Les flux d'investissements étrangers ont connu un net ralentissement au cours des précédents mois sous l'effet d'une crise qui a asséché les sources de financement et a semé le flou dans le climat des affaires dans le monde. La Tunisie, qui a été, et l'est aujourd'hui, un site privilégié d'investissement, a été touchée par cette tendance. Le recul dans le volume des investissements enregistré, cette année en comparaison avec les années précédentes, n'est imputable qu'à une conjoncture difficile et non à un environnement national. Mais les perspectives pour la prochaine période sont optimistes, vu que les investisseurs misent sur des sites comme la Tunisie pour faire leur reprise. Des IDE influencés par la crise : Selon les chiffres publiés par l'Agence de promotion des investissements Etrangers(FIPA), les IDE ont atteint 1403,0 millions de dinars au cours des huit premiers mois de l'année 2009 dont 1342,4 millions de dinars d'investissements directs et 60,6 millions de dinars en portefeuille. En 2008, la Tunisie a drainé 3597 MD, en augmentation de 66,7% par rapport à 2007. Les IDE ont ainsi représenté 7% du PIB et contribué à hauteur de 23,3% environ dans l'investissement global et à hauteur de 38% de l'investissement privé. En 1998, la Tunisie n'a réussi à drainer que 300 millions de dinars. Sous l'effet des réformes de fonds engagés depuis des années, la Tunisie a pu se tailler une place de choix dans le paysage de l'investissement mondial. Notre pays figure au top5 des pays africains qui ont attiré le plus d'IDE. Selon le Financial Times les cinq pays africains qui ont attiré le plus d'IDE en 2008, sont l'Afrique du Sud, le Maroc, l'Egypte, l'Algérie et la Tunisie.
La Fipa, a déjà prévu une baisse des IDE pour cette année sur la base des intentions d'investissements et la conjoncture internationale. En effet, l'agence prévoit la réalisation de 1940MD durant cette année. Un chiffre que l'on juge réalisable à la lumière des chiffres des 8 premiers mois de l'année. La conjoncture internationale est très difficile, et arriver à de tels résultats en Tunisie, est une performance en soi. En effet, avec l'aggravation de la crise économique et financière, les flux mondiaux d'IDE sont tombés d'un niveau historique de 1 milliard 979 millions de dollars en 2007 à 1 milliard 697 millions de dollars en 2008− en baisse de 14 %. Selon le rapport de la CNUCED sur l'investissement étranger dans le monde, les entrées d'IDE afficheraient un recul de 44 % au premier trimestre de 2009 par rapport à la même période de 2008. La lente reprise attendue en 2010 devrait néanmoins s'accélérer en 2011.
La Tunisie attire toujours des IDE : Malgré la crise économique, la Tunisie a toujours attiré des IDE. L'attraction de notre pays pour les investisseurs est plus forte que la crise, chose qui est confirmée par les différents classements des grandes instances internationales. Plusieurs projets ont été lancés ou seront achevés dans les prochains mois et qui boosteront les IDE en Tunisie, on cite à titre d'exemple :
- Le projet d'Aerolia qui sera implanté près de la capitale, sur un terrain de 20 hectares avec 10 ha de réserves. Sa réalisation nécessitera un investissement global d'environ 60 millions d'euros et créera à terme, en 2014, 1.500 emplois dans les hautes technologies. - Le groupe japonais Yazaki, spécialisée dans la fabrication des composants automobiles (câbles) a annoncé l'ouverture d'une usine qui sera opérationnelle en juin 2010. Dans une première étape, le groupe japonais installera une unité pilote chargée de former, jusqu'à fin 2009, les futurs travailleurs (800) et cadres (150) de l'usine. Le coût total de réalisation et d'équipement du projet japonais s'élèvera à 43 millions de dinars et devra créer 2500 emplois directs - Le groupe aéronautique français MCSA, spécialisé dans la fabrication d'ensembles mécaniques et électroniques haute précision pour les industries aéronautiques et ferroviaires a décidé de s'implanter chez nous. Ce groupe est un partenaire des industries aéronautiques, ferroviaires et de Défense - Un des leaders européens en agroalimentaire, Kerry, a choisi la Tunisie afin de s'approvisionner en fruits surgelés. Une unité de surgélation est d'ailleurs en cours de construction sur un terrain à quelques centaines de kilomètres de la capitale. - Le groupe français Tessi, opérant dans les technologies de l'information, a inauguré récemment une unité de représentation spécialisée dans la maintenance de logiciels, la saisie et le traitement de données. Le groupe compte une dizaine de sociétés en France. - Le groupe minier brésilien « LA VALE », compte investir en Tunisie. En effet, ce groupe a participé à l'appel d'offre pour l'exploitation du phosphate de Sra Ouertane (un marché de 2 milliards de dollars). - En Février dernier, Ego Paris, équipementier des restaurants et hôtels en mobilier d'extérieur design et personnalisables, a décidé de s'implanter en Tunisie. - Hewlett Packard inaugurera son nouveau centre d'assistance globale en Tunisie d'ici le premier semestre de l'année 2010. Cet investissement créera d'ici fin 2010, 800 postes d'emplois au sein d'HP. - Le grand projet "Tunis Telecom City", annoncé il y a quelques mois fera drainer 3 milliards de dinars d'investissement et 26.000 emplois. "Tunis Télécom City" va attirer quelque 500 entreprises étrangères, en première phase et ce nombre sera porté à 1000 entreprises après son parachèvement. Il est à noter que le promoteur du projet est le groupe "vision 3 Alliance" qui est né d'une alliance stratégique entre trois grandes institutions financières des pays du golfe à savoir Gulf Finance House (GFH), Ithmaar Bank et Abou Dhabi investment house.
Le niveau des investissements en Tunisie trouvera un bon terrain pour se développer. La Tunisie s'est engagée depuis des années dans un vaste programme d'aménagement de zones industrielles et d'amélioration de l'infrastructure. En effet, l'année 2009 verra le démarrage des travaux d'aménagement de 21 nouvelles zones industrielles. En tout, 35 nouvelles zones industrielles, réparties sur toute la Tunisie, sont au programme du 11ème plan de développement. Elles s'étendent sur une superficie globale de 677 ha. Ces zones seront réalisées dans le cadre d'un partenariat public-privé instauré par la loi su l'initiative économique.
La bonne démarche de développement de la Tunisie, ainsi que l'amélioration continue de sa compétitivité ; ne nous laisse pas inquiet quant au retour massif des IDE, durant la prochaine période. Notre pays a su se faire l'image d'un site rentable. Les témoignages ne manquent pas à ce niveau. (Voir l'article de ce numéro de l'Expert «Success Story en Tunisie » )