Pouvez-vous nous donner un aperçu général sur l'activité de la BTS ainsi que sur l'état des lieux de la Banque à l'heure actuelle ? La BTS est une banque universelle spécialisée dans le financement des microprojets et l'octroi de micro crédits à travers les associations de développements. Elle a été créée en 1997 pour répondre à des besoins spécifiques soit le financement d'une population n'ayant pas les garanties suffisantes pour accéder au système bancaire.
Elle octroie les crédits sans exiger de garanties réelles et à un taux d'intérêt de 5% en moyenne. En créant la BTS, les pouvoirs publics visaient un triple objectif : la promotion de l'investissement, la résorption du chômage et l'équilibre régional. Il s'agit, encore une fois, de la volonté politique d'établir un élan solidaire envers les couches sociales défavorisées. Depuis sa création, la BTS a donné son accord pour le financement de 115.616 projets, soit en moyenne 10.000 accords par an. La BTS a aussi permis l'installation de près de 80.000 projets. Selon une étude faite en 2006, 72% des projets réalisés depuis le démarrage de la banque sont encore en activité, soit 60.000 projets. Aujourd'hui, la BTS est devenu une option, un choix, voire une solution de carrière professionnelle pour les jeunes et notamment les diplômés de l'enseignement supérieur. Elle a contribué à ancrer l'esprit d'initiative et la culture entrepreneuriale chez la jeunesse tunisienne. Vous avez parlé de la pérennité de près de 7 projets sur 10 depuis le démarrage de la banque ! Qu'en est-il des projets qui ne sont plus en activité ou disparus ? Les raisons d'inactivité ou de disparition de certains projets sont multiples. Je cite en particulier : - l'orientation de certains promoteurs vers d'autres choix tels que le travail salarié - certains promoteurs rencontrent des difficultés et ont besoin d'aide pour redémarrer leurs projets - enfin, certains projets disparaissent pour des raisons économiques. Le rôle de la Banque est de sauver les projets qui peuvent l'être et de limiter au maximum le taux de disparition des projets Qu'en est-il du taux de recouvrement des crédits à ce jour ? La Banque affichait un taux de recouvrement assez faible, soit 51%. Nous avons pu le relever à 65% à ce jour avec comme objectif d'atteindre 80% d'ici 2012.
Quelle relation existe-t-il entre la BTS et la BFPME ? La BTS finance les microprojets à hauteur de 100.000 dinars. les investissements dépassant cette enveloppe sont du ressort de la BFPME. Les deux banques travaillent en étroite collaboration. Les clients de la Banque voulant assurer l'extension de leurs projets sont orientés vers la BFPME. Les projets à faible montant d'investissement sont orientés vers la BTS. Où en est la Banque en matière de microcrédit ? La BTS finance les associations de développement qui se chargent à leur tour d'octroyer les microcrédits. Le nombre d'associations financées par la BTS s'élève à 284 soit une association par délégation. Elles exercent leur activité dans un cadre juridique approprié et selon des procédures modernes de gestion et de bonne gouvernance. La BTS, en adoptant ce système, a pu dynamiser la société civile, contribué à la lutte contre la pauvreté dans un esprit de préservation de la dignité. Les microcrédits sont orientés vers des activités productives et doivent garantir un minimum de rentabilité au bénéficiaire à un coût abordable soit 5% et sans garantie. Dans d'autre pays, les conditions d'octroi des microcrédits sont parfois insupportables puisque le taux d'intérêt peut aller de 20 à 100%. En Tunisie, l'objectif primordial est l'efficacité financière de l'IMF (Institution de Micro Finance) par la réalisation du maximum de bénéfices. Quel est le nombre de microcrédits octroyés ? Depuis 1999, la BTS a accordé, à travers les associations de développement, près de 390 mille microcrédits, soit en moyenne 50 mille par an. Pour l'année 2009, nous projetons l'octroi de 90.000 microcrédits, ce qui va permettra d'améliorer les conditions économiques des populations cibles et contribuera à faire régresser le taux de pauvreté en Tunisie qui est déjà parmi les plus faibles du monde (3.8%).
