Conférence-débat autour des enjeux politiques et économiques de la Tunisie en transition démocratique
Vers une nouvelle réalité tunisienne
L'Association pour une Nouvelle République (NOU-R) a organisé, à la fin de la semaine dernière, en collaboration avec International Policy and Leadership Institute, une conférence-débat autour des enjeux politiques et économiques en cette période de transition démocratique.
M. Maher KALLEL, président de l'association, a ouvert le débat en parlant de l'objectif de la rencontre qui était de rassembler les responsables politiques et les experts internationaux afin d'engager un dialogue autour des problématiques politiques, économiques et législatives auxquelles la Tunisie fait face durant cette période de transition. Le Dr Fadhel MOUSSA, Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de TUNIS, a parlé de phase pré-constitutionnelle, de modèles de contrats constitutionnels et de régime équilibré qui élimine toute forme de despotisme. Il a aussi déclaré que le 24 juillet est date à laquelle les étudiants de cette même faculté, lors d'un forum, vont présenter un projet de Constitution. M. Sadok BELAID, ancien doyen de l'Ecole de Droit et de Gestion de Tunis, Professeur de Droit constitutionnel, de Droit International, a évoqué la démocratie consensuelle qui doit être fondée sur l'empêchement de toute majorité quelconque d'exercer le pouvoir en maître absolu et sur la représentativité effective de toutes les composantes de la société dans toutes les institutions politiques, de manière à leur permettre de participer effectivement à la prise des décisions et de protéger leurs intérêts vitaux au cas où ils seraient menacés, à n'importe quel niveau de la gestion du pays. Cette démocratie doit prévoir l'idée que même si une décision, un choix l'emporte, on doit introduire des mécanismes qui limitent les parties dominantes et mettent en avant les parties minoritaires. Il faut qu'il y ait un garant qui est le pouvoir judiciaire pour veiller au respect des valeurs fondamentales. «Le futur politique potentiel de la Tunisie: les dialectes turcs entre jacobinisme kémaliste et les partis islamiques», les obstacles politiques à éviter au cours de la transition démocratique: l'expérience post soviétique en Roumanie» et «l'espoir international pour le futur politique de la Tunisie», tels sont les thèmes qui ont animé les débats de la rencontre. Les conférenciers de Turquie et de Roumanie ont exprimé leur admiration pour la révolution tunisienne qui amis fin à une dictature et ouvert le chemin à une éventuelle démocratie, non seulement pour la Tunisie mais pour tout le monde arabe. Le Dr. Braskin ORAN, Professeur en relations internationales, Université d'Ankara, a confirmé l'excellente relation qui lie la Turquie à la Tunisie sauf que, pour l'économie, le niveau des relations et des échanges commerciaux demeure encore très faible et qu'il est grand temps de le développer. La Turquie est consciente de l'importance de la Tunisie comme l'une des destinations privilégiées de l'investissement, c'est pour cela qu'une délégation turque a visité la Tunisie en avril dernier et a proposé de créer un centre de commerce tuniso-turc qui serait basé à Tunis, et dont l'objectif sera de développer les échanges entre les deux pays. Pour ce qui est de la laïcité de la Tunisie, le professeur nous conseille d'éviter de mentionner dans la nouvelle Constitution toute allusion à la religion. La Tunisie peut avoir une langue officielle et une population de majorité. Les citoyens ont, de cette manière, la liberté de choisir sans obligation constitutionnelle la religion qui leur sied et leur langue de communication. La laïcité n'exige pas non plus l'exclusion des partis à vocations religieuses. Un parti comme Ennahdha ou n'importe quel autre parti a le plein droit de participer à la vie politique, puisqu'il fait partie de l'ensemble de la population.