L'un des plus grands impacts de la crise économique et financière actuelle est la contraction des Investissements Directs Etrangers, estimée selon certains analystes à -50%. Malgré les fonds importants qui on été insufflés dans les banques touchées par la crise, l'investissement peine à redémarrer, car la confiance dans le climat des affaires n'est pas reconquise. La Tunisie a toujours était un site privilégié pour les investisseurs vu le cadre réglementaire et institutionnel incitatif qu'elle offre. Les IDE ont évolué en Tunisie durant les dernières années avec une moyenne de 30 à 40% ce qui est considérable vu la conjoncture internationale et la concurrence d'autres pays de la région. Mais l'année 2009 sera totalement différente vu la crise. En effet, aux six premiers mois écoulés, les IDE ont baissé de 24.4% par rapport à la même période de 2008. Une baisse de 24.4% sur 6 mois. Avec les exportations qui ont chuté de 22.2% sur les 6 premiers mois, les IDE ont fait de même. En effet, selon la FIPA, les investissements étrangers ont atteint 884,6 millions de dinars au cours des six premiers mois de l'année 2009 dont 829,5 millions de dinars d'investissements directs et 55,1 millions de dinars en portefeuille. Si la FIPA s'est contenté de dévoiler les chiffres seulement sans faire de comparaison avec l'année dernière, nous l'avons fait pour elle. En effet, la Tunisie a drainé un volume global d'IDE de l'ordre de 1,1 milliard de dinars, au cours des six premiers mois de l'année 2008, contre 770.8 millions de dinars, au cours de la même période de l'année écoulée, soit un taux de croissance de 43%. La baisse est donc de 24.4% pour la moitié de cette année. Une baisse, dont la cause n'est attribuée à aucune institution, seulement à la conjoncture internationale. Nous avons tous confiance dans le sérieux de notre FIPA, puisqu'elle a été classée 2ème dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), selon un rapport de la Banque mondiale, et qui porte sur l'efficacité des agences gouvernementales en matière de facilitation et de mobilisation d'investissements directes étrangers.
Les IDE : une importance capitale pour l'économie nationale : Le site Tunisie est un site très attractif pour les investisseurs, en témoigne son classement par le Forum de Davos, comme l'économie la plus compétitive d'Afrique. Rien qu'en 2008, la Tunisie a drainé 3597 MD, en augmentation de 66,7% par rapport à 2007. Les IDE ont ainsi représenté 7% du PIB et contribué à hauteur de 23,3% environ dans l'investissement global et à hauteur de 38% de l'investissement privé. Opèrent en Tunisie plus de 3000 entreprises étrangères, avec une majorité dans les industries manufacturières (2.324). Elles sont 347 dans les services, 158 dans le tourisme, 79 dans l'agriculture et 58 dans l'énergie. En 2008, on a enregistré la création de plus de 200 nouvelles entreprises étrangères ainsi que la réalisation de plus de 140 opérations d'extensions par les entreprises déjà installées. Les français sont les premiers investisseurs en Tunisie avec 1.212 entreprises installées et un investissement atteignant 1480 MD. La Tunisie figure au top5 des pays africains qui ont attiré les plus d'IDE. En effet, selon le Financial Times les cinq pays africains qui ont attiré le plus d'IDE en 2008, sont l'Afrique du Sud, le Maroc, l'Egypte, l'Algérie et la Tunisie.
Des prévisions prudentes pour 2009 : Selon la FIPA, les investissements extérieurs pour 2009 connaîtront une baisse significative vu la conjoncture actuelle. Les projections de Fipa tablent sur 1080 M€ contre 1944M€ en 2008. Par secteur, l'énergie mobilisera 594 M€, industries légères 245 M€, tourisme 80M€ et agriculture 11M€. Les investissements de portefeuille sont estimés à 97 M€. Cette tendance baissière ne concerne pas notre pays seulement mais touche presque tous les pays méditerranéens. La baisse dans la zone atteindrait 45% durant toute l'année 2009.
La Tunisie : solution anti crise : Plusieurs opportunités s'offrent pour notre pays suite à la crise actuelle. En effet, plusieurs sociétés des pays européens cherchent à délocaliser leur production vers des sites plus attractifs. La Tunisie peut profiter ainsi de cette vague. Une compagne promotionnelle a déjà était lancée commercialisant la Tunisie en tant que site « anticrise ». On signale cette année le grand investissement d'EADS en Tunisie via sa filiale Aérolia avec des investissement dépassant les 60 millions d'euros et qui vont générer plus de 1500 postes d'emplois. Les temps sont durs et il faudra s'armer de patience.