La Tunisie a adopté, dès la fin des années 80, un modèle économique facilitant le renforcement de la compétitivité de son site. Ce modèle fondé notamment sur l'encouragement de l'investissement dans les industries légères (textile, industries électriques et électroniques…) ainsi que sur les services et encourageant les exportations, a facilité l'ouverture graduelle de l'économie tunisienne et son intégration progressive dans l'économie mondiale. Au cours de cette période et grâce à un taux de croissance d'environ 5%, la Tunisie a pu diversifier ses exportations par un coût de travail relativement faible. Elle a également mis en place une série de réformes destinées à dynamiser l'investissement en général et l'investissement étranger tout particulièrement. L'entrée en vigueur de la zone de libre échange avec l'Union Européenne, intervenue dès le 1er janvier 2008, a en outre permis un renforcement significatif de l'attractivité du site et un afflux conséquent d'IDE au cours de l'année écoulée, notamment dans des secteurs à haute valeur ajoutée où la compétitivité coûts ne constitue pas l'élément déterminant et essentiel. Ces réformes sont de nature à consolider l'attractivité du site tunisien en tant que destination privilégiée d'investissement et à améliorer l'image de marque de notre pays qui a accédé au grade d'investissement depuis plus d'une quinzaine d'années, et confirmé d'ailleurs par les notations honorables qui lui ont été attribuées par les agences internationales spécialisées. C'est dans ce cadre que le Forum de Carthage sur l'investissement s'est tenu cette année dans un contexte particulier, caractérisé par les retombées d'une crise mondiale sans précédent dans l'histoire contemporaine. En marge de ce forum, nous avons interviewé M. Abdelhamid Triki, Secrétaire d'Etat auprès du ministre du Développement et de la Coopération Internationale, sur la nouvelle stratégie de l'Etat pour attirer les investisseurs étrangers et le message transmis à travers la tenue du Forum de Carthage. Sur ces sujets, il nous a confié ce qui suit: «Le message que nous voulons transmettre à tous nos partenaires, à tous les investisseurs implantés en Tunisie ou à ceux qui veulent venir, c'est de leur montrer d'abord que la Tunisie n'est pas affectée par la crise et que la dynamique de croissance se poursuit, ainsi que l'investissement. Nous avons enregistré une augmentation des IDE de 19% dans l'industrie manufacturière, et il y a eu 3 ou 4 inaugurations pendant ces dernières semaines et nous avons de grandes entreprises qui veulent investir en Tunisie. A travers la tenue du Forum de Carthage, nous voulons leur montrer que la dynamique de croissance continue et en même temps nous nous préparons pour l'avenir étant donné que l'investissement est le pari du futur. Je voulais adresser un message à tous ceux qui connaissent et qui ne connaissent pas la Tunisie. Je ne peux que les rassurer et les encourager à investir en Tunisie, où il y a un climat favorable, une économie résiliente avec des fondamentaux solides. Nous avons invité un grand nombre d'entreprises étrangères dont la plupart ne sont pas implantées en Tunisie pour découvrir ce que peut offrir la Tunisie».
▪ Qu'est-ce qui différencie le climat d'investissement tunisien de ceux des pays concurrents? -«Comme vous le savez, la Tunisie d'aujourd'hui n'est pas la Tunisie d'il y a 20 ans, donc notre capacité de résilience aux secousses économiques mondiales est acquise grâce aux réformes introduites durant les 20 dernières années. Donc, on a pu obtenir un bon résultat par le travail et l'introduction de réformes progressives dans tous les domaines. Aujourd'hui, la Tunisie est totalement ouverte pour l'industrie et nous sommes en train de nous ouvrir pour les services, mais cette intégration est accompagnée de réformes, d'une gestion macro-économique saine, de réduction des dettes et du renforcement des fonds fondamentaux. Les avantages précités sont connus par la majorité des présents, qui participent à ce genre de manifestation en Tunisie pour voir comment on a pu gérer les situations de crise. Vous savez aussi que, parmi les participants, il y a ceux qui viennent de pays ayant réalisé des taux de croissance de 6 et 5% et d'autres ayant enregistré des taux de croissance de (-3 et -4%) pour assister et entendre les témoignages de l'OCDE, de la Banque Mondiale et d'autres organismes sur la résilience de l'économie tunisienne qui a réalisé un taux de croissance de 3%. Pour récapituler, on peut dire que ce genre de manifestation a permis, outre la promotion du site Tunisie et la promotion des avantages d'investissement, la mise en contact de nos hommes d'affaires tunisiens avec leurs homologues étrangers pour renforcer les partenariats bilatéraux surtout que sur 3.000 entreprises créées, près de la moitié ont été le fruit d'un partenariat tuniso-étranger».