Gouvernance des entreprises publiques La transparence, la crédibilité et la bonne gestion font défaut L'EXPERT – Le problème de la gouvernance des entreprises publiques est le casse-tête de tous les analystes, surtout que leur gouvernance ne répond, souvent, pas aux critères de crédibilité, de transparence et, surtout, de savoir-faire et de bonne gestion. D'ailleurs, une évaluation faite par l'ATCP montre que ces entreprises publiques ne tiennent pas, aussi, compte de toutes les statistiques, allant même à faire-fi des demandes de renseignements, alors qu'elles sont censées démontrer que leur gestion est transparente et qu'elles n'ont rien à cacher L'évaluation réalisée par l'ATCP montre que sur les 97 entreprises auxquelles elle a adressé un questionnaire, 36 seulement avaient répondu, alors que les autres n'ont pas daigné prendre en considération cette initiative qui, pourtant, aurait pu redorer leur blason , si, vraiment, la gestion était crédible, transparente, avec au haut de la pyramides des responsables qui pensent à autre chose que leurs privilèges et leur bien-être. Dans l'ensemble, les dirigeants de ces entreprises sont nommés sur la base du favoritisme, de l'allégeance, du copinage et des alliances, alors que dans la plupart du temps ils sont incompétents et indignes des postes qu'ils occupent. Il faut ajouter à cela le flux des bénéficiaires de l'amnistie législative générale qui a gonflé le flux des travailleurs qui ne travaillent pas et qui perçoivent des salaires faramineux. Pour ces raisons et d'autres, encore, avec l'absence de productivité, l'absentéisme et le banditisme, les entreprises publiques puisent dans les caisses de l'Etat, au lieu de faire des bénéfices et aider le pays à sortir de la crise actuelle dans laquelle il plonge de plus en plus. L'évaluation de l'ATCP a établi un classement de la honte, avec à la tête des entreprises qui sont loin d'être performantes et qui font honte. Elle montre que l'Office National de l'Assainissement (ONAS), l'Agence Foncière Industrielle (AFI) et la Société Tunisienne de l'Electricité et du Gaz (STEG) sont en tête de peloton, en matière de gouvernance des entreprises publiques occupant ainsi, les 3 premières places avec des taux variant entre 82 et 84%. En parallèle, la Société d'Etudes et de Promotion de Tunis Sud (SEPTS), le transporteur national Tunisair et la Société régionale de transport de Béja (SRTB) occupent les derniers rangs avec des taux allant de 16 à 35%. Cet indice, élaboré pour la première fois par l'ATCP, a permis d'évaluer un échantillon de 36 entreprises publiques qui ont répondu à l'enquête sur un total de 97 entreprises, ayant reçu le questionnaire, destiné à mesurer la gouvernance des entreprises publiques. Intervenant, au cours d'une conférence de presse, tenu pour exposer les résultats de cette analyse, le membre du Comité de direction de l'ATCP, Charfeddine Yakoubi, a ajouté que les 61 entreprises qui n'ont pas répondu au questionnaire ne réagissent pas à la loi sur l'accès à l'information ce qui démontre la faiblesse de la transparence, soulignant la nécessité de mettre ces dernières dans une liste des entreprises à contrôler dans les plus brefs délais. Ainsi, en plus de leur mauvaise gestion, les dirigeants de ces entreprises font-fi de toutes les lois et ne se préoccupent pas du fait que leur entreprise est performante ou no. Selon le rapport réalisé, entre 2017 et 2018, 43% des entreprises ont obtenu un taux, en deçà de la moyenne et 27% ont obtenu une bonne évaluation dans le domaine de la gouvernance. Le rapport a démontré que 51% des entreprises publiques n'ont pas des commissions d'audit et 57% n'ont pas des unités de contrôle de gestion. Le rapport a également, démontré que 22% de ces entreprises ne disposent pas d'une direction de gestion des risques. Evoquant la transparence et les relations avec l'autorité de la tutelle, Yakoubi a précisé que 49% des entreprises publiques, concernées par le questionnaire, ne publient pas à l'avance, sur leurs sites électroniques, les informations stipulées par la loi numéro 22 relative à l'accès sur l'information. Le navire coule et l'Etat est absent. Même la situation des entreprises publiques ne semblent pas intéresser les responsables politiques qui sont, déjà, en pleine campagne électorale… pour gouverner un pays qui coule… qui coule… qui coule !