Le Ramadan est une période très importante pour tous les musulmans. On ne doit ni boire, ni manger depuis l'aube jusqu'au crépuscule. Le renoncement à toute nourriture solide contraint l'organisme à se brancher sur ses réserves internes. C'est un mois durant lequel on doit purifier son corps par le jeûne, et son esprit en restant humble et serviable. Or, plusieurs habitudes alimentaires qu'on se transmet de génération en génération peuvent exposer la santé des jeûneurs à des problèmes de santé allant des petits malaises aux complications plus ou moins graves. Pendant le ramadan, l'horloge biologique n'est plus en harmonie à cause des changements d'activité et de repos. Cette période requiert donc une réorganisation alimentaire des plus sérieuses, adaptée aux besoins du corps et de l'esprit du jeûneur, et qui devrait faire appel à une «chrono nutrition» consistant à optimiser sa nourriture quantitativement, qualitativement et chronologiquement. La manière de s'alimenter est ponctuellement modifiée. L'alimentation est beaucoup plus sucrée et grasse qu'habituellement et appauvrie en fibres(peu de fruits et légumes frais) d'où des glycémies fréquemment plus élevées. Or, certains plats traditionnels constituent la base du Ramadan et ne déséquilibrent pas la ration. Les soupeshabituellement préparées correspondent à une part de féculent, c'est-à-dire qu'un bol de «chorba» apporte en moyenne 20 à 30 g de glucides. Les fruits secs peuvent être consommés en équivalence avec les fruits frais. Un fruit frais peut être remplacé par 2 à 3 dattes. Modification du rythme journalier, changement dans les habitudes alimentaires en raison de leur apport exclusivement nocturne: ce sont, entre autres, les caractéristiques du mois sacré de Ramadan. Le jeûne, ce rite édicté, est cependant régi par une charte permettant à l'organisme de s'acclimater aux variations. Combien de fois les services des urgences n'ont-ils pas été submergés juste après la rupture du jeûne en raison d'une prise digestive «aléatoire» ou abusive? C'est pourquoi la corporation médicale, notamment les nutritionnistes, s'adonne à des explications sur le régime, voire le mode d'alimentation durant cette période. Ils recommandent à cet effet une nourriture qui n'est pas loin de celle adoptée habituellement: le «f'tour» à base d'aliments à digestion lente pouvant aller jusqu'à 8 heures. Sur un autre plan, on recommande la consommation d'eau et de jus de fruits. Les boissons gazeuses sont déconseillées. A ce propos et à l'occasion du mois de Ramadan, des spécialistes de l'Institut national de nutrition et de technologie alimentaire conseillent de consommer d'importantes quantités de liquides, durant la rupture du jeûne afin d'éviter la déshydratation, surtout que le mois sacré est accompagné d'une hausse de la température. Les spécialistes appellent, d'autre part, les jeûneurs à prendre des repas équilibrés et sains contenant de petites quantités de lipides, de glucides et de sel, contre d'importantes quantités de légumes, de céréales, de fruits et de liquides. Ils insistent, en outre, sur l'importance de répartir le repas de rupture du jeûne en deux étapes séparées d'au moins une demi-heure. il est, aussi, nécessaire d'utiliser des méthodes saines dans la cuisson des aliments, d'éviter les fritures, de consommer pas plus d'un œuf par jour et de ne pas manquer le "s'hour" (dernier repas avant le début du jeûne) qui doit être composé, essentiellement, d'aliments contenant des sucres lents (céréales). Le jeûne est déconseillé aux personnes atteintes de maladies chroniques, surtout qu'elles sont tenues de prendre des médicaments, d'une façon régulière, tout au long de la journée. Parmi ces maladies, le diabète, l'insuffisance rénale et les maladies du cœur et du foie. Il importe également d'exploiter ce mois pour arrêter de fumer, de bannir les boissons gazeuses et énergétiques, et de conserver soigneusement les produits alimentaires, notamment périssables.