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«La Tunisie s'est engagée d'une manière irréversible sur la voie de la modernité et de l'ouverture»
SPECIAL - IDE — 12ème édition du Forum de Carthage (3-4 juin) - Entretien avec M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopératio

•La Tunisie est un pays en paix avec lui-même et avec les autres. C'est un véritable atout et une grande richesse
La capacité de la Tunisie à se prémunir contre les secousses extérieures fait de ce site un vrai capteur d'investissements étrangers. Notre pays possède une volonté remarquable de maintenir et soutenir les investissements notamment étrangers.
L'investissement international figure justement parmi les plus grandes priorités nationales, car il représente un véritable levier de développement. Toutefois, il doit inéluctablement évoluer vers les secteurs à forte valeur ajoutée et à fort contenu de connaissance. c'est conformément à cette logique d'ailleurs que plusieurs programmes et mesures ont été mis en place depuis des années afin de rendre ce site plus attrayant. Une bonne gouvernance, un cadre réglementaire prévisible et transparent, une primauté du droit, une stabilité politique et sociale… sont autant d'éléments indispensables que la Tunisie cherche continuellement à procurer aussi bien aux entrepreneurs locaux qu'étrangers pour créer, simplement, un climat favorable à l'investissement. En effet, l'intérêt porté, par le Chef de l'Etat, à l'investissement traduit la volonté de soutenir les activités et garantir les meilleures conditions de croissance aux opérateurs qui ont choisi la Tunisie pour implanter leurs affaires.
M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du développement et de la coopération internationale, nous précise, lors d'une interview accordée exclusivement au journal La Presse, à la veille de la 12e édition du Forum de Carthage sur l'investissement, les principaux objectifs de l'Etat et les moyens mis en place pour consolider la place de choix de la Tunisie en tant que plaque tournante de l'investissement au sein de la Méditerranée. Interview.
Malgré la crise économique mondiale qui a éclaté depuis 2008, la Tunisie continue à attirer les investissements directs étrangers. Peut-on alors parler de recette miracle?
La recette, c'est d'abord le cadre général de l'investissement qui est très favorable au montage des projets d'une manière générale et surtout aux entreprises étrangères. Ce cadre offre une stabilité des fondements de l'économie malgré la crise, un environnement des affaires qui s'améliore régulièrement, des ressources humaines de plus en plus qualifiées, mais aussi une logique de partenariat qui devient une réalité entre le gouvernement d'une part et les investisseurs de l'autre. Et même si, dans certains cas, le cadre commun n'offre pas certains avantages, le gouvernement reste toujours prêt à les offrir. La Tunisie propose également une bonne visibilité aux entrepreneurs qui peuvent facilement calculer leurs risques.
D'autre part, et contrairement à d'autres pays, c'est avec le contexte de la crise que la Tunisie a continué à entreprendre des réformes. Nous nous rappelons tous qu'à la fin de l'année 2008, le Président Ben Ali a décidé d'établir un programme spécifique pour les entreprises en difficulté mais en même temps un programme pour l'amélioration de la compétitivité. Aujourd'hui, lorsque nous parlons à nos différents partenaires, qu'ils soient investisseurs privés, institutions financières, de notation ou autres, il ne s'agit pas de leur montrer comment nous résistons à la crise mais nous nous engageons à leur démontrer nos plans pour l'après-crise. Notre ultime objectif est de leur donner toujours une meilleure visibilité du site.
Si la Tunisie a réussi à résister face à la crise économique et financière, qui a ébranlé presque toutes les économies, ce ne serait pas évident avec l'actuelle crise de l'euro. C'est ce que souligne d'ailleurs un récent rapport du FMI qui estime que la nouvelle crise risque de rendre la Tunisie vulnérable, notamment aux fluctuations de la croissance au sein de l'Union européenne. Qu'en pensez-vous?
Nous avons été touchés par la crise. Notre pays a certes réussi à maintenir ses équilibres fondamentaux, notamment les équilibres financiers, mais nous avons été touchés en ce qui concerne la croissance du fait de la baisse de la demande extérieure. Les secteurs exportateurs n'ont pas été épargnés par cette crise. L'essentiel est que nous avons réussi à préserver une dynamique positive. Nous avons fait en sorte que la croissance ne soit pas freinée tout en évitant d'entrer dans un cercle de récession. La croissance, quoique inférieure à l'habituelle, est restée positive avec un taux relativement bon de 3%, et la création d'emplois a elle-même été positive puisque nous avons réussi à créer environ 50.000 emplois malgré les pertes occasionnées dans le secteur de l'industrie. Le bilan a donc été globalement positif, et ce, grâce à la pertinence de l'action gouvernementale et à la conjugaison harmonieuse des efforts nationaux.
Concernant la crise de l'euro, il n' y a pas eu d'impacts directs durant les mois précédents. Il faut dire que nos relations avec la Grèce ne sont pas importantes. Elles le sont beaucoup plus avec d'autres pays comme la France, l'Italie et l'Allemagne. Nous craignons actuellement les impacts d'une forte baisse de la croissance au sein de l'Union européenne qui risque d'affecter notre industrie nationale. Face à ce risque, notre démarche reste la même. Nous continuons à suivre de très près la situation, à réagir à temps, à mettre en place les instruments et les mécanismes appropriés et à être à l'écoute des investisseurs.
Nous avons déjà pris certaines dispositions à même de rationaliser les dépenses publiques. Il ne faut pas oublier que nos principaux objectifs restent inchangés : l'emploi et la réduction du chômage. Ces derniers ne sont possibles qu'à travers l'accélération de la croissance. Cependant, nous vivons dans un contexte mondial difficile. Partant, nous devons tout faire en vue de maintenir une tendance positive au niveau de la croissance.
Pour le commerce extérieur, et durant les 5 premiers mois de cette année, les exportations ont augmenté, tandis que les importations sont restées élevées. Cela est tout à fait normal après une période de crise. Dans ce sens, un effort doit être fait de la part des entreprises en vue de reconstituer les stocks et de redémarrer leurs activités à nouveau. La balance courante sera un peu élevée par rapport à la normale. Cela est tout à fait gérable et tolérable. Nous parviendrons à la financer convenablement grâce aux réserves qui sont disponibles.
L'on assiste depuis peu au développement en Tunisie des IDE dans le secteur de l'aéronautique. Comment consolider cette nouvelle tendance ?
Le secteur de l'aéronautique est nouveau dans la région et nous avons, en effet, beaucoup de capacités d'augmenter le volume d'investissements dans ce secteur. La Tunisie a quand même pu attirer le groupe «Airbus». Chose qui semblait improbable il y a encore quelques années. Ce groupe va installer dans la région de Mghira un parc aéronautique avec 10 partenaires. Ce projet sera le premier et l'unique en Afrique au niveau de la conception aéronautique. Outre le développement de l'infrastructure et la mise en place d'un dispositif de formation professionnelle, nous avons réalisé un centre de formation spécialement dédié à ce projet de grande envergure. Nous allons aussi établir un programme de travail sous forme de contrats entre le groupe Aerolia et le gouvernement pour nous aider à former les ressources humaines nécessaires. Nous avons par ailleurs développé notre propre système d'incitations et avantages dans le secteur de l'aéronautique. Nous sommes parvenus à sortir du cadre commun pour aller vers un esprit de partenariat. Nos partenaires ont exprimé leurs besoins et nous avons su y répondre. C'est dans cette logique-là que nous allons continuer notre travail.
Je rappelle que la Tunisie organise, durant le mois de juillet, la deuxième édition des rencontres aérospatiales qui permettent entre autres l'exploration du marché, l'accompagnement des sociétés séduites par les capacités aéronautiques tunisiennes et le développement du réseau de partenariat par les entreprises du secteur. Nous attendons d'ailleurs une forte participation comme l'année dernière.
Les grands projets annoncés et programmés depuis quelques années en Tunisie n'arrivent pas à connaître un rythme de croissance régulier. Quelles en sont les raisons ?
S'il y a eu un quelconque ralentissement, c'est naturellement l'effet de la crise, il ne s'agit pas de remises en cause ou de changements de politique de notre part. Nous sommes toujours engagés pour la réalisation de ces projets et nous sommes aussi très convaincus qu'ils auront un impact positif sur notre économie et sur le pays en général. Il est vrai que c'est des projets purement immobiliers, mais derrière, il y aura toute une dynamique économique qui va se développer. L'immobilier ne concerne pas seulement le logement et les habitations… il s'intéresse également aux activités économiques, commerciales, touristiques, de loisir… et notre capitale a besoin de ce type de projets pour évoluer. Avec la crise de l'immobilier qui a frappé le monde, il est tout à fait normal que quelques projets connaissent des difficultés, mais heureusement, d'autres continuent à prendre beaucoup d'avance et ont déjà démarré. Même si cette période semble difficile pour les projets immobiliers, d'autres projets industriels ont été réalisés en 2009 et 2010. Ces projets sont implantés dans les régions intérieures du pays par de grands groupes étrangers. Malgré la crise, le volume des investissements étrangers a augmenté l'année dernière et poursuit son rythme de croissance durant cette année. Nous avons enregistré un flux d'investissement extérieur de l'ordre de deux milliards quatre cent mille dinars l'an dernier. Cette année aussi, il y a de nouveaux projets qui verront le jour, dans le secteur industriel, les technologies de l'information, des services..., ce qui démontre notre forte capacité à attirer les investissements étrangers malgré la crise. Je considère que la Tunisie n'attire pas assez d'investissements étrangers, même si elle jouit d'un taux parmi les plus élevés de la région, qui est autour de 5%, mais elle peut mieux faire pour augmenter cette part, car il y a encore de la place pour plus d'investisseurs sur notre sol.
Le programme présidentiel 2009-2014 annonce la création de 425 000 emplois supplémentaires. L'économie tunisienne est-elle assez outillée pour relever ce défi, surtout en ces temps de crise?
Oui, la Tunisie est tout à fait capable d'honorer ces engagements même en cette période. C'est le plan que nous avons proposé pour le prochain plan de développement qui va bientôt être discuté au sein de la chambre des députés. Notre objectif est de mettre en place un nombre suffisant d'emplois pour satisfaire toute la demande additionnelle et être, ainsi, conforme au programme présidentiel et réduire le taux de chômage. Même si l'année 2010 sera comme l'année 2009 une année difficile, nous devons réaliser cet objectif, car nous n'avons pas le choix. Il est vrai que l'emploi est la responsabilité du gouvernement, mais c'est aussi un objectif qui concerne plusieurs partenaires : entrepreneurs, secteur financier, jeunes… c'est donc une responsabilité partagée. Pour continuer notre chemin, améliorer nos conditions de vie et arriver à nous tracer un bel avenir sur la voie du développement, nous devons impérativement régler d'une manière profonde le problème du chômage et je suis tout à fait confiant.
Durant les années 80, seulement une moyenne de 10 % de la population accédait à l'enseignement supérieur. Le reste, soit 90 % des jeunes entre 18 et 24 ans, avaient le baccalauréat ou même pas. A cette époque, le problème de chômage des jeunes diplômés du supérieur ne se posait pas. Toutes les demandes d'emploi étaient satisfaites par le secteur public ou privé. Mais le nombre d'étudiants est passé d'environ 30.000 au milieu des années 80 à 120.000 au milieu des années 90 et puis à plus de 400.000 actuellement. Cette situation fait que nous avons, de plus en plus, un chômage de diplômés aujourd'hui. Je dirai que le problème n'est pas un problème de qualité, bien au contraire, il faut que nos jeunes aient des niveaux d'instruction élevés, mais notre défi reste la qualité. Il est primordial que la qualité de l'enseignement soit constamment améliorée pour qu'elle soit adaptée à la demande du marché. Nous devons avoir davantage d'étudiants dans les branches scientifiques et techniques, cela réglera en partie le problème du chômage, car ce dernier concerne essentiellement les jeunes ressortissants des filières peu demandées par les entreprises. Mais ces jeunes représentent un potentiel exploitable pour le pays. Si les 150.000 sans emploi étaient mieux orientés vers les filières les plus appropriées, ils seraient une vraie source de richesse pour la Tunisie. Je dirai encore une fois que notre pays est tout à fait capable de satisfaire cette demande additionnelle tant qu'il y a la capacité et la confiance, il faudrait seulement que toutes les parties prenantes soient conscientes du rôle qu'elles ont joué. Nos jeunes, eux-mêmes, doivent aussi être responsables et ne doivent pas dire que c'est seulement le rôle du gouvernement. Pour sa part, notre gouvernement reconnaît qu'il doit assurer un rôle central, mais le problème du chômage est un problème partagé. Si tout le monde arrive à assumer ses responsabilités, beaucoup de questions liées au chômage seront vite résolues.
La 12e édition du forum de Carthage sur l'investissement coïncide avec une conjoncture défavorable, quelle est votre lecture?
C'est justement dans des moments pareils qu'il faut s'investir davantage et réagir. Cette année, nous avons considérablement soutenu notre budget promotionnel aussi bien pour le commerce que pour l'investissement. Notre principal objectif étant de résister à la baisse de la demande et de la compenser. Il ne faut surtout pas subir les difficultés, bien au contraire, il est très important d'essayer de changer les choses et de s'adapter toujours à des conjonctures nouvelles. Ce forum est devenu une tradition, il existe depuis des années et sa principale mission est la promotion du pays, non seulement l'investissement. Il est vrai que la grande majorité des participants sont des investisseurs, mais cette manifestation présente une occasion pour montrer à nos partenaires et amis, pour tous ceux qui ne connaissent pas encore bien la Tunisie, qui nous sommes réellement. A travers le forum, les participants pourront découvrir la Tunisie, son peuple, ses traditions, son niveau et conditions de vie… Nous voulons mettre en évidence le savoir-faire tunisien et nous souhaitons, par ailleurs, dire que la Tunisie est engagée d'une manière irréversible sur la voie de la modernité, de l'ouverture, mais elle tient en parallèle à conserver ses valeurs, ses traditions, son héritage et sa culture dont elle est particulièrement fière. Je pense qu'il est primordial de présenter à l'investisseur étranger des arguments forts pour qu'il puisse favoriser une destination plutôt qu'une autre, et aussi pour qu'il puisse prévoir l'avenir de ses affaires en toute clarté. L'investisseur pourra désormais mieux découvrir la Tunisie d'aujourd'hui, mais également la Tunisie de demain, ses programmes, ses actions à venir…Le forum reste néanmoins, une belle opportunité pour consolider les affaires. D'ailleurs, la diversification de la participation traduit clairement la bonne image de marque du site.
Actuellement, nous avons changé notre politique de promotion. Nous avons gardé ce rendez- vous annuel, traditionnel et incontournable, mais nous menons de plus en plus d'actions directes comme le porte-à-porte. Nous avons jugé que nos techniques de promotion doivent être revues davantage, alors nous avons fait appel à des bureaux d'études spécialisés afin d'améliorer nos moyens de communication.
Pour garantir actuellement une croissance économique durable, quelle serait, selon vous, la recette idéale ?
Il faut travailler et nous sommes un peuple qui sait travailler. Malheureusement, il y a eu une période où les tunisiens ont considéré que tout repose sur l'Etat. Cette mentalité doit disparaître. Il y a des concepts à revoir et qui suscitent le débat. Je pense qu'il faut avant tout ancrer une véritable culture de la responsabilité et promouvoir l'égalité des chances. De même, il faut préparer l'avenir et s'inscrire dans la durée. Chaque tunisien doit être conscient de son rôle au niveau du développement durable. Ce dernier doit rationaliser ses dépenses et se rendre à l'évidence que tout le monde ne peut avoir le même train de vie.
Réaliser un développement durable suppose aussi une liberté d'initiative, de penser et d'agir. Dans ce sens, j'estime qu'il faut réduire les contraintes administratives, encourager la créativité et développer notre système éducatif. Ce dernier point suppose le passage d'un système analytique vers un système participatif encourageant l'autonomie et la création chez les jeunes. L'Etat doit aussi adopter une démarche basée sur la justice sociale, l'application de la loi, l'égalité des chances et la force du travail. Je salue à cette occasion le programme présidentiel qui apporte un véritable changement à ce niveau. Il arbore comme fondement essentiel l'individu et promet une politique conciliant croissance et développement social.
Il faut, enfin, promouvoir l'ouverture sur l'extérieur. Nous avons besoin de partenaires et d'échanges. Nous n'avons pas de ressources suffisantes. Il faut donc aller chercher les richesses, aussi bien intellectuelles que matérielles, à travers le commerce et l'investissement. S'ouvrir sur l'extérieur suppose échanger avec l'autre et l'accepter. L'ouverture est un véritable véhicule de développement. Je dirai que la Tunisie est un pays en paix avec lui-même et avec les autres. C'est un véritable atout et une grande richesse.
D'autres projets à annoncer pour la période à venir ?
Il faut souligner que 100 milliards de dinars d'investissements sont prévus pour les cinq prochaines années, dont 40 milliards de dinars représentent des investissements publics et 60 milliards de dinars d'investissements privés. Il est notable qu'un véritable effort est fourni de la part de l'Etat dans le domaine de l'investissement.
Cet effort sera, d'ailleurs, consolidé grâce au programme présidentiel pour la période 2009-2014 qui prévoit des investissements au niveau de l'infrastructure, la préservation des ressources naturelles et de l'environnement et la promotion des ressources humaines. Il faut par ailleurs continuer à investir dans les bâtiments technologiques, les zones industrielles, la formation professionnelle et le développement social. J'entends par ce dernier la santé, la jeunesse et le sport.
Il faut souligner que 26,5 milliards de dinars seront investis par l'Etat sans compter les collectivités locales et les établissements publics. La période à venir verra ainsi la réalisation de 1.200km d'autoroutes permettant de connecter toutes les régions du pays, la construction de centrales électriques, d'écoles d'ingénieurs, de ports en eaux profondes, de barrages, de stations d'épuration… L'investissement privé devra, par ailleurs, augmenter de 13% par an. Un objectif très ambitieux qui suppose de renforcer les efforts en vue d'encourager les investissements.


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