Le monde est pendu aux graduations de l'échelle du danger épidémique. Un peu comme il l'est à l'échelle de Richter pour les séismes. Cette échelle comporte six degrés, de 1 jusqu'à 6. Aux dernières nouvelles relatives à la grippe porcine, on est déjà arrivé au degré 5. Ce qui veut dire que seul un degré nous sépare encore de l'éventualité d'une propagation du mal à toute la planète et de l'atteinte de plusieurs millions de victimes. Comme ce fut le cas de la grippe espagnole qui avait fait des ravages terribles dans la population mondiale dans les années trente du siècle précédent. L'on comprend dès lors l'affolement qui saisit actuellement l'humanité. Et l'on frémit à l'idée que cette «peste» d'aujourd'hui pourrait sévir encore plus cruellement dans les pays pauvres où la situation sanitaire laisse à désirer, où les conditions d'hygiène approchent du zéro absolu et où la promiscuité, facteur favorable à son extension, est à son comble. Le monde est donc braqué sur cette échelle des «valeurs» épidémiologiques. Mais aussi il est braqué sur un pays bien précis, le Mexique. Un pays qui vient donner l'exemple en prenant des mesures radicales pour enrayer le fléau, ou du moins pour le ralentir. Son gouvernement est à féliciter, car les mesures ont été prises au péril de l'économie du pays. Le peuple mexicain est digne, lui aussi, d'éloges pour avoir appliqué à la lettre les recommandations y afférentes. La Tunisie est encore hors d'atteinte, mais l'inquiétude grandit de jour en jour. Toutefois, le sens de la citoyenneté exige que nos compatriotes se plient aux éventuelles recommandations en cas de menace.