Appareil secret d'Ennahdha Le président de la République fonce dans le tas ! Le Temps – Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, semble, enfin, se décider à lever le voile sur de nombreuses affaires restées non-élucidées, en particulier les assassinats de Chokri Belaïd et Haj Mohamed Brahmi, ainsi que le fameux appareil secret du mouvement Ennahdha. Certes, il a gardé un silence complice, tout au long de ce consensus contre-nature avec le mouvement islamiste… mais, mieux vaut tard que jamais, pour édifier l'opinion publique qui doit savoir quoi penser de ces magouilles politiciennes. Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a reçu mardi au palais de Carthage le groupe de députés qui avait porté plainte contre « l'appareil secret » attribué au mouvement Ennahdha. Quarante-trois députés avaient déposé plainte, mercredi dernier, auprès du bureau d'ordre du Tribunal de première instance de Tunis, contre six cadres sécuritaires et deux dirigeants du mouvement Ennahdha. Les deux membres d'Ennahdha, dont les noms ont été cités dans l'affaire de l'appareil secret attribué au même parti, sont Ridha Barouni et Abdelaziz Deghsni. Les plaignants appartiennent aux blocs du « Front Populaire », de « l'Allégeance à la Patrie », de « Nidaa Tounès » et d' »Al-Horra ». Cette rencontre a permis au groupe de députés de présenter au chef de l'Etat, en tant que président du Conseil de sécurité nationale, les circonstances de la plainte déposée auprès de la Justice et des derniers développements de cette affaire, a déclaré la députée Rim Mahjoub à l'issue de l'entrevue. Selon elle, la rencontre a également permis de faire état de la lenteur des procédures judiciaires et des obstacles qui ont émaillé le processus de révélation de la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. « La vérité sur les assassinats politiques doit être révélée au grand jour, dans la mesure où cette vérité implique le salut de la Tunisie », a déclaré Caïd Essebsi dans une séquence vidéo postée sur la page officielle de la présidence de la République sur Facebook. « Il est absurde de voir se poursuivre l'échange des accusations à tort ou à raison. Il faut régler cette affaire une fois pour toutes et lever toute ambigüité à ce sujet », a-t-il ajouté. « Je ne veux accuser ni le Mouvement Ennahdha, ni un autre. Toutefois, la question qui se pose est de savoir si le mouvement Ennahdha est réellement impliqué dans les deux assassinats ou non », a-t-il poursuivi. « S'il s'avère que le Mouvement Ennahdha est vraiment impliqué dans ces assassinats, je ne vais pas le couvrir, car je me suis engagé moralement à révéler la vérité sur cette affaire », a-t-il lancé. « Les assassinats politiques commis en Tunisie sont une honte pour tous les Tunisiens », a-t-il lancé, affirmant que la vraie révolution passe impérativement par la révélation de la vérité au grand jour. Le président de la République a, déjà, déclenché les mécanismes pour dénouer ces affaires, lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale, lorsqu'il a souligné que l'affaire de l'appareil secret d'Ennahdha doit être démêlée, surtout qu'elle est grave et menace la sécurité et la stabilité du pays. Ainsi, on doit s'attendre à de nouvelles révélations et à une accélération des procédures juridiques pour que chacun soit placé devant ses responsabilités. Toutefois, il faut espérer que ce ne soit pas un feu de paille et qu'il y a une véritable intention pour dévoiler le pot-aux-roses.