Dans un cadre de flou qui règne au niveau de l'économie mondiale, et une crise qu'on cherche à éviter ou à surpasser, l'argent a toujours peur. Et quand l'argent a peur, il se réfugie ou se cache. Il se cache dans les comptes bancaires ou les paradis fiscaux, et se refugie dans les valeurs sûres, tel que l'or ou les bons de trésor. Ce reflexe de la part des investisseurs dans le monde, ainsi que la réticence des banques à financer, a engendré une chute considérable des Investissements Etrangers dans le monde estimée selon la CNUCED, à -46%. La Tunisie, qui s'est imposée comme un site privilégié pour les investisseurs et s'est spécialisée dans certains créneaux, n'a pas échappé à cette tendance. En effet, après des évolutions à un rythme variant entre 30 et 40% durant les dernières années, les IDE ont chuté en 2009 de plus de 30% sous l'effet de la crise économique. Selon les chiffres publiés récemment par la FIPA, les IDE ont atteint 1972,6 millions de dinars au cours des 11 premiers mois de 2009. Un résultat considérable eu égard à la conjoncture internationale.
2000 MD et 13600 postes d'emplois : Malgré une conjoncture difficile la Tunisie a réussi à drainer un montant respectable d'IDE au cours des 11 premiers mois de 2009. Selon la FIPA, les investissements étrangers ont atteint 1972,6 millions de dinars dont 1899,5 millions de dinars d'investissements directs et 73,1 millions de dinars en portefeuille. Le secteur manufacturier a mobilisé 495,8 millions de dinars d'IDE soit une progression de 2,3% par rapport à la même période de l'année 2008. Ce résultat est à mettre en exergue puisqu'il montre l'orientation et les intérêts des investisseurs pour l'investissement en Tunisie. En dépit de la crise, qui a touché le secteur manufacturier, ce dernier continue d'attirer des investisseurs étrangers chez nous. Ce résultat est d'autant plus satisfaisant que la hausse a été l'œuvre des secteurs à contenu technologique élevé (industries mécaniques, électriques et électroniques +47%) et du secteur textile habillement (doublement de l'investissement). D'autre part les réalisations des onze premiers mois de l'année 2009 ont également permis : - la création de 13600 nouveaux postes d'emplois dont 12000 postes dans l'industrie manufacturière, - l'entrée en production de 191 nouvelles entreprises à participation étrangère, - la réalisation de 189 opérations d'extension par des entreprises étrangères implantées en Tunisie dans le cadre du développement de leurs activités.
Les IDE : 6.5% du PIB et 20% des créations d'emploi : Les investissements directs étrangers ont enregistré une évolution importante durant les dernières années grâce aux réformes engagées et à l'environnement de stabilité qu'offre la Tunisie, associé à une bonne infrastructure et une main d'œuvre qualifiée. En 2008, ils ont représenté 20,8 % des investissements productifs, 6,5% du PIB, 50% des entrées de capitaux extérieurs et 20% des créations d'emploi. « La répartition des IDE par pays d'origine fait ressortir une prédominance de ceux en provenance des pays de l'Union européenne avec à leur tête la Grande Bretagne avec 737 millions de dinars, la France avec 539,4 millions de dinars, l'Italie avec 394 millions de dinars et la Suède avec 253 millions de dinars en 2008 ». En attendant les derniers chiffres de 2009, la FIPA nous informe que la ventilation sectorielle des IDE hors énergie place le secteur des services en 1ère position avec 646,7 MDT en 2008 soit 43,2 % du total des IDE, suivi par le secteur manufacturier avec un volume d'investissement de 641,6 millions de dinars soit 42,8% du total des flux et le tourisme avec un volume d'investissement de 192 millions de dinars et une part de 12,8 %. 2 966 entreprises étrangères ou à capital mixte sont opérationnelles en Tunisie à la fin de 2008, elles emploient 303 142 personnes. Les français sont les premiers investisseurs en Tunisie avec 1.212 entreprises installées et un investissement global atteignant 1480 MD. La Tunisie figure au top5 des pays africains qui ont attiré le plus d'IDE. En effet, selon le Financial Times les cinq pays africains qui ont attiré le plus d'IDE en 2008, sont l'Afrique du Sud, le Maroc, l'Egypte, l'Algérie et la Tunisie.
Savoir profiter de la reprise : Selon les prévisions et les analyses, l'année 2010 sera placée sous le signe de la reprise, spécialement à partir du deuxième semestre. La Tunisie doit être au rendez vous de cette reprise pour profiter du retour en force des investissements. Un grand effort de promotion, et plusieurs « opérations de charme » sont nécessaires pour drainer plus d'investisseurs et rattraper le retard enregistré en 2009. Il faut surtout chercher à réactiver certains investissements annoncés et qui on été reportés tel que celui de Sama Dubai, et s'orienter de plus en plus vers les investisseurs du Golfe, qui commencent à « trouver bon gout chez nous ».