L'installation de chargement de gaz naturel liquéfié du Qatar à Ras Laffan Le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), a annoncé ce mardi, 04 juillet 2017, son intention d'augmenter sa production de gaz de 30%, alors que ce pays est sous pression économique de ses voisins. L'émirat a l'intention de produire 100 millions de tonnes de gaz naturel par an à l'horizon de 2024, a déclaré Saad al-Kaabi, le patron du géant public Qatar Petroleum (QP), lors d'une conférence de presse à Doha. « Ce nouveau projet va renforcer la position du Qatar », a déclaré M. Kaabi, ajoutant que son pays « restera pour longtemps leader mondial du secteur GNL ». Le pays est déjà le premier exportateur mondial de GNL. Sa production de gaz atteint actuellement 77 millions de tonnes par an et l'augmentation envisagée va porter la totalité du gaz extrait au Qatar à l'équivalent de 6 millions de barils de pétrole par jour (mbj), a précisé M. Kaabi. L'annonce de QP a été faite en pleine crise diplomatique entre le Qatar et ses voisins arabes qui l'accusent de soutenir « le terrorisme » et de se rapprocher de l'Iran, et qui lui demandent de changer de politique. Le Qatar a communiqué lundi sa réponse à des demandes de ses voisins qui doivent se réunir mercredi en Egypte pour décider du maintien ou de la levée des sanctions qui lui sont imposées depuis un mois. L'Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn et l'Egypte ont rompu les relations avec le Qatar le 5 juin et lui ont interdit leur espace aérien. Les trois premiers pays ont demandé aux ressortissants de l'émirat de quitter leur territoire. Ryad a également fermé la seule frontière terrestre du Qatar, forçant ce dernier à se tourner vers l'Iran et la Turquie pour s'approvisionner en produits alimentaires par voie aérienne ou maritime. Selon M. Kaabi, le projet d'augmentation de la production se fera en partenariat avec des compagnies internationales. En cas de pression de l'Arabie saoudite et de ses alliés pour empêcher un tel partenariat, le Qatar procédera seul à l'augmentation de la production, a assuré le patron de QP. « S'il n'y a pas de compagnies prêtes à travailler avec nous, nous arriverons à (l'objectif de) 100 millions de tonnes », a-t-il affirmé. En avril, QP avait annoncé son intention d'augmenter sa production de 10% sur son vaste gisement North Field qu'il partage avec l'Iran, levant ainsi un moratoire en vigueur depuis 2005. M. Kaabi avait alors indiqué qu'un nouveau projet allait être lancé sur ce gisement de 6.000 km2 situé dans les eaux du Golfe, au nord du riche émirat. Le Qatar observait depuis 2005 un moratoire sur tout nouveau projet de développement de North Field dans l'attente des études sur les incidences à long terme d'une exploitation plus étendue. Ce pays a dépensé des centaines de milliards de dollars pour le développement de son gisement et il est désormais « grand temps » de lever ce moratoire, avait expliqué M. Kaabi. Entre 1997 et 2014, le pays a tiré 125 milliards de dollars (117 milliards d'euros) de ses exportations de GNL, estime l'Observatory of Economic Complexity, un site dédié au commerce international.