La Tunisie est l'un des pays méditerranéens qui accorde une grande importance à l'environnement et à la propreté de cette mer qui rassemble plus de 400 millions habitants. C'est dans ce cadre que la Tunisie s'est engagée dans tous les programmes et initiatives visant à protéger l'environnement méditerranéen, qui est menacé par une grande pollution. En effet, la Méditerranée ne représente que 0,7% des mers du globe, et pourtant elle supporte 30% du commerce maritime mondial et 22% du transport international de pétrole. Entre 100 000 et 150 000 tonnes de pétrole voyagent sur ses eaux par an. Les experts pensent que plus de 305 000 tonnes de pétrole ont été déversées de façon accidentelle en Méditerranée. Lutte contre la pollution marine Une initiative importante dans la lutte contre la pollution dans la méditerranée a été initiée récemment et dont la Tunisie a pris part avec dynamisme. En effet, selon la Banque Mondiale, des enquêteurs et des procureurs de neufs pays de la côte méditerranéenne ont récemment conjugué leurs efforts pour intensifier la lutte contre la pollution marine. C'est la première réunion officielle du Réseau méditerranéen des procureurs, et qui a permis d'insuffler une nouvelle dynamique afin d'encourager l'application de la législation et des traités environnementaux. Ces derniers prévoient des dispositions permettant d'éviter la pollution marine de sources terrestre, navale et aérienne. Cette réunion a bénéficié de l'appui de la Banque mondiale, par l'intermédiaire de son Programme d'assistance technique sur l'environnement en Méditerranée (METAP), et a été organisée en partenariat avec le ministère français de la Justice et l'Organisation internationale de droit du développement. Cette réunion a permis de rassembler des représentants venant d'Algérie, d'Egypte, d'Espagne, de France, d'Italie, de Malte, du Maroc, de Tunisie et du Liban. L'application des lois environnementales reste cependant inégale autour du bassin méditerranéen. Les juges, les procureurs et les enquêteurs sont souvent confrontés à un manque de formation, d'expérience, de capacités et d'équipements essentiels pour être en mesure de gérer des cas de plus en plus complexes. Ils ne disposent peut-être pas toujours des instruments nécessaires pour décourager les déversements dans la mer. Cette situation freine les efforts entrepris en matière de protection de la biodiversité dans la Méditerranée. En l'absence d'un système judiciaire robuste et de services chargés des enquêtes et des poursuites, les pollueurs continueront à déverser des déchets dans la mer et à chercher de nouvelles zones de déversement. À travers le partage de l'expérience et des pratiques d'excellence, le réseau de procureurs favorisera la collaboration entre les enquêteurs et les procureurs méditerranéens en vue de faire respecter les dispositions juridiques internationales. Le réseau, qui se réunira annuellement, peut également aider à créer un système d'alerte contre les déversements d'hydrocarbures ou autres catastrophes. Enfin, le groupe pourrait également jouer un rôle dans l'harmonisation des procédures et des sanctions sur l'ensemble de la région méditerranéenne afin d'éliminer les « paradis » des pollueurs.
La Méditerranée : une mer en danger : La Méditerranée constitue l'un des milieux naturels présentant la plus grande biodiversité de la planète. Cependant, l'accroissement de la population régionale exerce de plus en plus de pressions sur cet écosystème. - Selon Geenpeace, la méditerranée est l'une des voies maritimes les plus fréquentées au monde avec environ 220 000 bateaux de plus de 100 tonnes naviguant chaque année - Environ 370 millions de tonnes de pétrole transitent chaque année en Méditerranée (soit plus de 20% du total mondial), et environ 250 à 300 pétroliers la traversent chaque jour.
- Le déversement des produits chimiques de nettoyage des réservoirs et les rejets huileux constituent une importante source de pollution marine. On estime que 100 000 à 150 000 tonnes de pétrole brut y sont déversées chaque année du fait des activités de transport maritime. - La Méditerranée reçoit ainsi 17% des rejets d'hydrocarbures déversés dans les océans du globe, - Les 22 pays côtiers de la mer Méditerranée comptent plus de 400 millions d'habitants, dont 143 millions vivent sur le littoral. - Selon les estimations d'une étude de 2008 menée par la Commission européenne et la Banque européenne d'investissement, environ 80 % de la pollution marine de la mer Méditerranée est d'origine terrestre. - Selon la même étude, plus de la moitié des zones urbaines du littoral, dotées d'une population supérieure à 100 000 habitants ne disposent pas d'usines de traitement des eaux et déversent 60 % de leurs déchets directement dans la mer. - La quantité de thon rouge de la Méditerranée avait diminué de plus de 80 % au cours des 20 années précédentes. - Les déversements d'hydrocarbures sont également problématiques, avec 469 incidents enregistrés depuis 1977, - Les autres menaces sérieuses pour la vie en mer méditerranée sont le réchauffement planétaire et l'introduction d'espèces étrangères, qu'elle soit accidentelle ou intentionnelle. Le réchauffement planétaire provoque l'augmentation de la température de l'eau de mer, la modification de la biodiversité, et contribue à l'érosion côtière et à la modification des taux de salinité et des courants. L'augmentation du niveau de la mer, d'ici le prochain siècle (2100), pourrait atteindre 30 à 100 cm.