l'AHK, se poursuit du 23 au 27 novembre 2015. Au programme de cette visite, qui vise à évaluer le potentiel du marché tunisien dans le domaine de l'énergie photovoltaïque, figurent des rencontres bilatérales entre les entrepreneurs tunisiens et allemands. Baisse de plus de 50% des subventions des hydrocarbures en 2016 Par ailleurs, le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines a annoncé, lors de son audience par la commission de l'industrie à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), que les subventions des hydrocarbures atteindront 570 millions de dinars (MD) au cours de l'année 2016, contre 1280 MD en 2015, tout en précisant que cette régression a eu un impact sur le budget de son département pour l'exercice 2016, lequel a baissé de 53% en comparaison avec celui de 2015. Il a indiqué que le projet du budget 2016 comporte un mécanisme de régularisation automatique des prix des hydrocarbures et concerne trois produits : l'essence, le gasoil 50 et le gasoil normal. Le ministre a précisé que la révision des prix aura lieu le 1er juillet 2016, selon l'évolution du prix du baril de pétrole sur le marché international. Le prix référentiel sur lequel a été réalisé le budget de 2016 est estimé à 55 dollars/baril alors que sur le marché international, le prix de baril ne dépasse pas 44 dollars. Concernant le phosphate, le ministre a souligné que le gouvernement honorera ses engagements à travers le recrutement de plus de 500 agents dans le secteur, l'octroi d'un permis à la cimenterie d'El-Ktar et le lancement du projet d'approvisionnement du gouvernorat de Gafsa en gaz naturel qui devra être opérationnel au cours du mois de juin 2016, en plus de l'activation des sociétés environnementales. Zakaria Hamad a indiqué que le ministère est en train d'examiner la question de la prime de productivité des ouvriers de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG). Le volume de production de la CPG a régressé pour passer de 8 millions de tonnes en 2010 à 3,2 millions de tonnes en 2015. Il a souligné que le budget alloué au développement reste au même niveau que celui de 2015, ce qui permettra de réaliser des projets dans les zones industrielles et les pôles technologiques et d'impulser l'investissement dans les régions intérieures. A rappeler que les ouvriers de la CPG ont observé une grève de 3 jours pour réclamer le versement de la prime de rendement de l'année 2014.