Frappés par une crise économique et financière historique qui ne fait que commencer, les pays, les entreprises et les individus se divisent. D'un côté, certains pensent sacrifier l'écologie et privilégier une croissance économique industrielle et capitaliste à bout de souffle. D'autres préfèrent changer de paradigme et promouvoir une société plus respectueuse de l'environnement et des hommes, un développement durable, et, ce que l'on appelle depuis peu, une croissance verte. Les Etats-Unis veulent devenir les leaders de la croissance verte Sur ces sujets, les Etats-Unis comptent bien pérenniser une première place mondiale qui s'affaiblit peu à peu. Obama, non sensible au discours d'Al Gore souhaite redevenir un leader mondial écouté, créer des millions d'emplois grâce au déploiement de nouvelles industries et par là même contribuer à préserver la planète pour les générations futures. Le domaine des énergies renouvelables, du bâtiment et de l'industrie automobile devrait bénéficier de ces nouveaux objectifs étasuniens : réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 80 % d'ici à 2050.
Investissement de masse en Europe En Europe, nous sommes leader en la matière, pour l'instant. Les plans de relance mettent au cœur de leur démarche le développement durable. En France, le Grenelle de l'environnement représentera près de 400 milliards d'euros d'ici à 2020. Dans le même temps, ils créeront « de l'ordre de 15 milliards d'euros de valeur ajoutée, soit un gain de 0,8 point de PIB et près de 500 000 emplois » selon Jean Louis Borloo. Ces mesures prises au niveau étatique se répercutent sur les industries et sur les économies nationales et internationales. L'industrie automobile bénéficiera aux Etats-Unis et en France notamment, respectivement de 25 milliards de $ et 400 millions d'€. Les industriels, devront en échange, moderniser leurs industries et renouveler leurs offres afin d'être en mesure de proposer des voitures moins consommatrices d'énergie et donc moins polluantes. Dans le secteur du bâtiment, Jean-Louis Borloo dit négocier avec les banques un prêt d'un montant maximum de 30 000 euros, l'éco-PTZ (prêt taux zéro) pour favoriser l'isolation. Et un prêt de la Caisse des dépôts pour la rénovation thermique des HLM. A quoi l'Etat pourrait ajouter une enveloppe « d'au moins 1,2 milliard pour rénover 100 000 logements ». En Afrique la crise est une opportunité de développement En Afrique, la crise financière internationale se dessine pour l'économiste camerounais Jacques Bonjawo comme une opportunité pour définir une stratégie de développement et une meilleure rentabilisation des ressources naturelles. Toutes ces nouvelles mesures, injectées dans l'économie de part et d'autre de la planète vont faire de l'écologie un centre de coût mais aussi de profit pour bon nombre d'entreprises qui auront su s'investir rapidement. Les entreprises sont dans la course Selon une enquête de la société Accenture auprès de 100 entreprises parmi les plus importantes en France, 80 % d'entre elles considèrent le développement durable comme facteur de différenciation, et à termes de profit. Ce dernier est généré par la différenciation, la réduction des coûts (économie d'énergie notamment) et donc les gains de part de marché puis par l'innovation. Les pionners sont les grands gagnants de cette course à la différenciation et à la prise en compte de l'environnement. 26 % des entreprises étudiées réalisent déjà plus de 5 % de leur chiffre d'affaires via le développement durable et 60 % d'entre elles ambitionnent de faire croître cette part de 10 points dans les trois ans à venir. Les Nations Unies s'engage et montre la voie de la croissance verte Le secteur des énergies renouvelables sera une source incomparable d'emploi avec 20 millions de personnes qui travailleront dans ce secteur en 2030. L'investissement est donc nécessaire dans les différents secteurs, tels que le bâtiment, les énergies renouvelables, la gestion des déchets, les business tiré de la biodiversité, etc. La colonne vertébrale de cette nouvelle économie selon les Nations Unies. Pour cela le PNUE explique qu'il est indispensable de donner un prix à la nature et aux services qu'elle nous rend, « sans cela nous ne seront pas capables d'intégrer le coût du capital naturel et de sa destruction dans nos raisonnements » poursuit l'économiste indien M. Sukhdev, mandaté par M. Steiner afin de démontrer que la protection de l'environnement constituait un gisement de croissance et d'emplois.