A voir défiler devant nos yeux les images de massacres, de files de déplacés portant baluchon sur le dos et tirant des moyens de locomotion rudimentaires, les images de maisons détruites et de champs brûlés, on se dit que l'humanité est en pleine apocalypse. A voir des cadavres éventrés étendus sur les chaussées, des enfants dénudés se partageant avec les chiens de maigres pitances, les longues queues de malheureux quêtant leur nourriture auprès d'organisations humanitaires dont on doit, en toute honnêteté, louer le travail, à voir tout cela on a l'impression d'être retournés aux premiers temps de l'humanité. Les hommes des cavernes ne se comportaient pas autrement. Et peut-être avaient-ils, eux, l'excuse de ne pas avoir été imprégnés des messages religieux et de ne pas avoir été formés à l'école du savoir et de la conscience! Bien sûr, ces images ne concernent pas aujourd'hui l'Europe. Encore que le carnage horrible de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine ne soit pas loin dans les mémoires. Ces images concernent surtout deux continents: l'Afrique et l'Asie, qui semblent s'être partagé équitablement l'horreur. Sur ce dernier continent et plus exactement dans sa partie méridionale (Proche et Moyen-Orient, Afghanistan, Pakistan et le Srilanka), l'hémoglobine coule à flots. Le dernier en date de ces carnages a pris la forme d'une véritable chasse au tigre (les tigres du Tamoul). L'Afrique n'est pas mieux lotie (RD du Congo, Soudan, le Tchad et tout récemment la Somalie qui n'en finit pas d'agoniser. Inhumaine humanité. De quoi désespérer à tout jamais des valeurs de l'humain.