De tous les secteurs d'intervention de l'Etat, dans la gestion du pays, celui de la santé est peut-être le plus délicat et le plus complexe. L'explication en est toute donnée. C'est qu'il touche à ce qu'il y a de plus sensible et de plus rebelle aux équations en l'homme. Le moindre bobo déclenche, chez celui qui en est atteint, un mécanisme de peur et de désarroi. C'est peut-être un cancer, se dit-il, ou le cœur qui fait des siennes ou autre chose d'aussi morbide. Et il se précipite au triple galop chez le médecin parce que, pour lui, ça ne pouvait pas attendre. D'où d'ailleurs ce système d'urgences qui n'existe nulle part ailleurs, dans la palette des activités d'un pays. On comprend dès lors que la propagation du virus A de la grippe porcine puisse susciter et même amplifier le réflexe roi dont nous parlions plus haut. Parce qu'on a affaire ici à une maladie épidémique qui peut sévir n'importe où et toucher n'importe qui et qui s'invite à n'importe quel moment sans crier gare. On comprend aussi que le Président Ben Ali ait porté dernièrement toute son attention sur cette menace. Et bien que l'on dise que le mal semble marquer le pas, il n'est pas question de baisser la garde. On dit, au contraire, qu'un retour de ce mal pourrait avoir lieu à l'automne prochain avec des effets encore plus meurtriers. D'où les recommandations présidentielles en vue de dynamiser les mesures préventives adéquates et en vue de renforcer les mécanismes de vigilance, de veille et de coordination avec tous les départements concernés. Mieux vaut prévenir que…! dit-on.