L'Association des Responsables de formation de gestion humaine en entreprise (ARFORGHE) a, comme chaque année, organisé du 9 au 10 juillet l'université d'été qui fête cette année sa 12ème édition. Le thème choisi, en l'occurrence «L'éthique, la gouvernance et les ressources humaines» est un thème d'actualité qui a suscité l'engouement d'un panel de participants de hauts niveaux et qui a été mis en exergue par tous les orateurs au cours de la séance inaugurale. Il faut dire que les appels à la moralisation des pratiques économiques, financières et commerciales se sont multipliés dans le monde ces derniers temps, face aux dérives ayant provoqué la récente crise économique et financière dans le monde, ont fait que la récente crise économique mondiale est une crise de valeurs, et non pas une crise de système, car elle a été déclenchée par le manque de respect de certaines valeurs simples et rudimentaires. Aussi, parler d'éthique et de moralisation de pratiques constitue un rappel à l'ordre au moment opportun, propre à déranger et à inciter à la réflexion et à l'autocritique en vue de fixer des principes et des normes du travail bien fait. La présidente de l'ARFORGHE a, de son côté, évoqué une perte de repères, soulignant que les décideurs et les managers, attirés par le profit immédiat et la rentabilité à tout prix, sont réduits aujourd'hui à naviguer à vue d'œil, exprimant son espoir que cette rencontre offre la possibilité d'approfondir l'examen des questions ayant trait à la bonne gestion administrative, notamment à travers le développement des ressources humaines, un facteur déterminant pour le développement de l'entreprise et de son aptitude à résister aux mutations économiques actuelles.
Moralité, quand tu nous manques Il faut tout de même signaler que la moralisation nécessite des moyens contraignants qui imposent le respect des valeurs éthiques. Or, comme l'a affirmé un conférencier, les contraintes légales ne suffisent pas à garantir l'honnêteté des relations d'affaires. La dérégulation et la déréglementation sont érigées en principes dans le cadre du système économique libéral. La loi elle-même stipule la dérégulation, au nom du libéralisme, ce qui a permis les déraillements ayant provoqué la crise économique mondiale. Dans cette optique, la moralisation implique le retour à la régulation et à la réglementation pour certains, alors que la majorité continue de défendre le libéralisme intégral et réclame davantage de libéralisation. Au même moment, la loi n'est pas toujours respectée et elle peut être détournée. Les textes peuvent être diversement interprétés. Le respect des règles de l'éthique relèverait, donc, davantage d'une volonté personnelle que d'une loi. Portée au niveau de l'ensemble de la société, elle exige l'enracinement d'une nouvelle culture qui accorde la priorité à l'être humain, de sorte que l'économie doit être mise au service de l'homme et non pas l'inverse, et ce, en ancrant chez les décideurs et tous les citoyens en général un sens de la responsabilité sociale, c'est-à-dire amener chacun des citoyens et plus particulièrement chaque responsable et chaque décideur à penser aux conséquences de ses décisions au niveau où il est placé ainsi qu'au niveau de la société dans son ensemble. Pour conclure, la transparence et l'équité entre l'administration et le citoyen devrait être une nécessité à déployer davantage, et ce, afin d'impulser le processus du développement humain.